Notre ambition, par bataille et méditation, c’est de plaire au Seigneur.

dimanche 17 juin 2018 11ème dimanche du Temps de l' Eglise

Quoique tu fasses, que tu dormes ou que tu veilles,
la semence jetée en terre grandit
et « la terre produit d’abord l’herbe puis l’épi puis du blé plein l’épi ».
Le moissonneur arrive c’est la récolte ! Voilà une semence qui arrive toujours à maturité !
Tout est bien !

Alors à quoi bon se préoccuper : faire des plans, des séminaires... puisque la graine germera ? Quoiqu’il arrive le règne est déjà là !
Voilà un Royaume de tout repos, pensent ceux par qui tout arrive par la patiente et prière,
par contemplation et adoration !

Mais il en est d’autres qui pensent que la graine ne grandit pas sans un travail de déchirure de son enveloppe qui  libère le germe, sans que la terre soit  livrée au travail du laboureur, du semeur et du moissonneur !
 
Nous le savons que trop, sur cette terre, puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit, rien ne se fait sans effort.

Parmi nous il y a ceux pour qui le Royaume de Dieu est d’abord le fruit d’un travail à faire dès maintenant. Un travail qui consiste à transformer le monde, au nom de l’Evangile.
C’est cela, pour eux, construire le Royaume.
Nous sommes au temps où il nous faut travailler !
« Hé oui, nous sommes au temps qu'il faut travailler…Quel bonheur pour vous que Dieu daigne se servir de votre ministère pour délivrer de tout mal et ramener à la vie de la grâce ! (IX 16)

Parmi nous il en est d’autres qui pensent que le Royaume de Dieu est d’abord celui de Dieu qui advient, de son Esprit qui soufflera et fera !
Pour eux, il faut, pour trouver Dieu et son Royaume, quitter le monde versatile du changement et se reposer, en l’Esprit ou dans le ciel : trouver paix et repos, prière et contemplation sont au cœur de leurs attentes !

Entre les uns et les autres l’incompréhension s’installe.
Les tenants du travail et de l’engagement reprochent aux autres ce qu’ils appellent une fuite.
Les tenants du repos reprochent au travail d’être une drogue pour échapper à la rencontre de Dieu.
Et si travail et repos se tramaient sur la terre des hommes
et si nous cessions d’opposer terre et ciel, monde et Dieu ?
Quand Jésus parle du Royaume, il les unit et réunit.
Pour Jésus, il s’agit de vivre sans tension ni frénésie ;
il s’agit de vivre en toute quiétude sans fuir les mutations de la vie.
Travail et repos sont bons. Ils sont l’un et l’autre de Dieu et vont de pair dans le Royaume de Dieu.

Cette unité je l’ai sentie chez Miguel Angel Estrella, pianiste argentin, qui fût enlevé à Montevideo en Uruguay en 1977 et demeura trois ans en prison condamner au repos forcé !
Il osa demander un piano à ses geôliers, qui lui accordèrent ! Mais le clavier était muet !

Pendant toute sa détention il se mit au travail et conserva le mouvement de ses doigts
en imaginant les sons sur un clavier muet, un piano né de son âme et de son cœur.

Il avait ce don de s'extraire des geôles des généraux d'un accord virtuel plaqué,
notes plus puissantes que les barreaux de sa prison.
Il nous est demandé de croire que notre terre est enracinée en Dieu,
en l’Amour qu’il lui porte.
Notre ambition, par bataille et méditation, c’est de plaire au Seigneur.

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Évangile (Mc 4, 26-34)
En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier. – Acclamons la Parole de Dieu.  

Dimanche 17 Juin 2018

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