26 juin 2016 - 13ème dimanche du Temps de l'Eglise
Drame pour les disciples qui ne sont pas accueillis dans ce village de Samarie !
Jésus leur avait pourtant expliqué : « Là où vous allez si vous n’êtes pas accueillis,
passez votre route non sans avoir secouer la poussière à la porte qui est restée fermée ! »Mais les disciples ont la tête ailleurs : ils se croient investis d’une autorité absolue !
Ils pensent qu’avec « leur » Jésus, ils sont les plus forts et croient que tout est possible !
C’est l’éternel risque : vivre du côté de Dieu ça peut monter à la tête !
Mais Jésus dit non à la méthode suggérée par les disciples...
Non il ne suffit pas d’ordonner que le feu tombe du ciel et détruise ?
Non aux disciples qui veulent en imposer, passer en force : un 49.3 extrême !Jésus ne veut pas de cette méthode... qui consiste à la mort et non pas à la vie !
Jésus ne s’offusque pas du refus d’accueil des Samaritains ; il ne s’enferme en un bras de fer voué à l’échec !
Il ne revendique pas d’avoir raison, il préconise le lâcher prise, il passe outre ...
Puisque Jésus poursuit le chemin, un homme se propose de le suivre !
Jésus ne dit ni oui ni non, il annonce la couleur !
Suivre c’est accepter de partir de quitter, de n’avoir pas un endroit où reposer sa tête !
Suivre, n’est pas qu’une question d’itinérance, mais en fait c’est devenir étranger à son intérêt et désir propre.
Les hommes ont des maisons - pas toujours !Les animaux ont des nids ou des terriers – qu’ils peuvent parfois se faire voler !
Les fleurs poussent là où elles sont ...
Mais faire Église, à la manière de Jésus, c’est accepter un chemin de nomades, de périphéries, d’apatrides,
Faire Église, à la manière de Jésus, c’est sans cesse réapprendre ce chemin où nous n’avons d’autre endroit où reposer la tête que cet espace sublime du cœur des plus petits qui n’ont rien et qui manquent de tout !S’ensuivent alors des « Suis-moi. » retentissants !
D’abord c’est un homme qui est interpellé ; il temporise.
L’excuse du temps que l’on connaît par cœur, « je n’ai pas le temps » Ce temps que l’on remet à demain car il me manque quelque chose pour passer à l’acte en confiance !« Laisse les morts enterrer leurs morts. » Jésus nous rappelle que nous sommes du côté de la vie qui s’accomplit et non dans la vie qui est accomplie !
Nous sommes destinés à jaillir de l’eau du baptême dans laquelle nous avons été plongés intégralement !
Le travail est devant : le règne de Dieu approche et s’annonce !Puis un autre homme est interpellé, il revendique un savoir vivre irréprochable : il faut savoir dire adieux !
On ne quitte pas comme cela eux avec qui nous vivons et qui nous sont chers...Là encore Jésus est cinglant : « Comment peux-tu dire je te suis en marchant à reculons ?
Vise et tend vers le Royaume ! »
Jésus ne va pas tuer par le feu qui tombe du ciel mais il va mourir à cause d’un coup de foudre pour les hommes.Et ceux qui le suivent disciples et baptisés... ne vont pas tuer pour lui, mais mourir avec lui.
Et avec lui retrouver la vie, et c’est de cela qu’ils ont à témoigner.
Il nous faut simplement nous abandonner à lui, lâcher nos formules, nos sécurités, nos réactions primaires. Mes voisins ne s’en sentiront que mieux. Peut-être en profiteront-ils… Et alors ?
Nous n’avons qu’à « aller dans un autre village », comme dit l’évangéliste.
Garder la route. Suivre le Maître, en confiance. Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 9, 51-62)
Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela,
les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.En cours de route, un homme dit à Jésus :
« Je te suivrai partout où tu iras. »
Jésus lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre :
« Suis-moi. »
L’homme répondit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord
enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua :
« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit :
« Je te suivrai, Seigneur ;
mais laisse-moi d’abord faire mes adieux
aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit :
« Quiconque met la main à la charrue,
puis regarde en arrière,
n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »Dimanche 26 Juin 2016