Qui est le prodigue ?

Dimanche 31 mars : quatrième dimanche de Carême de Laetare

Nous avançons sans regarder en arrière : jeudi 28 mars était mi-carême : l’étape de ce jour nous offre un avant-goût de la Résurrection !
Nous venons d’entendre une fameuse parabole : le retour du fils prodigue ! Un événement réputé joyeux ! Réjouissez-vous, Lætare, le mot qui ouvrait, au temps du latin, ce 4ème Dimanche de Carême

« Un homme avait 2 fils », nous la connaissons par cœur, cette parabole abusivement nommée le retour du fils prodigue !
Rembrandt nous l’a rendu encore plus célèbre ce cadet épris d’indépendance, en nous peignant en fait un « fils unique » ! 

Mais ce texte a plus d’une aspérité : il a un air d’inachevé, il nous trompe sur l’idée de retour, il pose des indices précieux pour les temps à venir et enfin radicalement il met le doute sur l’identité du prodigue.

1 Ou voilà une parabole qui a un air d’inachevé !

Nous entendons bien le père dire à son ainé « Mon enfant, tu es toujours avec moi » mais entendez-vous une réponse ?

Inachevé ! Alors chacun s’invente une heureuse fin où le fils ainé finit par rentrer dans la maison et dans la fête, ou une triste-fin avec ce fils-qui-est-toujours-avec-le-Père, mais qui doute & refuse de rentrer, quitte à gâcher la fête !
Alors « Lætare -Réjouissez-vous. » Vraiment ? Ce qui est joie pour les uns peut se révéler dépit pour d'autre !
Et manifestement le fils ainé de la parabole que nous venons d'entendre ne se réjouit pas tant que cela !
2 Cette parabole nous trompe sur l’idée de retour

Il n’y a pas réellement de retour dans la bible ! Il y a au moins deux manières d’envisager le temps cyclique.
Soit comme un cycle, alternance des jours et des nuits, des saisons.

Mais nous le savons tous, une fois la première semaine achevée, la suivante est bien différente et nous emmène ailleurs !

Ce qui nous oblige à envisager un temp linaire, on ne revient jamais là d’où l’on est parti !  

Comme en ce récit où le fils cadet est de retour à la maison après avoir fait un retour sur lui-même,
mais plus rien ne sera comme avant, le fils aîné est là pour nous le faire comprendre !

Et un troisième temps plus subtil : qui est un temps concentré, temps fort. Tel ce repas possible voulu par le père où le passé, l’errance du fils, le présent, le retour du fils et l’avenir, la distance de l’ainé, cesse d'exister ; au cœur de ce festin c’est la permanence du lien de l’Amour qui était qui est et qui vient, qui est célébrée !
3 Avons-nous remarqués des signes ou indices précieux de la miséricorde ?

Le fils cadet décida : « Je me lèverai et j’irai vers mon père ! »
Il pourrait s’agir de se relever de sa déchéance pour retourner vers son père et vers des jours meilleurs !
Mais le verbe employé « anistēmi » (31 fois dans Luc et 45 fois dans les Actes) signifie se réveiller, se dresser : ressusciter !  

Ce geste, dans cette situation de détresse (il était mort) évoque symboliquement la résurrection : il est revenu à la vie !
A mi-carême c’est un signe joyeux aussi le père voulut un festin pour marquer ce retour !
Impossible d’imaginer un tel repas sans que l’on passe une bague au doigt pour graver la force d’aimer,
sans que l’on passe des sandales aux pieds de l’errant, après le nécessaire lavement des pieds !
Cela nous fait penser à quelque chose non ?
Deux images se télescopent :
-celle du fils qui a son retour se jette aux pieds de son père tellement il se sent indigne d’être appelé « fils »
 -et celle d’un père qui « court se jeter à son cou et le couvre de baisers » ... de la tête aux pieds !
4 Alors qui est le prodigue ?

Le prodigue c’est celui qui distribue et donne abondamment. A qui s’applique ce qualificatif au fils ou au Père !

L’ainé se réfugie dans la jalousie ! Et Jésus se propose d’Évangéliser la jalousie qui nous est assez familière.
Recevoir la bague au doigt nous fait mettre le doigt sur l’Amour d’un Dieu jaloux :
car Dieu est ainsi fait, l’amour lui prend aux tripes ! « L’Éternel ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. »  Dt 4.24
Le cadet se réfugie dans l’esclavage et la sécurité !

Le Père -et je ne peux m’empêcher de mettre une majuscule à Père- le Père accueille dans un amour infini !
Oui voilà la parabole de la miséricorde !

La jalousie naît et grandit sur le terreau de l’Amour !

Il y a dans la jalousie de nos vies plus d'amour-propre que d'amour.

Aussi Jésus nous invite à dépasser la jalousie comme désir de possession de l'autre, d’appartenance exclusive,
comme fusion avec lui.
Il veut nous rétablir dans la confiance, souvent en devenir :
confiance qui s'essaie avec le cadet, confiance qui est appelée pour l’aîné !

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 15, 1-3.11-32)

En ce temps-là,
    les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
    Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
    Alors Jésus leur dit cette parabole :
    « Un homme avait deux fils.
    Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
    Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,     
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
    Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
    Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
    Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
    Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
    Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
    Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
    Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
    Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
    allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
    car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.


    Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
    Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
    Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
    Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
    Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
    Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
    Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
    Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »

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