3ieme dim de carême Lc 13, 1-9
Premier étonnement !
Dans ce passage Jésus répond directement à des questions que personne n'a posées.
Nous sommes dans un dialogue fictif !Comme si Jésus pensait que l'on a assez discuté.
Qu'il est inutile de chercher en vain à qui la faute.
Vain de d'utiliser l'argumentaire classique du judaïsme de l’époque,
où l'on pensait que c’est parce qu’on avait fait des péchés, nous ou nos parents,
qu’il nous arrivait une catastrophe.
Et Jésus dit « non », à deux reprises, sans justification ni argumentation: c'est non . Point.
Et il passe à autre chose : mais moi je vous dis…
Cela s'appelle du couper court !Il nous dit sortez de vos vieilles habitudes, quittez vos basses eaux !
Changez enfin votre regard!
Arrêter de dire que le fautif, c’est l’autre.
Arrêtez de regarder les autres, regardez vous : je vous le dis convertissez vous !
C’est le premier changement de logique qu’il veut leur faire comprendre.Et l'urgence nous la pressentons sans vraiment la considérer !
Si nous ne changeons pas collectivement de mode de vie, de comportement,
s’il n’y a pas de conversion collective de nos façons de vivre,
les catastrophes en matière d’environnement sont imminentes !Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous ....
Et même les catastrophes elles sont déjà là.
On a beau vouloir fermer toutes les portes, verrouiller les frontières pour contenir/rejeter l'étranger chez l'autre : les réfugiés nous crient la guerre fait fuir, que les régimes inhumains font fuir... la faim ... tout cela fait fuir !
... vers nos espaces de surconsommation, d’alimentation trop riche, de déséquilibre des richesses entre le nord et le Sud, de nos espaces peuplés de voitures qui chaque jours font plus de mort que plusieurs tours de Siloé.
Là on se dit ... on verra bien, tout en versant des larmes de crocodiles, en se disant quelle monde, quelle planète allons nous laissez à nos enfants ...
Si Jésus coupe court c'est pour nous sortir de notre aveuglement nous donner de la perspective pour voir plus loin !Un deuxième étonnement concerne le devenir du figuier : sera-t-il coupé court ?
Spontanément nous comprenons que les jours de ce figuier sont comptés : une année tut au plus !Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.
Oui le figuier risque d'être coupé, non pas dans un an mais « à l’avenir ». Et l’avenir c’est très long.
N kua sin teru ... en Afrique cela veut dire à demain, on ne sait quel demain mais avec certitude un jour à venir ... Et l'avenir c'est long très long même, "surtout à la fin ajoutait." Woody AllenSavons-nous combien Dieu est patient il nous laisse toujours une année prochaine pour lui dire « oui. »
Certes, ça l’énerve de nous voir tourner en rond,
il aimerait couper court comme Jésus coupe court avec ses interlocuteurs.
Il cherche à bousculer les logiques qui nous font rejeter la faute sur les autres, à regarder vers le passé.
Changeons de mode de vie!
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 13, 1-9)
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »Vendredi 26 Fevrier 2016