dimanche 31 juillet 2022 dimanche, 18ème Semaine du Temps Ordinaire
Construire plus grand, plus haut, plus large histoire de pouvoir caser tout son blé !
« Palper du blé sans rien glander » ... chantait Renaud
La réponse de l’Évangile, à ce désir, remet tout à l’endroit :
«Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. » Alors que feras-tu de tes biens ?La mort et le nuit se confondent ? Pas si sûr !
Dans notre société la nuit n’est pas forcément synonyme de mort
mais de vie et de vie parfois débridée, elle peut être au contraire intériorisée
ou comme le sera la nuit du 27 au 28 août, 26e nuit de la chauve-souris, elle sera formatrice !
Pour autant « ne soyons pas des chrétiens chauves-souris qui ont peur de la lumière » dit le pape !Si en se couchant chaque soir pour la nuit nous ne pensons pas à la mort
pourtant la nuit en demeure l’image alors que le jour au contraire interpelle résurrection et vie.Dans l’obscurité de la pensée nous nous demandons que faire de nos biens ?
En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? Vanité des vanités nous dit Qohèleth, (Ecclésiaste) qui envisage la formule :
« tout part en fumée, rien ne sert à rien, rien ne mène à rien. »
Vanité des vanités tout est vanité, tout est bulle de savon, feu de paille, tout est passager et disparaît. Ecclésiaste 5,17A quoi bon tous les biens accumulés s’ils restent enfermés, déposés, cela ne sert à rien !
Ayons un cœur d’enfant... Tel ce jour de visite d’église. Nous voilà devant le tabernacle ?
• C’est quoi dis-je ?
• Un coffre - dit un enfant.
• Pourquoi tu me dis coffre ?
• Parce que tu as une clé à la main pour l’ouvrir !
• Tu veux que je l’ouvre ?
• Bien sûr car dedans il y a un trésor !
A l’ouverture du tabernacle, il ne pu s’empêcher de s’évier admiratif à la vue du ciboire recouvert de son pavillon : « Ô une poupée Barby ! »
Après de gros éclat de rire, je lui demande : « mais pourquoi tu me dis poupée Barby ?
Car elle est belle comme la poupée de ma sœur !
Je me sis en moi , qu’elle leçon de caté me donne-t-il, un Christ qui ouvre à la beauté et à la relation : Voilà l’enfant, sans calcul, voilà l’enfant qui ne diffère pas à plus tard.
Voilà l’enfant programmé pour aller dans le vaste monde.
Aller à la rencontre des autres et du vivant à cœur et à bras ouverts.
Il dépasse le coffre qui renferme et cache, il ne tient compte ni de la couleur de peau, ni de la religion, ni de l’âge, ni de la leçon reçue ou conventionnelle.
Comme nous dit Paulo Freire un pédagogue brésilien, il est malsain de faire des dépôts, de biens, de valeurs dans un coffre, tels des petits pois dans une boite de conserve que l’on réchauffera à l’occasion ! N’ayons pas une conception bancaire de la vie !
Même en notre Eglise la pastorale est trop souvent vécue comme un acte de « dépôt » !
Combien de propositions ou d’idées sont grillées sur le champ quand quelqu’un dit : « Ah cela on l’a déjà fait il y a un an… ou 10 ans ! »
A quoi bon réfléchir et perdre du temps à réinventer les signes de la liturgie de Pâques, eau, feu, lumière, etc., alors que tout est écrit dans le « code liturgique » et que l’eau restera toujours de l’eau !?La conception bancaire de la vie, à faire des dépôts, troublent le sommeil des propriétaires véritables gardiens inquiets, mais qui au fond demeurent sans risque « Il n'y a alors, ni créativité, ni transformation, ni savoir. » dit Paulo Freire.
Il s’agit d’ouvrir le trésor, de tirer « les bons » du Trésor faire de nos dons un partage de richesses en vue de Dieu et en vue des frères les plus démunis.
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Évangile (Lc 12, 13-21)
En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. »Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait : ‘Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’
Puis il se dit : ‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
Alors je me dirai à moi-même :Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.
Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Dimanche 31 Juillet 2022