24 juillet 2016 - 17ème dimanche du Temps de l'EgliseA qui devons-nous cette page de l’Evangile que nous récitons par cœur quand nous disons « Notre Père » ?
Directement nous la devons à un des disciples de Jésus ... qui finit par lui demander :
« Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
C’est dire que Jésus n’avait pas eu l’idée d’en parler lui-même !
Sans doute voulait-il faire naître le désir au cœur de ses amis !
Sans doute aussi voulait-il signifier que la prière ne peut naître que dans le dialogue : Demandez, on vous donnera !
Mais cela fait un sacré bout de temps que les disciples voient ou surprennent Jésus à l’écart ou dans la nuit ou dans la montagne, pour qu’ils se questionnent !
Cela laisse deviner l'importance de ces temps où Jésus est avec le Père !
« Seigneur, apprends-nous à prier ! »
Spontanément nous envisageons la prière comme des formules à réciter : un automatisme du matin ou du soir !
Parfois nous disons « je ne sais pas faire ! » ou « je n’ai pas le temps » ou encore « ça sert à quoi ? » …
Dieu existe je l’ai rencontré ... Alors je lui parle !
Et je me lance dans la prière pour obtenir ce que je néglige ou m’abstiens de faire par mes propres moyens :
« Dieu fais que ! »
La prière devrait être celle du cœur plus que des belles formules
même si parfois nous sommes un peu sec et que les formules viennent alors à la rescousse !La prière devrait être celle du cœur mais aussi celle des mains !
Des mains qui se joignent pour libérer un espace de silence qui ne désire ni informer, ni expliquer, ni justifier, comme nos paroles d'hommes le font trop souvent entre nous.
Mais ta parole Seigneur est silenceIl est plus facile de prier que de sortir son portable !
La prière ne s’encombre pas d’appareil à saisir, ni de numéro à composer.
Tout comme pour téléphoner, il faut s’arrêter ... c’est l’attention à l’autre qui compte !
Prier, c’est parler à quelqu’un qui écoute ; prier, c’est écouter quelqu’un qui me parle : un dialogue !
Mieux une causerie ! Non pas une déclaration, ni une exhortation, ni un discours mais une causerie, à bâtons rompus, des cœurs qui se répondent.
Dans la prière nous découvrons l’expression inattendue de Dieu qui dit « l’homme existe, je l’ai rencontré ! »
Alors je l’écoute !
La prière devrait être celle du cœur mais elle est aussi celle des mains et du corps !
Les cinq doigts de la main nous rappellent à chaque instant de la vie que la prière consiste à dire
« merci » « pardon » « s’il te plaît » « confiance » « je t’aime »Le corps peut prier à genoux, comme l’animal qui concentre sa force du front aux entrailles,
Le corps peut prier assis, comme le penseur qui canalise son attention.
Le corps peut prier debout, déployé comme un arbre qui plante profond ses racines
et déploient loin ses branches au large du vent .
Libérons-nous de notre idée du bonheur, elle nous emmure dans l’indifférence de tout ce qui n’est pas « nous » !
Oui, debout, en Marche, nous avons encore un long chemin à parcourir pour entendre, accueillir et accomplir « La Volonté du Père » qui veut nous offrir un Bonheur dont nous n’avons même pas l’idée tellement nous sommes empêtrés dans ce que nous croyons « vrais !».
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc Lc 11, 1-13
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
Dimanche 24 Juillet 2016