Noël !
Noël c’est la fête des enfants !
En regardant les crèches de nos églises,
je me remémore ce soir/ce matin, ce texte qui aux jours de mon adolescent m’a bouleversé :« Je m'assis en face d'un couple,
entre l'homme et la femme, l'enfant, tant bien que mal, avait fait son creux, et il dormait.Mais il se retourna dans le sommeil, et son visage m'apparut sous la veilleuse. Ah ! Quel adorable visage !
Il était né de ce couple-là une sorte de fruit doré.
Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de charme et de grâce.
Je me penchai sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis: voici Mozart enfant, voici une belle promesse de la vie.Les petits princes des légendes n'étaient point différents de lui:
protégé, entouré, cultivé, que ne saurait-il devenir ! »
Mozart enfant Mozart assassiné ! Dans Terre des Hommes (Antoine de Saint Exupéry)Bien sûr voici, là au milieu de nous, le Prince de la Paix !
Celui que nous avons espéré durant l’Avent,
en chantant sans cesse : « Voici qu’il vient le prince de la Paix ! »Bien sûr, l’image est saisissante, celle d’un Dieu qui pend terre par un enfant
dans toute sa fragilité et toute sa promesse de vie !
Dans la crèche là... le voilà l’Enfant ...
« Blanc, blond, diaphane, pur, il est couché sur un arc de bois, berceau de bûchettes de bois, trouble la paix annoncée pourtant l’Enfant repose, se révèle, dans ce creux de verdure et ce pli de l’humanité. (écho à une crèche particulière: voir montage)
C’est pour tout cela que je dis Noël c’est la fête des enfants !
Mais en contemplant l’enfant si pur je me dois de voir aussi ce qui tourmente l’homme, les obscurités de notre monde ! L’homme aux mains sales ou l’homme qui ose mettre les mains dans le cambouis.Je dois me rendre à l’évidence, dans cet évangile, le Seigneur renverse totalement la fausse notion de pureté !
Le Seigneur me demande de ne pas faire une fixation sur l’enfant, au point d’oublier le monde dans lequel il advient !
Je me dois de respecter la crèche, son silence, sa pénombre, son obscurité.
Et je me dois aussi de mettre les bergers en pleine lumière car les cieux brillent sur eux !Autrement dit la bonne nouvelle de Noël, ne se trouve pas toute entière contenue dans la crèche
mais elle se trouve aussi dans la nuit des bergers, dans nos nuits, dans nos imperfections,
en nos mains sales et nos pieds nus... pour que nous soyons aimés par le roi des rois.Alors Noël, mes amis, c’est la fête des enfants !
Mais c’est aussi la fête des parents ... qui se lèvent le jour au travail pour les nourrir et les faire grandir
qui se relèvent la nuit pour les consoler...La joie de Noël, elle est offerte à tous :
à tous ceux qui se croient indignes,
à nous tous qui sommes menteurs et sans ardeurs, trompeurs et pécheurs,
à nous qui misons trop nos espoirs dans les biens matériels,
Noël n’est pas une pause douceur dans un monde mais une vie pigmentée :
c’est Dieu qui nous rejoint en notre humanité, là où nous sommes, là où nous en sommes !Voilà l’Espérance véritable.
Alors, Joyeux Noël à tous, y compris à ceux, qui n’ont pas le cœur à fêter Noël parce qu’ils sont fatigués, meurtris, blessés. Noël est surtout pour eux. Amen !
Évangile
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)
Alléluia. Alléluia.
Je vous annonce une grande joie :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur !
Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
– ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
– Acclamons la Parole de Dieu.Lundi 25 Decembre 2017