Dimanche 23 août 21ième dimanche du Temps de l'Eglise
Ce type de texte d’Evangile, pro
Deux questions sont à l’ordre du jour. Elles datent de 2000 ans et sont toujours d’une âpre actualité !
« Qui est le Christ ? » & « La puissance de la Mort l’emportera-t-elle sur l’Eglise ? »Alors : qui est le Christ ?
Le Christ est de la trempe des prophètes : insaisissable, il questionne et dérange…
Tout le contraire d’une image figée d'un crucifix fixé au mur ou balloté autour du cou.
Il est dommage que le symbole des chrétiens se résume en une croix de bois, de fer et de sang et manque tellement d’humanité et de tendresse !Car le Christ n’est pas un gardien de sanctuaires, il nous jette sur les chemins, avec Lui !
Chemin du Calvaire où malgré la mort l’Amour extrême éclabousse de vie !
Chemin d’Emmaüs où malgré la fatigue la reconnaissance en route.
Chemin de Damas où malgré la cécité la conversion remet debout.Mais par-dessus tout le Christ nous redit aujourd’hui avec insistance : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » On a même parfois l’impression d’entendre : « Pour qui vous me prenez ? »
Ne seriez-vous pas en train de me prendre pour ce que je ne suis pas ?
Le « Pour vous qui suis-je ? » reste incisif, direct, essentiel : question à résonnance personnelle…Seconde préoccupation !
* La puissance de la Mort l’emportera-t-elle sur l’Eglise ?
Certains disent : le christianisme a fait son temps.
On leur répond : « Depuis le temps que cela dure : pas de raison que cela s’arrête ! »
Ou encore « L’Eglise ne peut disparaître : l'Esprit Saint saura bien la sauver...
« La puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle ! »C’est oublier que cette promesse de Jésus affirmant sa pérennité contre toute forme d’adversité concerne l'Église universelle et ne dit rien des Églises particulières qui s’enlisent ...
Comme l’Eglise de Parthenia, siège épiscopal situé en Algérie, dans la région de Sétif a disparu sous les sables, à la fin du Ve siècle… l’Eglise catholique peut bientôt mourir en France !Quel devenir pour l’Eglise ? Renaître ou mourir ! Pas d’autre alternative !
En ces temps où nous avons souvent tendance de passer de Vatican II concile de renouveau à un Concile Vatican-moins II ! En ces temps où les abus de toute sorte tiennent le devant de la scène, et où la Covid ébranle et étrille les assemblées, voilà tant de signes extérieurs qui donnent à croire que l’Eglise se met en danger !
C’est avec gravité que je me remémore souvent la litanie des saints chantée au jour de mon ordination lorsque prostrée à même le sol, le corps tout entier se fait prière- à cette hauteur la prière pend un sens particulier- : « Ton Eglise, Seigneur, donne-moi de l’aimer sous son visage le plus saint, sous son visage engagé, sous son visage de faiblesse ! »Pour transcender ce visage de faiblesse il est nécessaire de se recentrer sur le visage de Jésus.
Gardons-nous de penser l'Église en termes de pouvoirs, de domination, e dogmes de normes, car il s'agit d'abord d’aimer, de servir et de veiller au bien de tous.
Il nous faut alors nous dire ensemble : si le Christ était là compagnons de nos questions et misères que ferait-il que dirait-il ?
Tenter de répondre à cette question « qui est le Christ ? » c’est le début d’une réponse à la question suivante, « La puissance de la Mort l’emportera—elle sur l’Eglise ? »L’Apôtre Pierre apporte sa pierre à l’édifice : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Et Jésus de répondre ... Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon ÉglisePierre ! Un symbole qui évoque la solidité, la stabilité, la consistance.
Mais Pierre, qui évoque aussi la dureté, la raideur, l'insensibilité.
C'est pourquoi, il faut encore que Pierre, et nous-même nous expérimentions la faiblesse « de la chair et du sang », qui n'a pas disparu ni chez lui, ni chez nous.
L’unique Roc, tellement unique qu’il en devint Pierre d’angle c’est le Christ lui-même ! A nous d'annoncer la foi : c'est sur sa profession de foi que Pierre a été choisi pour conduire l'Église du Christ et annoncer le salut en Jésus.-----------------------
Évangile (Mt 16, 13-20)
En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ. – Acclamons la Parole de Dieu.
Dimanche 23 Aout 2020