dimanche 17 juillet 2022 16ème dimanche du Temps Ordinaire
Jésus rencontre Marthe et Marie, elles sont connues de tous !
Il est même coutumier de se demander si dans la vie on est Marthe ou Marie ?
« Seigneur, cela ne te fait rien -dit Marthe- que ma sœur me laisse seule à la cuisine ? »
Ô combien je te comprends Marthe !
Car il est vrai que lorsque nous recevons quelqu’un et que le/la cuisinier/ière est seul dans sa cuisine pendant qu’à table tous parlent et rient, c’est frustrant !
Alors la thèse Marthe contre Marie, pourrait se résoudre d’une manière très simple, il suffit d’avoir une cuisine ouverte !Pendant longtemps on a interprété ce texte à n premier degré... une lecture existentielle ...
Il affirmerait la supériorité du spirituel sur le temporel.
Marthe se laisse happer par le temps vital, la vie physique et matérielle alors que Marie qui choisit la meilleure part,
contemple et écoute le Christ, elle symbolise la méditation, le recueillement et la prière.Un second degré de ce texte fait part à une lecture psychologique.
Marthe et Marie sont deux femmes de caractères, mais bien différentes.
« Il faut de tout pour faire un monde ! » dit-on en baissant les bras d’une manière désarmante et stérile !
Marthe symboliserait ces gens toujours à la tâche, le nez dans le guidon : jamais une minute sans rien faire.
Marie au contraire, représentent les doux, les pensifs qui entreprennent moins qu’ils ne rêvent.
Il est coutumier d’opposé les uns aux autres !Troisième degré de ce texte ; une lecture féministe !
L’évangile de Luc est résolument féministe !
Jésus cheminait à travers villes et villages, prêchant et annonçant la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu.
Les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes !
Et pas seulement des connues, des reconnues : Marie et Élisabeth des récits d’enfance, Marie de Magdala, la veuve de Naïn, la veuve obstinée, Jeanne, femme de Chouza, Suzanne et plusieurs autres, présentes à des moments décisifs, comme par exemple, celles qui témoignent de la résurrection du Christ !
Et aujourd’hui Jésus étant en chemin avec ses disciples, ... une femme, Marthe, le reçut dans sa maison.
Sa sœur Marie s'assoit aux pieds de Jésus pour l'écouter !
Voici qu’elle occupe la place des disciples qui sont « assis en cercle aux pieds de Jésus ! »
Cette place n'est pas réservée aux hommes. Des femmes, l’occupent aussi. Elles n'en sont pas indignes ou exclues.Quatrième degré, une lecture ecclésiale.
L’évangile fait écho aux préoccupations des premières communautés chrétiennes !
Ainsi comment rester et demeure en communion avec Jésus mort, ressuscité et monté au ciel ?
Comment le Christ va-t-il être présent parmi ceux qui croient en lui sinon par la parole et la prédication, par l’accueil et le recueil de son enseignement plus que par des rites du pain, du vin ou de l'eau consacrée.Marthe et Marie nous renvoient à deux réalités :
et chercher le Christ en sa Parole proclamée, expliquée et reçue
et demeurer avec le Christ dans les repas sacramentels que célèbrent les croyants ;Ne sommes-nous pas appelés, les uns et les autres, à accueillir le don de Dieu, par l’impérieuse nécessité de l’écoute et réception de l’évangile, à choisir la bonne part, non pas pour nous la réserver, mais pour la partager encore et encore
La grâce et l'écoute viennent en premier, elles font naître et se développer la vie chrétienne.
Arrivent alors l'action et la célébration, l’adoration qui ne sont pas à mépriser ou négliger, mais qui sont les conséquences et non le fondement de la foi !Le récit au chêne de Mambré est bien d’abord l’accueil du Seigneur, de sa parole et de sa promesse, et non le repas qui soutient et donne force à cette parole !
Enfin puisque nous sentons qu’il est inconvenant d’oppose Marthe à Marie et qu’il est abusif de couper le monde en deux parts qui s’opposent, n’oublions pas qu’en chacun de nous il y a une part promise à l’action et une part offerte à la contemplation !« Lutte et contemplation – soulignait Frère Roger de Taizé- ont une seul et même source le Christ qui est amour !
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Évangile (Lc 10, 38-42)
En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Dimanche 17 Juillet 2022