Tous sont invités ! Tous ceux qui sont aux carrefours !

28e dimanche de l'Eglise  le 15 octobre

Comment reconnaître une Bonne Nouvelle dans cette parabole de roi vengeur au double scandale celui d’une invitation à des noces qui passe par la spirale de la violence et du bain de sang ?

Et celui de la brutale exclusion de l'homme qui est entré sans avoir le vêtement de noces

Pourtant tout était prêt pour la fête ! Venez au repas de noce !

Justement c’est bien là le problème.

 

Nous reconnaissons, dans cette page d'Évangile, le drame de l'Alliance dans l'Ancien Testament.

Au cours des siècles, l’histoire de Dieu et des hommes se trame sur cette Alliance avec lui,

sur un rendez-vous de partage de son amour auxquels l’homme a tellement de mal à se rendre !

La réponse des hommes, trop souvent est indifférence, mépris et même violence: rejet des prophètes !

 

Tout est prêt, venez au repas !

Dans notre vie on n’a pas trouvé mieux qu’un repas pour se parler, conclure, confirmer, renforcer nos alliances de toute nature !

Alors naturellement rien de mieux qu’un repas pour parler des relations de Dieu avec son peuple !

C’est bien ce que croyait aussi le roi de cette parabole ! … mais les invités déclinent l’offre !

Chacun a une bonne raison pour ne pas venir au repas !

Manque de temps – indifférence – excuse du prix – principe du plaisir immédiat – j’ai envie ou pas- refus violent et démesuré !

Il se pourrait bien que ces raisons soient aussi parfois les nôtres !

Alors plaçons nous du côté de l’hôte de celui qui invite !

Quand les invités déclinent l’invitation,

cela provoque la colère ; psychologiquement c’est bien vu !

cela provoque découragement et déception ; moralement c’est bien vu !

Quand on s’est donné du mal à préparer la fête, tout refus, toute absence nous heurte !

Chaque dimanche retentit l’invitation « Heureux les invités au repas du Seigneur »

pour une fête, une rencontre . . . Mais il nous arrive de nous demander où sont les invités ?

Qui a pensé à inviter à la croisé des chemins de la vie ?
Ne sommes nous pas dans notre petite bulle catho. sans devenir force de proposition et d’espérance ?
« Allez donc aux croisées des chemins: tous ceux que vous rencontrerez,
invitez-les au repas de noces.»

La bonne nouvelle au milieu de l’angoisse d’une fête entachée de sang

c’est la réalité d’une invitation lancée aux païens, aux mauvais comme aux bons.
L'origine des invités n'est pas importante.
Il n'y a pas de privilège de race ni de naissance, ni même de moralité.
Seule compte la confiance en celui qui appelle.
Seule compte la foi qui justifie,
la foi qui rend juste et bon,
la foi qui est nouvelle naissance,
la foi qui façonne l'être nouveau.

Ce qui est en jeu ici c’est la force d’un Royaume construit sur l’amour face à un empire construit sur

nos préoccupations quotidiennes ou le bien-être personnel !

L’Evangile n’est ni psychologie ni morale  mais bonne nouvelle. Elle révèle Dieu.

Il a fallu du temps et de la patience pour que retentisse l’invitation au repas :

Rappelons-nous … La Bible nous fait sans cesse passer à table... à la grande valeur relationnelle

La Bible se donne autant à manger qu'à écouter; à dévorer même si trop souvent nous sommes repus!
(Où est la bible dans notre maison, quand l’ouvrons-nous ?)

Souvenons-nous :

Abraham accueille, sous le chêne de Membré, l'étranger...
un repas signe de l’accueil inconditionnel de l'autre.

Le repas sur la montagne

signe de l’étroitesse du lien entre Moïse, Dieu et les anciens du peuple…

Et voilà Isaïe qui annonce ce grand festin fait de bonnes viandes et de bons vins,
signe d’ouverture à tous,

Et Jésus Christ le réalise dans les noces de Cana .. en ce repas des 5000 : pique nique géant …

au rendez-vous des pécheurs, aux repas qui réunissent et affirment une fraternité.

au dernier repas du dernier soir … « pour la multitude. »

Oui tous sont invités ! Tous ceux qui sont aux carrefours ! Encore faut-il revêtir l’habit de fête…
Aussi changeons d’habit et changeons notre cœur pour manifester notre gratitude et notre volonté de répondre à l’invitation généreuse de Dieu !

Ainsi changeons d’habit et comme le suggère cette image de l'Apocalypse :

Revêtons  « le vêtement de lin, signe en effet des bonnes actions des saints » (Ap 19, 8).

Pouvons-nous nous approcher de la table de fête
les mains pleines de cambouis des rafistolages de nos vies ? Bien sûr que non !

Je me lave et change mes habits pour m’adjoindre à la fête.

Ainsi on ne peut s'approcher de Dieu
sans les bonnes œuvres accomplies selon l'Évangile qui est le vêtement de l'homme nouveau.

sans chercher à « revêtir notre cœur de tendresse, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience » (Col 3, 12).

La nourriture partagée reste le symbole la plus naturel ,

le plus fort  pour manifester la communauté de vie.

Le pain et le vin de l'Eucharistie reste le signe le plus fort de notre appartenance à Christ.

Nous ne pouvons pas prendre part au repas du Seigneur

sans prendre part aussi à son œuvre d'amour en ce monde.

La communion avec le Seigneur suscite la communion avec nos frères et sœurs en humanité.

Notre participation à l'eucharistie est liée à une manière de vivre au fil des jours.

Précisément ce fil des jours qui entre dans le patient tissage du vêtement des noces de l'Agneau. « Heureux les invités au festin des noces de l'Agneau » (Ap 19, 9).

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 22, 1-14)

Jésus disait en paraboles :
« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes boeufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce.'
Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.'
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce,
et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.'
Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »

 

Dimanche 29 Octobre 2017

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