dimanche 28 février 2021 2ème Dimanche de Carême
Ce second dimanche de Carême nous propose deux textes comme des montagnes russes où monter et descendre alternent, entre ombre et lumières, privation et acharnement, parole et silence...Nous voici devant deux moments ‘zéro’ mis en perspective :
* Le sacrifice d'Isaac, qui n’en n’est pas un ; dans la tradition juive, ce texte est appelé « La ligature d'Isaac. » * et la Transfiguration que nous devrions appeler par le fin mot de cette histoire : « Ecoutez-le ! »La transfiguration est un moment zéro, créateur, ouvrant en perspective passion et résurrection.
La ligature d’Isaac est un autre moment zéro, l’an zéro de la fin des de tout sacrifice humain:
« Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal !Nous sommes dans une démarche de coupure : dans le passage d’un monde à un autre, d’un monde duquel nous avons tant de peine à nous extirper à un monde où nous craignons nous exposer !
Deux textes qui se situent entre la vérité d’hier et celle de demain, un moment zéro de la vérité : l’occasion d’une rupture dans ma vie.Les deux textes de ce jour se passent à l’écart, au pays de Moriah sur la montagne.
et à l’écart sur une haute montagne de la Transfiguration.
Deux textes frappés d’une grande discrétion : la tension qui les traverse est plus suggérée que décrite ce qui accentue la dramaturgie.Jusqu’à présent toutes les manifestations de Dieu inscrivait sa Parole dans la vie qui supporte tant d’interrogations devant les épisodes de violence, de mensonges et artifices, où se côtoient meurtres, adultères, incestes, injustices sociales, rivalité de pouvoirs...
Pourquoi tant d’éclats nauséabonds dans le livre Saint ? Pourquoi ce Dieu cruel qui réclame le sacrifice d’un fils ?Faisons l’expérience de nous concentrer sur une histoire qui nous touche discrètement :
comment Dieu est dans notre monde tel que nous le faisons ou rendons,
un Dieu-avec-nous, dans nos faiblesses et turpitudes, pour tendre la main et redonner confiance et pour permettre un pas supplémentaire qui détourne du mal, et nous sauve ?Alors que jusqu’à présent toutes les manifestations de Jésus se passaient au milieu du peuple, avec malades, aveugles, lépreux, voilà Jésus avec seulement 3 disciples, à l’écart discret de la Montagne du Thabor.
Nous sommes au milieu de l’évangile, et même au point culminant de la grandeur de Jésus et de l’admiration d’un peuple pour lui, juste avant le moment où Jésus au grand dam des disciples redescend vers Jérusalem, vers sa crucifixion.
Tout avait commencé sur le large bord du Jourdain lors du baptême, quand le ciel se déchira,
quand l’Esprit de Dieu descendit comme une colombe sur Lui,
quand une voix se fait entendre : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. »
Cette même voix à la transfiguration se fait entendre : « Celui-ci est mon fils élu – écoutez-le ».Ecoutez-le quand il parle de la paille et de la poutre dans nos yeux.
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » écrit St Paul.
Ecoutez-le quand il nous dit qu’il faut bâtir notre maison sur le roc.
Ecoutez-le lorsqu’il pardonne à la femme adultère.Ecoutez-le quand ... (point de suspension) Et maintenant tout n’est pas encore dit : que chacun comble ce point de suspension pour raviver en lui paroles et gestes de Jésus performantes au cœur de sa vie personnelle, communautaire, familiale ou en société. Amen.
---------------------
Évangile (Mc 9, 2-10)
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ». – Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 28 Fevrier 2021