Dimanche 1er novembre Fête de Tousaint
Toussaint !
Quand le mot est prononcé et qu’il retentit à nos oreilles nous l’entendons diversement :
Toussaint comme Tous Saints, ou encore Tout saint (sanctifié) ou sain (en santé) !Manifestement, n’étant pas né de la dernière pluie, nous sommes bien obligés de nous dire
que tout le monde n’est pas saint, détenteur d’une auréole :
- lorsque les violences se déploient, lorsqu’au nom de Dieu on porte la mort et non la vie ;
- lorsque nos propres paroles trempées dans les Béatitudes deviennent blessantes comme des épées.On se rend bien compte aussi que le climat actuel n’est pas sain que notre environnement n’est pas en bonne santé et qu’il présente bien des signes de maladie diverses.
Les épreuves de la vie, en ces temps, se succèdent sans nous laisser de répit :
alors comme le Psalmiste, nous prions : « Jusques à quand mettrai–je en mon âme la révolte, en mon cœur le chagrin, de jour et de nuit ? Jusques à quand, Seigneur, mon adversaire aura–t–il le dessus ? (Ps 13, 3).En identifiant les adversaires peut-être devrions-nous envisager que soi-même on puisse vite devenir adversaire pour les autres, obstacle sur leur chemin.
Car l’homme est tel qu’il est, ou tel qu’il nous apparaît : tordu, maladroit, boiteux, aveugle et sourd.
Ayons suffisamment d’humilité pour nous reconnaitre, nous-même, sans illusions : tordus parmi les tordus,
maladroits parmi les maladroits boiteux parmi les boiteux aveugles parmi les aveugles et sourds parmi les sourds !
C’est la raison de plus pour se glisser dans les Béatitudes :
« En marche les humiliés du souffle ! Oui, le royaume des ciels est à eux ! »Le mot hébreu, choisit ici par « En marche » qu’on traduit habituellement par « Bienheureux » en français,
évoque la rectitude de l’homme en marche sur une route qui va droit vers l’Eternel.
Le Coran n’est pas en reste lorsqu’il implore : « Conduis-nous sur le chemin de la droiture ».Dietrich Bonhoeffer (pasteur luthérien, théologien) m’a convaincu,
la vie chrétienne forgée à l’Evangile des Béatitudes « ne peut avoir aujourd’hui que deux aspects,
la prière et l’action pour les hommes selon la justice ! »La sainteté ne consiste pas en la perfection accomplie et récompensée
La sainteté ne se mesure à la puissance de l’auréole
Mais la sainteté au-delà des figures reconnues et labellisés par l’Eglise
se loge si près de chacun, dit la pape François : « à la porte d’à côté. »F. de Sales, nous met dans la patience de l’arbre qui grandit :
« Dieu a planté un arbre en chacun de nous
et les fruits qui en proviennent ne peuvent être que bons.
Voilà où s’enracine la sainteté ! »En ce jour particulier au croisement,
- devant le re-confinement, sur l’arrière fond du virus qui court détruisant, lien social, santé, économie...
- devant les menaces et actes de morts violentes auxquels on ne se fera heureusement jamais,
- par devant les inconsciences des chefs qui entre les murs de leur palais bunkerisé, succombent à la folie de désirs immesuré de pouvoir, de mesures paranoïaques, de discours extravagants et dangereux ... Nous n’avons que notre cœur et quelques mots pour redire que la Toussaint, évoque la rectitude de l’homme en marche sur une route qui va droit vers l’Eternel. Toussaint c’est le moment de fleurir nos vies d’espérance en se donnant le courage ensemble de « l’En Avant ! »
Dimanche 1 Novembre 2020