8 mai 2016 - 7ème Dimanche de Pâques
"Je prie pour ceux qui grâce à leur parole, croiront en moi : que tous soient un !"
La Parole est au centre de sa prière et elle est portée par des communicants pour l’unité, la communion !Nous voici bien en prise avec cette 50e Journée mondiale de la communication.
Communiquer demeure un des exercices des plus difficiles qui soit !
Étienne, un des 7 diacres choisi par les Apôtres pour le service de la communauté se retrouve face à ses accusateurs ; il affirme avec force le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu !
La réaction est immédiate : ses détracteurs poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles.
Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !
Une telle attitude de non communication est grandissante aujourd’hui dans notre monde et dans l’Eglise : on clique, on valide ou dévalide, on «renseigne» des «champs», on remplit des cases en bougeant des pions avec ou sans «mots de passe» tout cela sans paroles !Et pourtant chacun souhaite se faire proche les uns des autres : dialoguer.
La radio et la Tv ne sont nous proposent souvent des « parodies de débats »
Quand nos écrans-internet crachent des mots, il manque le souffle, le regard, l’intonation et cette suntile hésitation entre le oui et le non !
La vie profonde de l’autre disparaît au profit de l’avis froid, incisif, dénué d’humanité !
Les e-mails, sms, réseaux sociaux, chat participent à la commination moderne.
Ces moyens, comme la 1ière pierre, servent à construire des ponts ou des murs, à faire vivre ou à tuer ! Tout dépend du cœur ! F de S expert en communication le disait :
« On a beau dire, mais le cœur parle au cœur, et la langue ne parle qu'aux oreilles."Alors la parole n’est vivante que dans le dialogue ! (dialoguer ... ’’dia’’- ‘’entre’’ et ’’logos’’- ’’parole " )
Le dialogue ne consiste ni à convaincre son détracteur ni à négocier une vérité? médiane ;
Dialoguer c’est entrer en conversation, cela consiste de faire de ses rivaux des égaux, de ses contradicteurs des interlocuteurs, et, de faire de l’inclusions et non de l’exclusion chacun s’exprimant avec convictions mais sans violations, humiliations !Au cœur des moyens de communication sociale la parole en dialogue a 3 effets :
- D’abord elle rend l’Eglise présente au monde moderne ; pour participer au concert des voix !
- Elle apprend à l’Église les mentalités et les attitudes de l’homme contemporain, dans un langage compréhensible, construit par les questions que l’homme se pose et qui lui tiennent à cœur »
Sinon comment faire se rencontrer d’une manière féconde Communication et Miséricorde ?Et ensuite la parole met du dialogue à l’intérieur même de l’Église, et là, le travail est immense !
Car une question se pose, qui a la parole dans l’Eglise ? Qui la tient, la déteint ?
Qui dit la parole, qui doit écouter... ou obéir ? Qui a autorité pour parler ?
* Bien sûr l’Évêque fait autorité à tel point que certains disent : « Mais le pape a dit, l’évêque a tranché nous leurs faisons confiance. » pendant que d’autres hurlent devant cette attitude qui consiste à s’en remettre les yeux fermés à un chef !
La Parole devrait toujours être en mode collégial. Parole née du collège des ministres qui a une autorité propre, qu’il soit épiscopal ou presbytéral.* Bien sûr (mais est-ce si sûr ?) la Parole partagée de diverses manières dans les communautés donnent sens à la foi : en mode communautaire ou synodal cette Parole fait autorité !
* Mais par-dessus tout la Parole qui fait autorité est Ecriture, Livre ouvert, Parole de Dieu et Bonne Nouvelle de Jésus Christ, ce sont des paroles complexes portées tout à la fois :
- par un écrivain biblique ;
- par des communautés où est née cette parole ;
- et par la voix actuelles de celles et ceux qui la proclament ou la commentent : un baptisé qu’il soit laïcs, évêque, prêtre ou diacre, ou homme/ ou femme de bonne volonté réceptive à cette Parole.
La Parole dite, murmurée ou proclamée, appartient à qui accepte de l’entendre !
La Père Henri Bourgeois, que j’ai eu comme professeur à la faculté de théologie de Lyon écrivait ceci :
« La compétence du peuple de Dieu ne se réduit pas à accueillir l’Evangile et la parole ou l’enseignement des ministres. Les chrétiens sont habilités à comprendre ce dont ils vivent, à « entrer » dans l’épaisseur et dans le mouvement de la foi, (..) dans l’attachement évangélique qui peut transformer leur existence en un témoignage évangélisateur » (Etudes, mai 1995, p. 676).
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean(Jn 17, 20-26)
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »Dimanche 8 Mai 2016