dimanche 14 juillet 2019 15ième semaine du temps de l'Eglise
Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?
La réponse semble aller de soi :
Il s’agit de vivre le précepte de l‘Amour : Aime ! Aime Dieu et ton prochain !
Cela n’est pas au-dessus de tes forces.Ce qui n’aurait pu être qu’une histoire courte,
déclenche argutie et chicane pour ce pharisien qui pose la question improbable :
« Et qui est mon prochain ? »
Cela fait sourire car il le sait très bien !
Devant l’évidence on peut s'amuser à retarder la mise en pratique : gagner du temps, entrer dans des discussions à perte de vue interdisant toute action !Jésus ne s’offusque pas de nos malices...sa réponse n'est ni cérébrale, ni intellectuelle mais expérimentale et sensible. Vous n’êtes que des enfants-pense-t-il, alors il raconte une histoire pour nous dire autrement "Aime Dieu et le prochain"
Un prochain c’est d’abord un ami, un compagnon, un voisin,
et selon les Juifs, tout membre d’Israël.
Pour le Christ le prochain est tout homme quelle que soit sa foi, sa race, sa religion, avec qui nous vivons ou que nous risquons de rencontrer.
Un frère ! C'est-à-dire celui que je ne choisis pas,
celui qui m'est donné au hasard du chemin.
Parfois blessé, en attente, en manque, souvent passionné par son métier, fort de sa conviction ! Oui le bien ne fait pas bruit !Sur ce chemin les gens du temple nous apparaissent évidemment comme des personnes ne portant pas assistance à personne en danger !
En réalité, leur comportement est parfaitement éthique dans le cadre de la loi Juive !
Ils exercent une fonction religieuse et ils ne pourraient pas servir d'intermédiaires entre les croyants et Dieu s’ils touchent en route, le sang, la mort, ils devraient d’abord se purifier !
Alors ils privilégient le service de l’alter-égo, des leurs... cela ne nous étonne pas quand nous-mêmes nous disons occupons nous d’abord de « nos » pauvres, des nôtres ... ! »
Ils privilégient le service d'une multitude, plutôt que le service d'un seul.
Cela ne nous étonne pas quand nous-mêmes dans nos esprits calculateurs nous disons : « mieux vaut le grand nombre qu’un seul !
Ou lorsque nous nous réfugions dans la formule pratique :
« On ne peut pas porter toute la misère du monde ! »Aussi font-ils le choix (peut-être le cœur lourd) de renoncer à soigner l’homme au bord du chemin !
Et puis encore qui est mon prochain ?
Celui qui est blessé au bord du chemin qui doit être sauvé, oui assurément,
mais aussi celui qui vient nous sauver !
Extraordinairement, ici, le prochain est bien celui par qui le salut arrive !
Un étranger… qui est à distance qui fait preuve d'une vraie proximité !
Un voyageur… libre d'aimer et pas encombrer par les urgences et les bonnes raisons de la mission ! Le proche ?Oui le prochain est un étranger, un samaritain (mal vu, digne du charter retour au pays...) qui se révèle le prochain… Celui qui marche est un marcheur, celui qui râle un râleur, et celui qui entend cette histoire de Jésus est un 'entendeur' Alors à bon entendeur ! Amen !
Évangile (Lc 10, 25-37)
En ce temps-là, un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. » – Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 14 Juillet 2019