retour précipité

Dimanche 18 avril : 3ème Dimanche de Pâques

 A leur retour précipité à Jérusalem, les deux disciples d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route !

Et manifestement ce qui l’emporte ce n’est pas la marche sombre vers Emmaüs,
mais la manière dont le Seigneur s’était fait reconnaître à la fraction du pain.

Et manifestement ce qui importe c’est ce retour imprévu à Jérusalem avec les Onze et leurs compagnons et  Jésus qui se rendit présent au milieu d’eux.
 
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. » MT 18,20

Jésus l’avait annoncé. Il le réalise !
Les disciples sont réunis au nom du Ressuscité, Jésus se rend présent !

Et quelle présence … inattendue et soudaine, signée par la salutation : « La paix soit avec vous ! »
Et aussi empreint d’une joie telle que c’était incroyable ! « Ils n’osaient pas encore y croire ! »

Joie indicible de celui qui n’en croit pas ses yeux : restant saisi d’étonnement.
Joie de celui qui ne réalise pas ce qui lui arrive : une joie proche de l’ivresse !

Une joie qui … « fait perde à jamais la mémoire de la douleur. » - Proverbes, XXXI, 7.

L’ivresse de ce moment a pour premier effet de changer la perception du monde des disciples !

Leur monde était devenu vacillant, incertain, voilà que d’inaccessible il devient révélation !

Voici donc une vraie communauté qui rencontre le Ressuscité !

Elle prend son véritable départ qui fondera l’Église dans le retentissant d’un cri : « Il est Ressuscité ! » 

Voilà une communauté qui oublie enfin sa peur des autres,

elle peut revenir à elle-même et trouver son authenticité, sa raison d’exister.

Certes elle est réticente et a du mal à croire encore, mais il faut ce premier signe,
expérience sensuelle puis spirituelle attendue des disciples
qui veulent toucher du doigt qu’il est bien le ressuscité !

« Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. »

Comme le doute est tenace, il faudra encore l’ultime signe pour convaincre : manger !
C’est au cours du repas que tombent les réticences et se scellent amitiés et alliances !

Alors Jésus se mit à manger ce que les disciples lui offrent :
un morceau de poisson grillé et certains manuscrits rajoutent « un rayon de miel ! »
J’entends en écho ce verset du Cantique des Cantiques : (Cantique 5:1) 
« Je viens dans mon jardin, mon amour, je mange mon rayon de miel, je bois mon vin.
Mangez, compagnons, buvez, enivrez-vous d’étreintes !... »  
Nous entendons le Christ lui-même dire, nous dire :

« Mangez, compagnons, buvez, enivrez-vous d’étreintes ! »

Et voici que la route du ressuscité nous invite non seulement à consumer Pain & Vin
mais aussi à prendre et dévorer le Livre qui remplit le ventre d’amertume,

en étant, en bouche, doux comme du miel. (Apoc. 10.8-11)
Ce qui signifie, l’impérieux devoir de prendre en nous la Parole, ce qui est doux,
pour ensuite la donner plus loin, autour de nous, ce qui est rude !

D’autant plus difficile que ce qui nous est demandé

ne consiste pas en un travail de copiste moderne « copier-coller »

mais bien d’imprimer à nouveau l’Evangile sur les chemins de notre monde

avec l’art qui est le nôtre, avec la manière née de mes dons personnels !

 

Alors ! Et si en Eglise nous devenions de véritables communautés qui vivent en ivresse légère,
qui perdent son quant-à-soi, sa timidité, et qui oublie sa trop rigide identité,
pour voguer de tendresse et d’allégresse en faisant retentir cette profonde conviction :

« Il est Ressuscité » 

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Évangile (Lc 24, 35-48)

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit :

« La paix soit avec vous ! »

Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit :

« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?

Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit :

« Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. » – Acclamons la Parole de Dieu. 

Dimanche 18 Avril 2021

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