dimanche 11 juillet 2021 dimanche, 15ème Semaine du Temps de l'Eglise
La semaine dernière il s’agissait de tenir debout : que faire une fois debout ?
Que faire sinon marcher, cheminer pour cela il faut « partir »
Partir, s’arracher de ses habitudes, de son port d’attache :
s’entendre appeler à un ailleurs... et tout cela n’est pas forcément facile !Amos Berger de Tekoa est appelé à partir gagner son pain en faisant le prophète/visionnaire !
Invité à une migration économique !
Et lui ne se sent ni fils prophète, ni prophète lui-même.
Il rappelle qu’il un homme qui vit au derrière de son troupeau et qui soigne les sycomores.
Ces arbres de la plaine, aussi commun que le cèdre est majestueux. Voilà Amos envoyé au petit peuple.
C’est pour eux qu’il lui faut s’arracher et partir, comme les disciples envoyés 2 par 2, bâton à la main !
Mettons-nous un instant à la place de ces hommes qui sont appelés et envoyés !
Ils ont de bonnes raisons pour résister à cet appel et à cet envoi !
Ne pas se sentir compétent, préférer laisser faire l’autre, se croire indispensable où l’on est,
ne pas apprécier d’être saisi par Dieu pour devenir prophète pour son peuple !
Ou encore, secrètement, ne pas avoir envie -mais pas du tout- de quitter celui qui nous envoie !Demeure des questions: « Sans toi Seigneur est-ce que ça va marcher ?
« Comment acquiescer à l’appel des profondeurs, de la vie ou de Dieu ?»Alors nous attendons à cet endroit de l’évangile une leçon magistrale de Jésus en missiologie avec contrôle des connaissances et travaux pratiques… Rien de tout cela !
Aucune parole sur la manière d’imposer les mains, de faire l’onction et de guérir à tout coup… rien non plus sur l’art de manier un pouvoir sur les esprits mauvais…
Voilà que les disciples ont une bombe entre les mains et qu’ils ne savent pas l’utiliser…
Jésus attire le regard non sur la manière de faire mais sur la manière d’être !
Comme pour Amos il s’agit d’abord de partir en douceur – ici c’est « partir par 2 »
- car c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète
- car rien ne sert de prophétiser en un sanctuaire royal : la mission n’est jamais dans les endroits établis ou officiels généralement trop encombrés et enfermés : la mission est en chemin !Alors le prophète le missionnaire est invité à aller sur le chemin, vêtu, simple et léger!
Sans signe particulier qui attirerait l’attention.
Sans argent à la ceinture qui attirerait la convoitise des voleurs : le disciple est couleur du chemin !
Il est disciple aux pieds et aux mains nus…
Et s’il porte des sandales ce n’est que pour mieux secouer la poussière du chemin et laisser un signe de non-accueil, le cas échéant !
Ce qui veut dire, soit dit au passage, que l’échec pastoral cela existe aussi !
Après tout chacun est libre de rester empêtré et ensablé !Au contraire si l’hospitalité joue à plein alors le prophète peut demeurer…
vivre avec ceux et celles qui l’accueillent !
Les mains vides ; cette expérience des mains vides je l’ai vécu en Afrique dans la brousse…
Arrêtez au bord de la piste en un lieu désert…
Une nuée d’enfant n’a pas tardé à surgir de nulle part !
Leurs mains n’ont pas tardé à se tendre pour solliciter les cadeaux… que nous n’avions pas…
Alors lorsque des êtres aux mains nues se rencontrent ils finissent par se tendre la main,
se prendre par la main et ces enfants de nous conduire dans leurs espaces de vie …
Ayons les mains vides du prophète, pour recevoir et donner, pour franchir et affranchir, pour « se poser » et « les imposer », pour toucher et arracher !
Dimanche 11 Juillet 2021