29 novembre 2015 - Avent 2
"Voix de celui qui crie dans le désert "
Il est heureux que nous soyons ici ce jour pour écouter, recueillir, la voix qui crie dans le désert !S'il nous sommes quelques-uns pour la recevoir, le prophète ne se sera pas épuisé pour rien !
Car, avouez-le, crier dans le désert, c'est crier à des kilomètres à la ronde où seuls les fennecs, les scorpions et autres animaux de la création pourraient entendre, mais en vain, ce langage ne leur parlant pas !
Voilà, dit autrement, la situation de celui qui parle dans le vide.
Surgit alors la question : la parole de Dieu est-elle toujours la voix qui crie en vain dans le désert ?
Question est redoutable !
Dans le concert des voix, des brouhahas et rumeurs, des déflagrations et vociférations, des indifférences et des arrogances.... la voix de Dieu, sa parole, a-t-elle encore une chance d'être entendue ?
On finit par oublier la tendresse et la force de la voix tant nous sommes fascinés par la force et la détresse
d'un monde de désert qui semble tout engloutir en solitude.
Que nous dit, Luc : " Comme il est écrit dans le livre d’Isaïe, le prophète :
"Voix de celui qui crie dans le désert ! "Mais il ya deux manières de lire: avec ou sans ponctuation ...:
"Une voix crie : [2points] dans le désert préparez la route du Seigneur "ou bien sans les [2points] : "Une voix crie dans le désert " préparez la route du Seigneur "
Les deux versions cohabitent dans les traductions !
Pourtant la leçon initiale serait surement : "Une voix crie : « dans le désert, frayez le chemin de Yahvé !"
Car dans le livre d’Isaïe, cette voix annonce le retour d'exil, une sacrée bonne nouvelle !
Et pour retourner chez soi il faut tracer la route dans le désert; 'Tirer chemin', dirait François de Sales !Ainsi notre attention va du cri stérile... à la Bonne Nouvelle proposée;
du désert de solitude... à l'émergence du Chemin qui relie,
de la Voix qui porte la parole... à la Voie qui porte notre marche !
Les Actes des Apôtres, parle des Adeptes de la Voie !
Alors passons par le désert !
Le désert en hébreux, comme en grec, c'est le lieu "hors de la parole!"
Le désert en latin c'est le " lieu sans connections, sans routes !"
Oui allons au désert comme Jean le Baptiste
Traversons les déserts pour que la parole retentisse pure comme une source pure et un oasis de paix !
Tirons chemin pour, nous reconnecter au Dieu vivant, le Dieu fait Homme, l'Emmanuel attendu !
Dans cette attente, redevenons les prophètes que nous sommes par le baptême !À nous, baptisés, de crier dans les déserts médiatiques : "Place à la Vie !"
À nous, baptisés, de crier dans la froideur du tout économique : « Réinventons le travail ».
À nous, baptisés, de crier : "Le cri de la terre, c'est le cri des pauvres !"
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 3, 1-6)
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.Samedi 5 Decembre 2015