Dimanche 27 octobre 2019
Nous voici rendu à un casting en vue d’une fiction qui a une actualité déconcertante concernant
« certains hommes qui sont convaincus d'être justes et qui méprisent les autres ! »
Casting qui demande aux auditionnés de réaliser un exercice : «Mettez-vous en prière ! »1 Le pharisien monte sur les planches !
Il a belle allure : homme de conviction, respectable, fidèle à la loi de Moïse,
Simple, à peine ascétique, il se tient là, droit, pour prier en lui-même, sûrement et avec l’accent du merci : il rend grâce à Dieu ! Parfait !
2 C’est au tour du publicain ! Il hésite, il part avec un sacré handicap, il est peu aimé, mal vu, car collecteur d'impôts pour l'occupant.
C’est un riche, qui fait plus envie que pitié… Il se tient à distance, à part, sans lever les yeux, se frappant la poitrine… comme si il avait honte de lui. Il se recroqueville dans une mystérieuse prière de pardon: "prends pitié de moi pécheur que je suis."Le résultat du casting est sans équivoque c’est le publicain qui l’emporte !
Normal vu la tonne d’orgueil du pharisien me direz-vous !
Normal aussi car tout le monde le sait : les pharisiens sont tous des hypocrites !
Normal encore car se comparer à un minable sans envergure et voleur ça assure et rassure !En tout cas ce résultat a dû faire grincer des dents à l’auditoire de Jésus !
On les entend accuser d’ici : « On ne donne qu’à ceux qui en ont déjà plein les poches ! »
« A ceux qui n’ont pas de mérite, pas de résultats et qui se lèvent tard et ne travaillent pas ! »
« Il a beau jeu de se frapper la poitrine, en disant : 'Mon Dieu, prends pitié !' »Le publicain ou péagers étaient recrutés par l’Etat romain comme subalternes du pouvoir.
Il est avide de bénéfices spectaculaires, fixe lui-même le prix des taxes.
Cela fait de lui un pécheur public ;Le pharisien au contraire a bonne conscience : il pratique les dix commandements et les autres, et en matière de jeûne il fait mieux que ne l'exige la loi, il paie plus que la dime ! Parfait !
Pourtant tout se gâte quand le pharisien se met à se comparer aux autres, par le mépris !
Quand il dit silencieusement ce qui transpire sur lui-même: ’’Je ne suis pas comme les autres!’’
Dieu ne supporte pas le mépris, qui consiste à dévaluer l'autre,
- lorsque je l'ignore ou ne daigne pas en faire cas,
- lorsque que je le considère comme sous-homme
- lorsque je me hisse moi-même tellement haut que je crois être le meilleur et le plus puissant.Cette parabole est la parabole du "respect" !
Pas le respect méthodique et extérieur de la loi… qui mesurerait mon degré de perfection à mes actions : Aller à la messe, le plus possible signer de pétitions et défiler pour les plus nobles causes, lire la Croix ou la Vie, m’opposer aux CRS qui délogent les ROM, inviter Monsieur le curé une fois l'an comme je me confesse.Le mépris consiste à se tromper sur l’autre, le mot grec utilisé par Luc est extrême : c’est "tenir pour rien", mépriser d'un mépris mortel !
Au contraire le respect consiste à regarder l’autre, le considérer et même le regarder à deux fois, pour mieux le percevoir.
Du respect, naît admiration et contemplation : chanter les merveilles, dit le psalmiste !
Et aussi l’action qui demande d’aller jusqu'au bout de la différence, aller jusqu'à l’altérité : passer du je au tu, du moi au nous.
Le respect est la dynamique d'amour entre Dieu et l'homme." Faire naître l'extérieur de l'intérieur et nourrir l'intérieur de l'extérieur tout comme le feu produit la cendre et la cendre nourrit le feu." ( F de Sales, Les Entretien Ch1)
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Evangile : Parabole du pharisien et du publicain (Lc 18, 9-14)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Dieu ne regarde pas l'apparence, comme font les hommes : il sonde les reins et les cœurs. Alléluia. (cf. 1 S 16, 7)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Jésus dit une parabole pour certains hommes
qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres :« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L'un était pharisien, et l'autre, publicain.Le pharisien se tenait là et priait en lui-même :
'Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'Le publicain, lui, se tenait à distance
et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ;mais il se frappait la poitrine, en disant :
'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare,
qui était devenu juste, et non pas l'autre.Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »
Dimanche 27 Octobre 2019