Ce 34e dim. Christ Rois de l'Univers !
Nous voici arrivés à la Saint Sylvestre de l’année liturgique : nous fêtons la fin de l’année liturgique et nous envisageons l’autre : ça se fête ! Et nous finissons l’année avec un Roi, alors qu’en France, pays républicains, nous en avons fini avec les rois depuis la révolution ! "Christ, Roi de l'Univers", voyons voir d’où lui vient ce titre de royauté !
Le plus récemment, en 1925, ce fut une idée de Pie XI, qui décréta Christ Roi,
à l’occasion de l’année sainte qui marque les 1600 ans après le Concile de Nicée !« Le Christ reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. »
Pour ce pape ce ne fut pas du tout un désir de retour à la monarchie !
Par contre c’est une façon de questionner une société qui oublie de plus en plus Dieu.Et de surcroit c’est l’impératif de remettre Jésus-Christ au cœur de nos communautés et de nos vies !
Une veille histoire, d’il y a deux milles ans :
Certains se querellaient en disant : « Moi, je suis de Paul ; moi, d'Apollos ; moi, de Céphas ; et moi, de Christ. St Paul répond : Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? Ou avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ? (1 Cor. 1 : 11-13). Cette veille histoire est-telle si vieille ? :
Et puis, ce roi il est annoncé de la lignée de David mais il ne sera pas roi comme David !Ce n’est pas un roi pour un pays, mais un roi pour l’univers : pasteur des nations !
Il est pasteur mais aussi l’agneau !
Il est roi mais sans armées : le serviteur !
Sa couronne royale n’est précieuse que des épines car il est roi mais crucifié
A cette heure du calvaire il n’a pas de cours –même les disciples semblent avoir pris de la distance- il fréquente les malfaiteurs, sur le Golgotha !
Alors comment peut-il être ce berger qui me fait reposer sur des prés d’herbe fraîche
et qui me mène vers les eaux tranquilles pour me fait revivre ?
Voilà un roi qui ne fait pas miroiter une cour royale, à l’abri du monde !
Non il ne nous retire pas du monde au contraire il nous tire en ce monde.
Mieux il vient aider notre naissance en ce monde que Dieu a aimé le premier !
Alors à l’aube du nouvel an liturgique il est temps de faire des vœux :
Que ce roi sans maison et sans palais,
fasse de nous des aventuriers des grands chemins, sans domicile, sans toits,
et sans loi, autre que la nouvelle loi d'amour signée entre ciel et terre.
Que ce petit roi juif, roi sans berceau, rois sans abris...
soit porté au monde comme prince de la Paix
Sans abris ou maison mais avec cette raison de vouloir l'homme vivant, l'homme debout !
Que ce roi sans armées, dérisoire et monté sur le dos d'un âne
qui a pleuré sur Jérusalem,
Nous fasse monter là où il a été sacré : sur le mont calvaire,
dans la solitude et l'abandon mais vraiment sur ce Mont sublime des Amants !La croix, en sa dimension verticale,
signe cette royauté qui réconcilie ciel et la terre
et ouvre un espace d'échanges et de dialogue, pour les hommes et des femmes de toute race, couleur, culture, religion !
Un Christ en croix qui nous rappelle sans cesse la voie royale de l'Evangile :
une vie qui n'est pas tissée dans l'amour et la réconciliation, dans le don de soi et le pardon, ne peut pas se réclamer de Dieu...
Evangile Mt 25, 31-46
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » – Acclamons la Parole de Dieu.C’est ce que Jésus nous invite à vivre dans le texte d’Evangile que je viens de lire.
Il nous invite à être attentif à celui qui a faim, soif, celui qui est étranger, celui qui est nu, malade, en prison.., et Jésus de conclure : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ses petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matt 25, 40)
Pour Jésus donc, celui qui se fait proche des toutes personnes dans le besoin fait l’œuvre de Dieu, il construit un monde nouveau, une terre nouvelle.
La force ici n’est pas dans les armes, mais dans les gestes de proximité, de solidarité, de fraternité.
Cette force là est à développer pour aujourd’hui et pour demain.
Le pasteur Martin Luther King (1929 – 1968) a dit un jour : « le fort est celui qui rompt la chaîne du mal, la chaîne de la haine ».
A l’heure ou règne l’individualisme et ou chacun est soucieux de s’affirmer dans son indépendance, il est très important, pour qu’existe une société plus juste, que cette exigence de solidarité et de fraternité, apparaisse plus importante que les revendications des droits individuels.
Les paroles de Jésus dans l’évangile que je viens de lire viennent réveiller en nous ce qu’il y a de meilleurs : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli.. »
L’Evangile de Jésus ne vient pas réveiller en nous le désire de faire la guerre, ou de nous enfermer dans des rapports de forces, mais il vient réveiller en nous ce qu’il y a de beau et de bon, la joie de savoir que nous sommes liés les uns aux autres, que nous sommes invités à aimer en paroles et en actes.Puisse cette célébration du 11 novembre 2017 nous engager à servir ce qui délivre, relève, grandit la vie de tous, la vie de notre pays, de l’Europe, la vie du monde. Amen.Dimanche 26 Novembre 2017