dimanche 5 août 2018 - 18ème dimanche du temps de l'Eglise
Nous sommes ici au lendemain de la démultiplication des pains.
Jésus est passé ensuite de l'autre côté de la mer de Tibériade/Galilée,
et la foule qu'il vient de nourrir repart à sa recherche.C'est bien ce que l'Ecriture nous dit au verset 26:
"Vous me suivez, non parce que vous avez vu des miracles mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés".Ainsi nous voyons ici que c'est bien la nourriture terrestre qui compte :
ils ne voient qu’un miracle qui fait de Jésus une fontaine intarissable, un garde-manger toujours bien garni !Cette vision est-elle si différente aujourd'hui avec nos mentalités tellement avides de bien-être et de confort ?
Ne faisons pas de l’Evangile une méthode d’assistanat tout risque,
où nous demandons à Jésus, sans mettre la main à la pâte,
où nous n’avons de cesse que de demander dans la prière ce que nous refusons de faire,
par paresse, par confort ou en se défaussant sur les autres !
La question du pain est au cœur de ce chapitre 6 de Jean, ce fameux Pain que Jésus a distribué à la foule
En écoutant attentivement jésus en son Evangile le Pain devient un totem, à qui on voue un respect sacré car il est symbole de partage et de vie, mieux encore,
le « Pain » devient le nom de Jésus : « Je suis le Pain de Vie ! (Jn 6-35)
Et enfin ce jour le pain symbolise l’Eglise, c’est notre emblème, notre signe de ralliement.La richesse de notre Terroir nous permet de vous proposer des pains de toutes formes gouts et formes !
Nous sommes dans l’abondance des mets, vins et bières récoltés, péchés, élevés et élaborés au plus près de chez nous.
Dans la catégorie des villes moyennes, Annecy et ses bords du lacs est la plus riche de France, juste derrière Cannes et Antibes. Son économie florissante et les salaires survitaminés de la Suisse voisine attirent toujours autant. Et dans le même temps la médaille a ses revers : les risques d’exclusion accrus pour ceux qui n’en profitent pas. 35 000 Haut-Savoyards sont chômeurs, 65 000 sont pauvres et tous ne roulent pas sur l’or !Et la famine en bien des occasions n'est pas seulement physique mais surtout spirituelle :
De l’Ermitage on devine et souvent on entend la faim et la soif d’être dont l’existence a basculé.
On ressent la famine du "Pain du Ciel" qui est absolument nécessaire pour notre âme et notre esprit.
En son absence, nous ne mourrons certes pas physiquement mais bien spirituellement.
Notre vaste monde vit sans Dieu sans bien souvent s'en rendre compte.Alors Jésus, insiste " travaillez, non en vue de la nourriture qui périt mais en vue de la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, Celle que le Fils de l'Homme vous donnera".
C'est là, dans le domaine de la Foi, tout le sens posé par le texte de ce jour
et qui doit susciter en nous une réponse positive de notre véritable relation à Dieu, le Dieu de Jésus Christ.Car la faim physique ne doit pas être la seule obsession de nos pensées car la parole de Jésus vient ici tout à propos nous réveiller, nous avertir de ce qui est essentiel dans la Vie.
Mais Jésus nous interpelle sur le sens chrétien de la vie quotidienne au service du Royaume !
Sommes-nous consommateurs quotidiens des pains sortis du four ?
Ou collaborateurs, nourrissant avec Jésus-Christ dans le quotidien de la vie, des relations, du travail ?Dépassons la dépendance à nos besoins, aussi légitimes soient-ils, pour devenir des êtres de désir !
Dépassons la nécessaire connaissance pour vivre en reconnaissance !Oui, le croyant est un nomade qui voyage léger et un homme de désir qui, comme St Paul, sait pouvoir compter chaque jour sur un Dieu qui s'est fait pour lui, Parole et Pain de Vie.
Il ne s’agit pas d’emmener tout le monde à la messe, pour les nourrir en perfusion, ni de démultiplier l’adoration.
Il s’agit de rentrer dans la dynamique cachée de l’eucharistie, qui prend en compte la parole des hommes et des femmes de ce temps, y compris la parole hachée, hésitante, fracturée, pour attirer vers la parole de Jésus.
Il s’agit de passer du pain matériel, qui peut être abondant et beau et bon
à un pain spirituel autrement plus subtil et riche !
Évangile (Jn 6, 24-35)
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » – Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 5 Aout 2018