Lundi 15 aoüt 2016
Magnificat !
Ce chant est aussi beau qu’il est connu.Et nous sommes, nous en ce monde, tellement prompt à nous lasser du beau,
dans une quête de nouveauté, dans notre désir de toujours plus grandiose.Le beau, le bonheur pour Élisabeth, la stérile, la trop vieille, c’est qu’elle est enceinte !
Le beau, le bonheur pour Marie, la trop jeune, c’est qu’elle enceinte de la part de Dieu.« Que de femmes sans hommes », osons-nous dire !
Et très vite nous en venons à spéculer sur la virginité, sur l’impossible enfantement...
Sur l’assomption : l’impossible entrée directe dans la gloire de Dieu, corps et âme !Alors forcément nous oublions la force du bonheur, contenu en ce texte :
bonheur de femmes qui reçoivent leur grossesse, puis leur enfant, comme un pur cadeau,
inattendu, immérité, impossible à acquérir par soi-même.Magnificat : ce chant est beau
car lorsqu’on s’affronte au pire, à la stérilité du ventre ou plus largement à la stérilité de nos vies,
lorsque nous sentons que nos vies se vident de sens, que le manque est profond,
accueillir, devient l’unique vérité : recevoir ce qui advient !C’est tout le contraire de notre détermination à avoir prise sur tout.
Tout le contraire d’envisager la vie comme succession de moments, à gagner, à arracher…
Arracher à qui, d’ailleurs ? A Dieu, à l’autre, à la société ?
Comme s’il s’agissait de se faire sa propre place au soleil au détriment de l’autre,
de s'agiter dans le monde, et en puissants, s’élever sur des trônes dérisoires et éphémères.
Comme s’il s’agissait de conquérir l’or à pleine main au détriment du partage !Il y a des gens pour qui seul compte leur propre intérêt, même si c’est au détriment des autres
Peut-on exister que pour soi-même, que par soi-même, ... et ne pas accueillir ce qui advient,
accueillir ce qui m’est silencieusement offert, et qui comble de joie et d’Espérance !Magnificat : ce chant est beau
Car ce qui advient, ce que ces femmes accueillent, c’est le vivant vibrant et tressaillant :Car ce qui advient, ce que ces mères porteuses produisent c’est la Parole Vivante qui comble....
Une parole qui n’est encore que tressaillement, non pas seulement une agitation d’émotion
mais le même frémissement, le même frisson, le même tremblement, la même vibration
que celui de la brise légère lorsque l’Homme et Dieu échangeait dans la jardin d’Eden !C’est le bébé dans son ventre qui fait comprendre à Élisabeth ce qui se passe,
qui l’a fait entrevoir l’entrée incroyable de Dieu dans la vie des hommes
qui l’a fait croire en Marie, lui accorder toute sa confiance.
Ni croire des choses, ni faire des choses ; mais juste, faire confiance.Voici la servante du Seigneur, voici la Mère de Dieu !
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
Que Marie devienne Mère de Dieu ? Mère de Jésus d’accord mais Mère de Dieu ?Jésus est vraiment homme, il a bien une mère.
Il se révèle aussi comme vraiment Dieu et en conséquence cette mère devient Mère de Dieu.Une comparaison : cette église, qui est maison de Dieu, a été construite par des maçons, sont-ils pour autant les maçons de Dieu ? Mais ils peuvent le devenir dans notre prière ! Ou encore nous allons consommer le Corps du Christ, ce pain est l’œuvre du boulanger, est-il pour autant le boulanger du Christ ? Mais il peut le devenir dans notre offrande !
Marie la mère de mon Seigneur, qui vient jusqu’à moi ne se présente pas, par le titre de Mère de Dieu, mais comme une mère qui parle de son Fils, ce Christ, qui vient de Dieu, pour la grande visitation des hommes !
Avec Marie chantons dans notre vie à nous, les fruits que l’amour de Dieu y a fait naître et mûrir.
Dison merci à Jésus, pour son amour.
Et allons dire aux autres que Dieu nous aime, que Dieu les aime qu’Il fait pour nous des merveilles !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 39-56)
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.Lundi 15 Aout 2016