Les hommes de la fraternité.

3ième Dimanche de Paques 

Dans la maison d’Emmaüs au bord du chemin
Le pain a parlé ! Il s’est fait Parole ! Il est Chemin ! 
Certains regretteront que l’on n’ait pas récupéré la chaise de Jésus, la nappe ou même quelques miettes de pain ! Mais la maison d’Emmaüs n’est pas un musée, ni une prison, elle est auberge aux 4 vents qui propulse à Jérusalem !

Ils se retrouvèrent donc tous à Jérusalem, les onze, des femmes, les compagnons d’Emmaüs, bref tous ensemble. Les uns et les autres vivent dans la même mouvance d’une expérience 
qui les fit passer en peu de temps de la perte de l’être cher, à la stupéfiante expérience de la résurrection.

Entre eux il n’existe aucune primauté, aucune préséance, ils se confirment mutuellement, leur expérience. 
Voici donc aux heures avancées de l’Eglise, les hommes de la fraternité. Voici l’ADN du chrétien !

"Si l'on vous interroge, ne vous contentez pas de dire ou même de chanter : « Je suis chrétien » 
Mais vivez de telle sorte que l'on puisse dire : « nous avons vu des hommes est des femmes de la fraternité ! »

Et soyons lucide, cette fraternité fondatrice n’est pas acquise une fois pour toutes ! 

De la fraternité il est facile d’en parler ! Mais elle tient à un fil, comme le fragile cordon ombilical, 
qui parait dans une relation d’un être à l’autre. Un flux de vie né du petit nombre !  

Aujourd’hui, le petit nombre des chrétiens, ne nous identifiera pas aux derniers des Mohicans, porteurs d’une cause perdue.

Certains pensent que l’Eglise est malade, en besoin de soins intensifs, ou qu’elle se meurt, soit ! 
D’autre aussi disent et espèrent qu’une certaine forme d’Eglise est appelée à disparaitre, 
Mais précisément en ce troisième dimanche de Paques... nous désirons que l’Eglise soit appelée à renaître !

Le fil de la fraternité est comme une corde râpée, pleine de nœuds qui disent autant de ruptures que de raccommodages. 

Des femmes et des hommes, aujourd’hui, tournent le dos  à nos Eglise, 
car ils ne reconnaissent plus ce fil de la fraternité à l’œuvre dans nos rassemblements.
D’autres en même temps se tournent vers l’Eglise, vers nous, pour y être plongés et baptisés ! 
S’il a fallu, à Jérusalem, une poignée de disciples réputés sans culture (dit St Jean) pour que le fil de la fraternité se faufile jusqu’à nous, ne suffira-t-il pas aujourd’hui, de quelques uns parmi nous, qui aient le goût de la fraternité et de la vie évangélique pour que ce fil soit tendu ?

La corde, à y regarder de plus prêt, est formée de trois brins qui se tissent !

Par le baptême te voici prêtre !
C’est à dire chargé d’ouvrir à la prière, pour sa famille, son entourage...
Celui qui a une idée du chemin sur lequel avancé dans la louange, la Parole et la bénédiction.

Par le baptême te voici prophète !
Chargé de rappeler que la parole de Dieu ne sont pas que des mots en l’air...
mais des promesses et des avertissements en cas de manquement.

Par le baptême te voici roi !
Chargé de prendre soin de tous, d’avoir un regard pour chacun,
de dire aussi : « Maintenant, mes fils, cessez d’être négligents. » 2 Chron. 29,11

Pour illustré  ce triple fil de la fraternité, prêtre, prophète et roi, 
je vous invite à en parler à la table familiale : quel visage passé ou présent est véritable témoin ?

Pour ma part ce jour je voudrais évoquer un visage : celui de Jacques Gaillot, qui vient de décéder le 12 avril 2023 à Paris, à l’âge de 87 ans. 
Le vendredi 13 janvier 1995, veille de la semaine pour l'unité des chrétiens,
Il avait été démis de sa charge d'évêque d'Evreux. Cela fit grand bruit. 
Quand un témoin met un baume d’amour sur tous il est dur d’encaisser une telle sanction de la part de l’Eglise,
En tout cas cet événement nous a secoué violement jusqu’à nous interroger sur notre propre engagement !
Cet événement fait dire à beaucoup : « Le message évangélique a quitté les Eglises. »
Nous avons tant besoin de tisser encore la corde à trois brin, prêtre, prophète et roi, dans l’aujourd’hui de l’Eglise !
 

Dimanche 23 Avril 2023

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