dimanche 17 septembre 2017 - 24ème dimanche du Temps de l'eglise
Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur est passé maître !
O qu’il est redoutable de parler du pardon !
C’est un peu comme le geste du guérisseur qui doit toucher à la plaie encore à vif : cela fait mal !
Alors approchons en douceur …Pierre dans sa générosité propose le pardon jusqu’à 7 fois mieux que dans le judaïsme... qui dit :
« Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait. » (Ecclésiastique : La Sagesse de Ben Sira)
Symboliquement voilà un pardon qui a caractère de perfection !
Et pour compter sur ses doigts « jusqu’à 7 fois » les deux mains sont nécessaires : pas une main de libre pour faire le poing et frapper vengeance !Jésus va au-delà, il propose 70 fois 7 fois... autant dire indéfiniment : le pardon porté à la perfection !
Souvent nous nous disons comment pardonner ? Pire, nous disons : « cela est impardonnable ! »Alors approchons encore en douceur …
Un conte africain nous explique que chacun vit avec son mur creusé de trous d’oiseaux !
Des trous blancs pour recevoir uniquement des oiseaux blancs destinés à bénir !
Des trous noirs pour recevoir uniquement des oiseaux noirs, destinés à maudire, en rancune et colère !
Ainsi chacun peut envoyer vers l’autre des oiseaux, pour le meilleur ou pour le pire !
Hier mon détracteur m’a envoyé un oiseau noir, il a fait peur à mes oiseaux blancs
qui se sont blottis dans leur cavité.Mais j’ai refusé de libérer un de mes oiseaux noirs pour qu’il vole
vers celui qui m’a fait du mal et lui rende la pareille.Alors l’oiseau noir à volé et virevolté, agressif.
Mais puisque nul trou noir ne s’était libéré chez moi, il est retourné dans son trou,
plus agressif encore, creusant plus profond, pour un plus grand mal.
N’ayant pas réussi à faire de mal en moi, il a fini par en faire à mon détracteur.
Car le mal ne reste jamais inactif !
Même et surtout à l’égard de celui qui lui donne naissance.N’est-il pas écrit « que toute chose retourne à sa source ».
Toute chose retourne à sa source ?
Alors faisons mieux envoyons des oiseaux blancs : nos bonnes pensées, nos bénédictions,
alors même que notre ennemi nous envoie juste le contraire :
« Bénissez ceux qui vous maudissent... » Luc 6:28Les oiseaux noirs ne trouveront pas où se loger, et nos oiseaux blancs non plus alors ils reviendront à nous,
renforcés et stimulés par l’exercice qu’ils auront eu en volant dans les cieux souvent agités de la pensée humaine. Je vous laisse imaginer ce qui se passerait si tous n’envoyaient que des oiseaux blancs !Les enfants qui sont là ce jour pour le baptême, eux aussi seront exposé aux oiseaux noirs de la vie !
Seigneur tu sais que cet enfant, comme chacun de nous, sera tenté par les mensonges de ce monde et devra résister à mal. Alors pour approchons encore plus en douceur …Souhaitons-leur une entrée en Eglise de la réconciliation !
Frère Roger, à l’heure de construire l’église de la réconciliation de Taizé nous disait ceci : « Peu à peu montait en moi la conviction qu’il était essentiel de créer une communauté avec des hommes ...
qui cherchent à se comprendre et à se réconcilier toujours : une communauté où la bonté du cœur et la simplicité seraient au centre de tout. » (Frère Roger, Dieu ne peut qu’aimer, p. 40)
Première lecture (Si 27, 30 – 28, 7)
Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur est passé maître. Celui qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur ; celui-ci tiendra un compte rigoureux de ses péchés. Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? S’il n’a pas de pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ? Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ; qui donc lui pardonnera ses péchés ? Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort, et demeure fidèle aux commandements. Pense aux commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain, pense à l’Alliance du Très-Haut et sois indulgent pour qui ne sait pas. – Parole du Seigneur.
Évangile (Mt 18, 21-35)
En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.’ Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : ‘Rembourse ta dette !’ Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai.’ Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : ‘Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?’ Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Dimanche 17 Septembre 2017