Second dimanche de Pâques : Dimanche 8 avril
« C'était, le soir du premier jour de la semaine. »
Le soir du premier jour de la semaine nous renvoie à Genèse
« Au soir du premier jour : « Il y eut un soir il y eut un matin ... premier jour ! » Création !Et au petit matin de ce premier jour de la semaine,
nous sommes devant cet épisode de Marie Madeleine qui vient de bonne heure au tombeau !
C’est frais, vivant, lumineux, spontané cette surprise au lever du jour, dans l’aube naissante : Résurrection ! L’Évangéliste tente de nous faire passer de la Peur à la Joie, de la Mort à la Vie
Mais le mot « résurrection » n’est pas dit !« Christ est ressuscité » : facile à dire, à Pâques et bien à l’abri dans une Église !
Mais dehors ? Sur la place publique, devant les copains qui sourit des cathos, en nos lieux de loisirs et de travail, nous voilà soudainement plus discrets…Pourtant quel immense cri de joie et d’Espérance, cette vie qui reprend le dessus
purifiée de la mort et bientôt dégagée de toutes peurs :
une vie pleine meilleure que les meilleurs moments de bonheur que l’on a connu un jour.
Mais voilà ... Nous voici encore verrouillés, fermés, habités par la peur.
Pour nous comme pour les disciples quelle déconvenue, quel immense échec !
Il y a là, la peur des représailles et là l’évangile nous touche, les infos nous rappellent chaque jour inlassablement que des peuples la subissent au quotidien.
La peur habite nos maisons, peurs de nos échecs, du travail qui vient à manquer, de la maladie et de la mort... Comment faire sauter le verrou de la peur et de la mort pour avoir accès à la Vie !
A cette peur, cette peste qui s’était emparée du groupe des disciples,
Jésus apporte un antidote : « La Paix soit avec vous ! »
Oui Seigneur nous voulons accueillir cette paix que tu nous offres !Thomas nous interpelle si nous cessons de le considérer définitivement comme l’incrédule entêté !
Car Thomas le courageux n'était pas là, il avait osé sortir,
franchir la porte avant qu’on la referme à double tour !
Thomas n'était pas pour accueillir celui qui vient.Et lorsque Thomas reviendra, les disciples sont encore tout en émotion : ils se précipitent et s'empressent de lui dire: " Nous avons vu le Seigneur !"
Voilà c'est encore tout à fait nous cela ! Quelle belle spontanéité mais...Mais quelle omission : la Paix que le Christ leur a communiquée par deux fois ne lui est pas transmise!
Quel oubli : le cadeau que "l'invité" à apporter le souffle de Dieu : l'Esprit Saint ne lui est pas partager
Quelle abstention : les paroles de la mission «Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie! " ne lui sont pas transmises, l’abstention exclue, isole et rompt l’harmonie !
Alors oui libérons la parole, osons la parole même s’il nous en coûte ;
aussi bien dans le huis clos de la famille, en nous écoutant mutuellement,
que sur la place publique, en saisissant les lieux de paroles qui nous sont donnés !Dans un cas comme dans l’autre s’abstenir c’est refuser de mettre sa parole en jeu avec l’autre !
Mais au-delà de nos paroles et gestes extérieurs l’Évangile propose l’intensité de la vie intérieure !Je ne parle pas d’une prière magique qui consiste à déléguer nos problèmes à Dieu mais de cette capacité à accueillir l’Évangile qui nous redit que nous vivons de ce souffle de l’Esprit !
Un Esprit qui est force de vie pour le monde et l’Église,
force de vie qui est accueillie dans les signes du pardon.
L’Esprit nous permet de briser les verrous de nos doutes et de nos enfermements de toute nature
Il nous rend capables d’être les heureux qui croient,
et les témoins de ta Résurrection aujourd’hui.
Évangile (Jn 20, 19-31)
C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. – Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 8 Avril 2018