dimanche 8 Juillet 2018 - 14ème dimanche du temps de l' Eglise
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus prend la parole.
Mais la parole mais ne prend pas !
Et Jésus semble désabusé : « s’étonnant de leur manque de foi. »
Marc ne nous rapporte pas le discours de Jésus mais se focalise sur la réaction des auditeurs !
Ainsi en va-t-il parfois dans notre Eglise, où nous délaissons la vibration de l’Évangile pour nous attarder aux réactions et humeurs des fidèles !Dans l’évangile du jour tout commence par l’étonnement, une admiration envers celui qui se relève par des actes insoupçonnés encore !
Puis l’étonnement devient questionnement « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse et ces miracles qui se réalisent par lui ? » Bref on veut souvent tout rapporter aux frontières du connu et des certitudes.Jésus étonne et dérange car ce que l’on croyait acquis, vrai et connu depuis toujours, vole en éclat !
Ainsi Jésus le charpentier, l’enfant du pays est méconnaissable !
Le fils de Marie, qui a 4 frères, Jacques, José, Jude et Simon et aussi ses sœurs dont on s’abstient bien de dire le nombre et leur nom … tous, à commencer par Marie, étaient profondément choqués, à cause de lui.Pourtant on attendait bien un homme providentiel capable de tout changer !
Alors que Jésus se révèle, apparait un contraste insupportable entre l’ordinaire de sa condition connue et l’extraordinaire de ses gestes et paroles qui empêche tout changement, toute conversion, tout miracle !
Jésus leur échappe !Dans notre vie il en va de même nous attendons des réformateurs, des hommes providentiels capables de tout changer, mais lorsqu’ils pointent leur nez, qu’il est difficile de les accepter, de les entendre parler l’Evangile avec les mots d’aujourd’hui, préférant se réfugier dans les discours entendus et pieux qui ne parlent plus aux hommes de ce temps !
Deux faits remontent à ma mémoire : Un confrère jugeait un autre confère pour des prises de position originales… lui reprochant d’être « un peu trop prophète ! » Comme si on pouvait être ‘trop prophète’,
comme si la foi pouvait supporter un dosage minimaliste, une parole convenue, un politiquement correct !
« Etre prophète aujourd’hui c’est provoquer ces moments qui suscitent la question du sens au cœur de ce monde »A une autre occasion j’avais demandé à un témoin de participer à un week-end d’ado, pour être ‘locomotive’ et faire gouter la Bonne Nouvelle ! Ce qui fut fait. A l’issue de cette rencontre 2 jeunes approchent et me disent :
« Qui est-il donc celui que vous avez invité : ce n’est pas n’importe qui ! »
Sous forme de boutade, il leur fut répondu que nous n’avions pas pour habitude de leur proposer sur leur chemin de vie et de foi… n’importe qui ! Et de fait ce n’était pas n’importe qui !Comme dans l’épisode de cet Evangile ce témoin n’était pas conforme à l’idée reçue,
pas conforme aux normes reconnues,
pas conforme à ce que les gardiens du temple attendaient de lui…
et pourtant il a ouvert des yeux et des cœurs et suscité l’émerveillement !L’émerveillement se heurte à bien des peurs !
Peur du changement, peur de la différence, qui menacent l’ordre et l’habitude.
Souvent la peur s’oppose à la foi !
C’est là que l’étonnement se change parfois en haine et en rejet qu’il est difficile de guérir !Pourtant, être chrétien, c’est déjà simplement accepter d’être étonnés, émerveillés et poussés vers d’autres rives !
Entrer en mobilité : pas simplement s’émerveiller de l’Etape du Tour qui met en mouvement des milliers de cyclistes... mais se mettre soi-même en mouvement, en accepter, l’événement comme une rupture
dans la belle et confortable narration de ma vie qui se déroule !
Sachons nous étonner et aussi étonner les autres.
Le pire qui puisse nous arriver ? Être blasés, perdre toute capacité d’étonnement et le goût de chanter les merveilles !------------------------------
Évangile (Mc 6, 1-6)
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. – Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 8 Juillet 2018