6ième dimanche du temps de l'Eglise. 11 février 2018
Le lépreux ne doit pas passer inaperçu car sa maladie est contagieuse.
Ainsi dans la loi de Moïse doit-il porter vêtements déchirés et cheveux en désordre, il doit se déplacer en criant : “Impur ! Impur !”
Au moyen âge, chez nous, les lépreux, tenaient à la main la cliquette instrument à 3 lames de bois reliées, agitées pour produire un son sec !
Oui il fallait prévenir les passants de la présence de lépreux pour se tenir à l’écart !
La lèpre tient à l’écart : on a fait des léproseries, au plus fort de l’épidémie dans au XIIIe siècle, la France en comptait quelque 4.000.La lèpre tient à l’écart mais l’évangile au contraire relie, l’évangile est insoumission.
Ici une double transgression : le lépreux se jette aux pieds de Jésus, réduisant l’écart !Jésus loin d’avoir un recul lui tend la main, il le touche, anéantissant l’écart !
L’évangile comble l’écart ! Il est le creuset où se forge jour après jour le geste énergique de la guérison repoussant le mal et remettant debout : il est l’Evangile de la Vie !Devant la maladie nous nous demandons parfois « pourquoi ça tombe sur moi? » et ainsi nous hésitons entre culpabilité, ‘quelle erreur ai-je fait?’ et révolte devant l’excessif !
Pourtant la maladie ne change pas mon identité chrétienne, je ne perds pas dans la maladie ma condition d’enfants de Dieu. (Ro 8.16)
Nous le demeurons dans la maladie comme dans la bonne santé. Voilà le chrétien plongé dans l’Évangile de la Vie !La maladie nous rend incapable, au moins partiellement et provisoirement, d’être performants.
Or le plus souvent c’est par notre performance que nous nous sentons exister !
L’évangile nous fait fréquenter Jésus et nous finissons par dire que ce n’est pas moi qui vit mais que c’est Christ qui vit en moi (Ga 2.20).
Dit autrement : nous ne sommes pas ce que nous faisons !Voilà le chrétien plongé dans l’Évangile de la Vie !
La maladie grave, violente, est tragique et fixe la fin du monde.
Mais le chrétien sait que s’il meurt, ce sera pour être avec Jésus (2 Co 5.6-8).
Voilà le chrétien plongé dans l’Évangile de la Vie !Le chrétien sait que l’espérance ne se construit pas sur les aventures et événements
mais bien davantage sur les promesses de l’Evangile :Promesse d’un Dieu qui enlève l’offense de ma faute.
Promesse d’un Dieu de joie qui invite à exulter en hommes justes et droits,à chanter notre allégresse !
Voilà le chrétien plongé dans l’Évangile de la Vie !Voilà la lèpre fait taire et se tenir à l’écart !
Et Jésus qui fait taire la lèpre, le lépreux guérit et Jésus lui-même se teint à l’écartLe lépreux ne peut pas se taire : rien n’empêche la parole la BN de circuler et d’accomplir un bonheur !
Paul nous le rappelle : nous chrétiens, porteurs d’Evangile ne soyons un obstacle pour personne,
sachons nous faire tout à tous pour la gloire de Dieu et l’enfantement du monde !
Évangile (Mc 1, 40-45)
En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ;
il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »
À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant :
« Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville,
mais restait à l’écart, dans des endroits déserts.
De partout cependant on venait à lui.
Vendredi 9 Fevrier 2018