Dimanche 17 mars : second dimanche de Carême
Hier, au premier dimanche de Carême, nous en avions « plein les oreilles » dans le dépouillement du désert et son silence où il y eut les mots pervertis du Menteur et les mots endurants de Jésus.
Ce jour nous en avons « plein les yeux » fascinés par la lumière de la Montagne et comme les disciples : éblouis !La montagne, aujourd'hui, est l'un des derniers lieux "inaccessibles", c'est ce qui la rend fascinante.
Atteindre ce lieu préservé, unique... Bien sûr tu es juste de passage... Tu distingues la courbure de la terre...
Tu es un peu à la limite de la planète... Avec cette impression d’être à cheval sur le monde...Jean Christophe Lafaille
Dans la Bible, la montagne n’échappe pas à cette impression, elle est espace de prière, de rencontre et le lieu où Dieu se révèle.Le côté lumineux est cette sensibilité à lumière particulière que l’on contemple sur les monts.
C’est aussi un écho à la colonne de nuée/feu qui précédait le peuple hébreu dans sa marche au désert.
Et puis il y a les 3 tentes, elles nous rappellent la Tente de la rencontre qui abrite l’Arche d’Alliance dans le désert.Il y a aussi l’économie des mots, aucune parole directe de Jésus : sa conversation avec Moïse & Elie est à huis clos ! Les disciples gardent le silence, juste entendons-nous la voix de Dieu, même paroles que celles entendues au baptême dans le Jourdain, sortant de la nuée, mais avec un ajout ici : « Ecoutez-le. »
Alors la transfiguration c’est trop beau pour être vrai ?
Oui pour certains ce ne sera qu’une belle fable ou un beau tableau de maître tel celui de Raphaël peint vers 1520
Pourtant ce récit a quelque chose d’essentiel dans la vie : la Lumière !Quand le spectacle commence deux mouvements simultanés et opposés opèrent : on éteint les lumières pour faire donner les projecteurs, et nous nous disons : « Il est bon que nous soyons ici. »
Qui ne rêve pas se baigner dans la lumière : le monde sans lumière n’est que cauchemar.
Dans notre société la tentation est immense de s'établir dans la lumière, et briller aux yeux des autres !
Nous avons que trop le souci d’élargir nos tentes de la rencontre au sommet, qu’à un entre-soi sans partage !Pourtant l’expérience de la lumière est une expérience personnelle et fondamentale, primordiale que nous vivons : qui n’a pas été touché un jour par cette lumière, moment vécu comme un moment zéro, temps privilégié !
Un de ces instants vécus dont nous souhaitons qu'il dure toujours et qui revient en mémoire comme leitmotiv de nos vies pour marcher & espérer encore qui nous nourrit, nous pousse et motive ! Quelle source discrète et secrète de vie !Mais l’expérience de la Transfiguration ... c'est d'abord une métamorphose et non une défiguration !
Il s’agit de donner à voir un être par-delà sa figure !
Si nous résistons à ce changement nous refusons la croissance, nous refusons de croitre et de croire en Dieu !Du coup, cette Transfiguration apparaît comme un moment-clé pour les apôtres, pour nous, une triple reconnaissance :
- celle que Jésus est bien l’Envoyé de Dieu : qui redit « Celui-ci est mon Fils que j’ai choisi : écoutez-le ! »
- celle que Jésus est Serviteur annoncé par les Prophètes, tel Moïse et Élie qui s’entretenaient avec lui !
- celle que ce Serviteur est bien celui qui va donner sa vie, souffrir & mourir mais qui repris dans les bras de son Père, comme nous nous le serons, sera dans la lumière de la Résurrection au matin de Pâques. Les 3 apôtres confidents sur la montagne ne sont-ils ceux choisis au Jardin de Gethsémani, prélude la montée au calvaire, le Monts des Amants ?Allons voyons comme les vêtements blancs, la lumière, parlent au matin de Pâques.
Oui cette Transfiguration de Jésus est bien une manifestation de Dieu et une affirmation :
Jésus est le visage de Dieu. Il est vrai Dieu !
Oui ce récit a quelque chose d’essentiel dans la vie : la Lumière, Dieu qui est Lumière !----------------------------------
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait,
l’aspect de son visage devint autre,
et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui :
c’étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ
qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ;
mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus,
et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui,
quand Pierre dit à Jésus :
« Maître, il est bon que nous soyons ici !
Faisons trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler,
qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ;
ils furent saisis de frayeur
lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils,
celui que j’ai choisi :
écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre,
il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence
et, en ces jours-là,
ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
– Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 17 Mars 2019