Dimanche 9 janvier 2022 - Baptême de Jésus
Le temps de l'Avent était à l'attente !
La veille à la crèche était aussi à l'attente ... de Jésus, des bergers, des mages...
Et au baptême de Jésus c'est encore le temps de l'attente.
"Le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente"
Jean Baptiste, lui-même, l'auteur du Baptême de Jésus, se questionne :
"est-ce lui (le Messie attendu) ou devons-nous en attendre un autre ?"On n'en finit pas d'attendre, à tel point que nous en finissons par mesurer l'amour dans son attente !
Et nous ? Ne serions-nous pas nous aussi en attente,
même si ce n'est pas dans ce domaine que nous sommes le plus performant ?
Notre monde est empreint d'immédiateté. Un événement en chasse l'autre.
Il est temps d'apprivoiser, ne bien voir qu'avec le cœur, cela redonne le sens au temps.Page après page l'Evangile, depuis les premiers pas de Jésus au désert jusqu'au Mont Calvaire, refuse, clairement toute forme d'impatience ou de précipitation, en ce sens l'évangile affronte les vents contraires ambiants.
Il nous fait entrer dans l'attente et donc dans la patience.
C'est un peu comme les parents qui répondent à leur enfant avide et impatient : "tu verras plus tard" ! Jésus impose le silence là où le cri aurait naturellement jailli en enthousiasme ou en eurêka !
L'heure n'est pas encore venue !La lente et patiente traversée de l'Evangile nous fait contempler un Jésus sans impétuosité,
« doux et humble de cœur » (Mt 11,29)
un homme qui « ne brise pas le roseau froissé » (Mt 12,20)
il n'est pas dans la double peine. Il ne prône pas l'état de faiblesse qui frôle la dissolution et la mort, non il nous inspire que "même fragile, la vie est belle."Jésus n'hésite pas à s'asseoir et, même à la table des pécheurs, leur offrant la miséricorde du Père (cf. Lc 5,29-32).
Il ne s’impose nullement,
il est en quête du désir de chacun,
il réclame leur confiance,
il baptisait lui-même en Judée, comme Jean de son côté baptisait à Aïnone. Jn 3,22)
il jette à l'eau les mauvais pas de ses disciples en leur lavant les pieds.
il gravit le Mont de la transfiguration et diffère l'installation dans la lumière.
il gravit le Mont des Amants, sacré Calvaire, en poussant "l'amour jusqu’à l’extrême » (Jn 13,1s.)
Avec Noël, avec les vœux et tant de promesses, nous entrons dans la durée !
Nous réclamons pour soi et pour l'autre un peu de maturation,
sollicitant l'expression du désir profond ; on trame la fidélité.Dans la première Église dont nous sommes la continuité,
les chrétiens sont taraudés par la venue du Christ, la Parousie,
c'est-à-dire sa présence définitive, sa venue finale. Ils l'attendent. Nous attendons !
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Évangile (Lc 3, 15-16.21-22)
En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » – Acclamons la Parole de Dieu.Dimanche 9 Janvier 2022