dimanche 04 mars 2018 troisième Semaine de Carême
En lisant l’Evangile de Marc des jeunes disaient :
« Les paraboles de Jésus ne sont pas toujours claires, il nous embrouille ! »
« Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » demandaient les apôtres.
Ajoutons aujourd’hui : « Pourquoi leur parles-tu non en parabole mais en geste violent et anti-rituel ? »
Ce geste de Jésus avec le fouet, est moins un geste de colère que celui du prophète !Ainsi, rappelez-vous le vase brisé en Jérémie ( )
Il y avait au bord de Jérusalem une petite vallée mal famée car on y pratiquait des sacrifices d'enfants ( ) . En cela Israël brisait l'alliance avec Dieu. Jérémie va donc briser une cruche, pour montrer que Dieu va, lui aussi, briser ce peuple et cette ville comme on brise le vase du potier qui ne peut plus être réparé (l9,1l).Jésus n’est pas du style à imposer la vérité : il s’emploie à nous amener à la dévoiler.
Le fouet questionne ! Par lui le geste devient langage et la conversion redevient possible.
Un coup de fouet s’impose pour lâcher prise, c’est toujours violent de lâcher prise !
Le fouet me « réveille » pour que j’y mette du mien : une part de volonté et d'intelligence,
pour signifier que je suis prêt à m’engager à chercher Celui que nous nommons Dieu ?
Dans cet épisode du temple et du fouet l’embrouille et le trouble sont spectaculaires :
au milieu du temple Jésus, le doux et humble de cœur, se prend une sacrée colère et semble rentrer en campagne contre l’économie de marché !Notre erreur serait de croire que Jésus repousse loin du temple les entreprises mercantiles.
Comme si aujourd’hui s’il s’en prenait aux commerçants de Lourdes qui vendent des gourdes en forme de Vierge !
Mais à cette époque les marchands du temple faisait exister le culte !
Il fallait bien qu’ils fournissent un jour à Joseph et Marie les deux petites colombes pour la présentation de Jésus au temple !
Donc le geste fort de Jésus vise moins les marchands inutiles ; mais le culte lui-même !
En renversant leurs comptoirs, Jésus renverse la religion, en quelque sorte il détruit le temple !
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »En fait Jésus se présente bien comme un vrai « économiste »
(de oikos, maison, et nomos, gérer, administrer)
c'est-à-dire comme l’administrateur de la ‘Maison’ du Père, au sens littéral du terme,
le chargé ‘de gestion intérieure de la famille !... qui en appelle à une vraie réforme, dans les faits, dans les cœurs : chrétiens nous nommons cela conversion : Invités à remettre les choses à leur place !‘Détruisez ce temple fait de main d’homme, mains encombrées,
et en trois jours j’en reconstruirai un autre qui ne sera pas fait de mains encombrées
car l’essentiel n’est pas dans le commerce des biens qui passent d’une main à l’autre, dans le démarchage
mais dans la force des mains vides et libres qui se croisent et se libres qui se lient pour aller vers Dieu par le Christ !
Cela est dit : la disparition du temple matériel avec ses sacrifices et commerces, est annoncée
au profit d’un autre temple… nouveau et spirituel : l’Église, le corps de Christ, élevé sur la base de sa résurrection et qui nous fera dire Dieu est grand !----------------------
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 2, 13-25)
Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple,
ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu
nous donner
pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six
ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque,
beaucoup crurent en son nom,
à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux,
parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ;
lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.Samedi 3 Mars 2018