Troisième dimanche du temps de l'Eglise.
Notre paroisse avec 1 semaine de décalage vit la 104e journée mondiale du migrant et du réfugié. « Accueillir, protéger, promouvoir ... »
Faut-il souligner que l’homme est un migrant depuis toujours : une réalité aussi vieille que l’humanité.
Dès qu’il fut homo erectus doué de jambes solides et d’une puissance sexuelle,
il devint capable de tenir debout et se donner de l’espace pour vivre, à la conquête du monde !
L’évangile est marqué par la réalité du chemin : « Venez à ma suite. »
Une nouvelle migration demandée par le Christ pour devenir pêcheurs d’hommes, un frère pour tous !Aujourd’hui, on estime à 250 millions les migrants soit 3% de la population mondiale.
Quand les politiques parlent d'immigration ou d'accueil des réfugiés, ils aiment redire comme un slogan inopportun et inopérant : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! »
Parfois faisons-nous nôtre cette sentence, soit par ce que nous nous sentons démunis devant l’ampleur « de la misère du monde ! » soit parce que nous prétextons devoir d’abord nous occuper de ceux qui sont chez nous !
« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays chaotiques viennent ici ? »
- et ce n’est pas le mot chaotique, qui vient d’être récemment utilisé !-
Tout cela par ce que certains ne se battront que pour les gens de chez eux !
Et qui pourrait condamner celui qui prend soin de ses proches et familiers !Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde ; peut-être ;
par contre nous ne pouvons que nous laisser toucher par la misère du monde !
En tout cas si nous entendons l’appel du Christ : Convertissez-vous et croyez à l’Évangile,
qui nous apprend le service du frère, du pauvre !Faudrait-il trier entre les pauvres : les plus et les moins, les proches et les lointains ?
Écoutons leur tristesse et leur détresse et tout deviendra possible !
Gardons nous de nous lancer dans des débats sans fin sur les migrants !
Sachons d’abord nous ouvrir : les rencontrer et parler humainement avec eux !
Le reste nous sera donné par surcroit !
Merci François S. qui un jour, précipitamment sort d’un pays d’Afrique à cause de sa vie en danger, coincer en Islam et Christianisme. Il nous a confié ces mots :
« Ce que l’homme possède n’appartient pas l’homme, ce que l’homme donne, ça lui appartient :
la main qui donne reçoit toujours ! »
Nous ressentirons combien en accueillant les migrants nous accueillons le Seigneur lui-même.
« Tout ce que vous aurez fait, ou pas, à ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait, ou au contraire c’est à moi que vous ne l’aurez pas fait !C'est lui Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui a sillonné les chemins de notre monde:
il a partagé le repas des pauvres, leurs fêtes et leur pleurs
il a demandé l'eau à l'étrangère pour apaiser sa soif
il a parlé à la foule affamée de pain et de dignité
il a aimé et touché les exclus: malades, rejetés, handicapés, désespérés, prostitués, voleurs, étrangers...La question n’est pas de savoir si l’on peut accueillir toute la misère du monde, mais de prendre nos responsabilités. Soyons conscient que nos pays riches-qui ne sont pas sans misère- sont de véritables étalages de richesses.
Chaque fois que je suis allé en Afrique j’ai toujours eu conscience que j’avais l’argent pour le faire ; le voyage de l’hôte en sens inverse était impossible ! J’ai toujours eu l’occasion de mesurer que notre présence faisait briller des yeux de qui nous nous accueillaient rêvant de la France comme d’un Eldorado !
Et malgré tout, nos pays riches engrangent l’essentiel des profits et richesses de la planète. Il n’est pas possible d’envisager le migrant hors de cette donnée économique et écologique.
Saint Thomas d’Aquin (XIIIème siècle) déclarait qu’en cas de « nécessité […] urgente et évidente […]
quelqu’un peut licitement subvenir à sa propre nécessité avec le bien d’autrui [...] Qu’il n’y a là ni vol ni rapine à proprement parler. » Pour éviter d’obliger les plus pauvres à voler, volons dans les bras de ceux qui ont faim de pain, de justice, de liberté ils crient Place à la Vie !
« Hé ! vrai Dieu, Théotime, quand nous voyons un prochain créé à l’image et semblance de Dieu... ne devrions-nous pas nous jeter sur son visage, le caresser et pleurer d’amour pour lui ? Ne devrions-nous pas lui donner mille et mille bénédictions? Et quoi donc, pour l’amour d’elle? Non certes; car nous ne savons pas si elle est digne d’amour ou de haine en elle-même. Mais pour l’amour de Dieu, qui l’a formé à son image et semblance, et par conséquent rendu capable de participer à sa bonté, en la grâce et en la gloire... » [TAD I CH 11 ]
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1, 15)
Après l’arrestation de Jean le Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »Passant le long de la mer de Galilée,
Jésus vit Simon et André, le frère de Simon,
en train de jeter les filets dans la mer,
car c’étaient des pêcheurs.
Il leur dit :
« Venez à ma suite.
Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets,
ils le suivirent.Jésus avança un peu
et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient dans la barque et réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela.
Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers,
ils partirent à sa suite.Dimanche 4 Fevrier 2018