4ième dimanche de carême
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 15, 1-3.11-32)Autrefois quand la messe était en latin le 4ème Dimanche de Carême commençait par ce mot : Lætare, Réjouissez-vous ».
Comme une pause, dans la marche du carême et un avant goût de la Résurrection !Il est peu probable que le fils ainé de la parabole que nous venons d'entendre se réjouisse tant que cela !
Car avec l’aîné la parabole il y a quelque chose d’inachevé !
Nous entendons bien le père dire à son ainé de fils «Mon enfant, tu es toujours avec moi»
mais j’attends toujours la réponse du fils.
Chacun s’invente un happy-end où le fils ainé finit par rentrer dans la maison et dans la fête !
on peut penser que ce fils là «qui est toujours avec le Père», doute, refuse de rentrer,
et que le cadet attend, et que la fête sera gâchée !«Un homme avait 2 fils», nous la connaissons par cœur, elle est abusivement appelée parabole de l'enfant prodigue !
Rembrandt nous l’a rendu encore plus célèbre nous montrant le fils cadet qui finit par devenir « fils unique » !
Il est accueilli par l’amour infini du Père ! Ce serait donc mieux la parabole de la miséricorde !Nous sommes bien d'accord : un homme avait 2 fils et la clé d'ouverture de cette parabole c'est le fils aîné !
Éblouis par l’amour infini du Père pour son fils à la vie dissolue, nous ne savons voir le fils ainé est en crise à qui le père n'a même pas donné, à lui le fidèle, un chevreau pour festoyer avec ses amis, quand on tue le veau gras pour son débauché de frère. La crise est typiquement jalousie !
Jésus se propose d’Évangéliser la jalousie qui nous est assez familière, de nous mettre le doigt sur l’Amour d’un Dieu jaloux : car Dieu est ainsi fait, l’amour lui prend aux tripes !
« L’Éternel ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. » dit le Deutéronome 4.24Il y a dans la jalousie de nos vies plus d'amour-propre que d'amour.
Aussi Jésus nous invite à dépasser la jalousie comme désir de possession de l'autre, comme fusion avec lui.
Il veut nous rétablir dans la confiance, souvent en devenir :
confiance qui s'essaie avec le prodigue, confiance qui est appelée pour l'aîné!Car il n’est point de jalousie qui ne naisse ou ne grandisse sur le terreau de l’Amour !
La violence de l’Amour, la jalousie, sont une barrière à la miséricorde de Dieu!
Une miséricorde qui joue à 50 % ne satisfait pas Dieu
Dieu a mis des bornes à l’océan, mais Il a laissé sans bornes sa miséricorde. François de Sales:S’il ne fallait garder qu’un élément de cet épisode du « retour du prodigue »
Je dirai que le fils cadet dépasse son passé, certes calamiteux, mais il le quitte!
Et l'ainé n’a de cesse de rappeler le passé,
l’héritage dilapidé, le moralisme justicier, le Père indigne qui ne lui fait aucun cadeau...
en fin de compte il veut limiter la patience et la bonté de son père il veut mettre des bornes à la miséricorde de Dieu !A chacun, aujourd’hui de devenir ou redevenir vraiment ce que l’on est !
Réjouissons-nous de l'Amour du Père
et entrons ensemble dans la fête : nous avons tellement besoin de fêtes !
4ième dimanche de carême
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 15, 1-3.11-32)
En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »Dimanche 6 Mars 2016