repas évangélique dans une cuisine fermée !

dimanche 21 juillet  2019  16ième semaine du temps de l'Eglise

Jésus quitte le chemin, notamment le chemin difficile du bon samaritain qui monte de Jéricho à Jérusalem.
Pour se réfugier à Béthanie dans la maison de Marthe une amie et une maitresse femme.
Cela nous interpelle sur la maison d’une part et sur ces deux figures bibliques : Marthe et Marie ?
En langage moderne cela donne Marthe Vs (versus) Marie ! Nous avons pris une mauvaise habitude que d’opposer, Marthe et Marie ces deux sœurs, amies de Jésus.
D’opposer à travers elles, actifs et contemplatifs selon notre sensibilité d’actif qui prend en main la transformation du monde ou de contemplatif qui laisse la main à l’Esprit !

J’ai grandi dans un Institut religieux où il y avait des Pères et des frères !
Les frères excellaient dans le travail des mains et priaient avec l’office ‘allégé, pour les frères !  
Les pères avaient fait des études, priaient l’office et avaient tendance naturellement à se faire servir par les frères.
Le jour où jeunes religieux nous avons sérieusement proposer de nous appeler tous, indistinctement, frères, je ne sais pas pourquoi ça n’a pas marché !

Cette opposition Marthe & Marie, actifs et contemplatifs se résoudrait d’une manière très simple aujourd’hui, il suffit de donner raisons à ceux qui revendiquent une cuisine ouverte ! Car il est vrai que lorsque nous recevons quelqu’un et que le/la cuisinier/ière est seul dans sa cuisine pendant qu’à table tous parlent et rient, c’est frustrant : ô combien de comprends Marthe !

Et puis l’intérieur de la maison ne doit pas être clivé, pour qu’elle soit un refuge commun !
Refuge c'est-à-dire lieu d’intimité, lieu de conspiration, de gestation, de germination !
Et c’est cela qui est mis en péril dans cette maison, la raison d’être, elle-même, de la maison !
Et Jésus se permet de reprendre Marthe, non pas à cause de son activité, ce n’est pas par ce qu’elle agit mais parce qu’elle « s’agite.»
« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.
Agir et s’agiter, ce n’est pas la même chose.
Comme la « contemplation » ne peut consister à ne rien faire ce qui n’est pas automatiquement prier et encore moins être un méditatif
 « Il n’est pas sain d’aimer le silence et de fuir la rencontre avec l’autre, de souhaiter le repos et d’éviter l’activité, de chercher la prière et de mépriser le service. .... Nous sommes appelés à vivre la contemplation également au sein de l’action, et nous nous sanctifions dans l’exercice responsable et généreux de notre propre mission. (26)

Pour Marie dévisager le Christ est le contraire de l’envisager, de reconnaître son visage !
Marthe est absorbée par les multiples tâches du service, elle s’agite et se soucie,
et de plus elle proteste contre sa sœur.
S’agiter c’est bouillir, s'affairer, se tortiller, trépider... Rien de bon !
Les choses faites en précipitation, ne se font qu’à moitié : cette moitié que nous oublions est souvent l’essentiel !
On ne peut faire deux choses en même temps dit Qohèleth/écclésiaste
« Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel :
Quel profit le travailleur retire-t-il de toute la peine qu’il prend ? »

Quel est donc notre regard ?
Notre regard n’oscille-t-il pas entre ma liste des choses à faire et la réalisation de ces choses, jusqu’à oublier la présence et le visage de ceux qui m’entourent ; oui il est tellement facile d’oublier pour quoi sert cette action ! Pour qui est-elle destinée ! Ce “pour quoi, pour qui” de nos actions ne devrait jamais nous quitter !  
En oubliant la raison de son service, ici l’amour de Jésus, Marthe s’agite plus qu’elle n’agit.
Toutes perte de sens qui nous fait perdre pied !
« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire l’Amour !
 « Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien. »

Et si malgré tout vous demeurez rivés sur l’opposition Marthe Vs Marie, actifs Vs contemplatifs, que cette opposition ne coupe pas le monde en deux mais que la ligne de fracture passe à l’intérieur de mon être !
Si je ne contemple pas l’Amour et si je ne fais pas l’Amour ; cela ne me sert de rien. »
« Le pressens tu ?  Ta lutte (action) ne peut pas se vivre dans des idées qui virevoltent sans se concrétiser (...)
Vis le très peu de choses que tu as compris de l’Evangile !
Lutte et contemplation ont une seule et même source : le Christ qui est amour -disait le frère Roger de Taizé !»

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Évangile (Lc 10, 38-42)
En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » – Acclamons la Parole de Dieu.  

Dimanche 21 Juillet 2019

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