15 août fête de l' Assomption de Marie
Même si nous invoquons Marie sous une infinité de vocable et de latitude,
prenons d’abord conscience que Marie occupe dans les évangiles une place discrète,
sans commune mesure avec ce que deviendra plus tard l’adoration de la Vierge ‘Mère de Dieu’.Ici à Ramponnet, « Notre Dame des Grâces », ND de la bonne rencontre »
Comme elle est Notre Dame des bruyères des sapins et des bois aux jours heureux de nos camps d’ado.
Notre Dame de la Salette, de Lourdes, de Mont Serrat. Marie Reine de France.
Marie Mère de Jésus et Mère de Dieu
Nous comprenons assez bien Marie Mère de Jésus. Mais il est plus complexe de dire Marie Mère de Dieu
Théotokos (du grec Θεοτόκος, « qui a enfanté Dieu »)C'est en 325, au Concile de Nicée, que l'Eglise va affirmer, avec force, Jésus à la fois vrai Dieu et vrai homme.
Dès lors l'Eglise, affirmera aussi Marie Mère de Dieu : non par ce qu’elle a enfanté Dieu mais parce qu'elle a enfanté Jésus, que la foi reconnaît comme Fils de Dieu. Nous devrions dire Marie Mère de Dieu par Jésus Christ.
Pour affirmer Marie, mère de Dieu, tenons la totalité de la vie de Jésus de la naissance à la mort Résurrection !
D’ailleurs le Symbole des Apôtres, (2e siècle) ne fait référence qu’à 2 figures humaines : Marie et Ponce Pilate.
Car Jésus est « né de la vierge Marie » et a souffert jusqu’à la mort sous Ponce Pilate.
Marie et Ponce Pilate portent deux messages :
Pilate, dit ‘non’, il rejette, par peur, méfiance ou tout simplement pas incompétence, dans un geste grandiloquent de s’en laver les mains ! Et c’est la mort !
Marie, dit ‘oui’, aimant et confiant, à l’invitation de Dieu qui visite l’humanité, et cela par un geste simple d’offrir le Christ à pleine main ! Et c’est la Vie pleine !Dire, Marie Mère de Dieu, c’est aussi envisager l'amour de Dieu à travers un visage féminin.
Marie a assumé la responsabilité d’être, non pas mère de Dieu, mais mère de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu.
Elle fait place à Jésus dans sa vie, l’accueillant de tout son cœur, de tout son corps avec joie merveilles et douleurs.
Ne prenons pas Marie comme une déesse ! Elle n’est ni reine ni souveraine ni surhumaine,
elle est pleinement femme et vraie mère, exemplaire par sa confiance et sa présence attentive.Marie s’exprime dans la prière du Magnificat en s’adressant au Puissant !
« Ce cantique est le plus passionné, le plus sauvage, on pourrait presque dire le plus révolutionnaire qui ait jamais été chanté. Ce n'est pas la douce, tendre, rêveuse Marie comme on la voit sur les images, c'est la femme passionnée, emportée, fière, enthousiaste qui parle ici... Un chant dur, fort, implacable de trônes écroulés et de puissants humiliés, de violence de Dieu et d'impuissance humaine. » [Dietrich Bonhoeffer]Nous remarquons que le mot puissant apparaît deux fois de suite !
« Il renverse les puissants de leurs trônes. » et « Le Puissant fit pour moi des merveilles »
Le puissant c’est la traduction de « El Shaddaï » dans la bible » : la Toute Puissance,
celle de Zeus, le grand dieu des grecs. Les puissants basculés de leur trône le sont par la force du taureau ou du cheval de guerre une force de dévastation !
Or, Shaddaï , en hébreu, « shad » est le sein maternel, ce qui donne au pluriel « shaddaï » : les deux seins de la maman nourrissant son enfant.
« Le Puissant fit pour moi des merveilles » Shaddaï a chaque citation biblique est associé à la féminité, à la fécondité et enfantement, et envisage la descendance. Jamais de destruction !
F de Sales a su faire écho à cela :« Les inspirations de Dieu nous devancent sans jamais violenter notre liberté :
nous ne sommes pas tirés à Dieu par des liens de fer comme les taureaux et les buffles,
mais par manières d’allèchement, d’attraits délicieux et de saintes inspirations (…)
La grâce est si gracieuse et saisit si gracieusement nos cœurs pour les attirer,
qu’elle ne gâte rien en la liberté de notre volonté… » (TADII/XII)
ÉVANGILE
« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
– Acclamons la Parole de Dieu.Lundi 15 Aout 2022