Qu'as-tu fait des clés ?

21ième dimanche de l'Eglise

Nous sommes à la porte !...
Depuis des mois nous avons pu passer la porte de la miséricorde en l’une des cathédrales de nos trois 3 diocèses : un doux exercice qui pourtant cache la rude épreuve du passage de la porte !

Quand nous sommes à la porte ... c’est qu’elle est fermée avant que nous n’ayons pu passer,
car nous sommes arrivés en retard ou que nous n’avons pas de clé !
La question est alors : « qui nous ouvrira, qui va nous sauver ? »
Ce sont ces deux raisons (notre retard et l’ absence de clé) qui font dire à un inconnu du bord du chemin,
sur la route de Jérusalem, ou même peut-être un peu tardivement à la porte de la ville : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Sous entendu, il y en a tellement qui se sont mis en retard et tellement qui ont oublié la clef !

La porte de la ville est monumentale ! Mais quand elle est fermée, il ne reste pour les retardataires que la petite porte, juste à coté ou parfois découpée dans la grosse porte ! 
La porte est tellement étroite que nous serons obligés de frapper pour qu’on nous ouvre et enfin rentrer !  Et nous dira : ‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’
Il n’y aura pas de mot de mot de passe, comme une prière apprise par cœur qui nous sera demandée mais c’est à la clarté de notre regard et de notre visage, la simple reconnaissance, que s’ouvrira la porte ! Encore faudra-t-il avoir soigné un lien personnel de relation pour que la reconnaissance fonctionne !
La porte est tellement étroite que nous ne pourrons passer qu’un à un, et non pas en peuple rassemblé, associé,  ou  en Église....! Mais chacun est invité personnellement à entrer et accueillir le don de Dieu : la porte ouverte sur le Bonheur.  A nous, à chacun, de réaliser un retour sur lui-même, à faire naître le désir de Dieu !
Si a la porte étroite, on vous dit : ‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’ vous répondez : « Mais, je suis connu, j’ai tout fait, le baptême, la communion la confirmation etc... même que je suis parfois allé à la messe et que j’ai été au moins un peu pratiquant !
On vous répondra : « Oui, oui tout ça nous le savons, c’est bien... mais pratiquement ; la question est ailleurs :
« Aimes-tu le Seigneur ton Dieu, aimes-tu tes frères ?» A cela nul ne pourra répondre en vérité à ta place !

La porte est tellement étroite que les bagages encombrant ne pourront pas passer ! Pire que les bagages en soute de l’avion... et on aura beau dire   je paie un supplément ... cela ne servira à rien !  
Le passage est tellement étroit qu’il ne laissera passer que celui qui s’est débarrassé de tout superflus.
Que celui qui aura lâché ses idées illusoires sur lui-même et sur le monde !
Que celui qui aura su faire naître la prière hésitante du cœur plutôt que la prière apprise pas cœur dans des tonnes de livre !

La porte est tellement étroite qu’évidemment  on se dit « n’y aura-t-il que peu de gens sauvés ? »
Quand nous sommes à la porte ...  rien  ne va de soi ! Quelle énergie devons-nous a voir !
C’est pour cela que Jésus finalement n’envisage pas le nombre des sauvés, mais se contente de dire : « Efforcez-vous, d’entrer par la porte étroite ! « Efforcez-vous » : « agonizomai » grec, bien entendu ce mot a donné naissance au mot français ‘agoniser.’
C’est l’effort même de Jésus au Jardin de Gethsémani alors qu’il va franchir la porte de Jérusalem pour la dernière fois jusqu’à l’agonie !
Pour conclure en sourire à l’actualité: ‘Agonizomai’ est un mot des jeux olympiques antiques ! ‘S’efforcer’ signifie que les athlètes pratiquent leur sport (leur discipline !) avec toute l’énergie dont ils disposent, pour l’emporter ou perdre parois à 1/100ième de seconde !  L’énergie dépensée est si grande qu’à l’issue de la compétition, le coureur est presque à l’agonie ! 
Saint Paul parle de la vie du chrétien à la manière sportive des coureurs, lutteurs et boxeurs pour illustrer l’importance de l’entraînement, de l’effort bien dirigé et de l’endurance.
Jésus avant Paul, avait choisi d’employer ce même mot pour parler du passage de la porte pour entrer dans le Royaume. ‘Faites tout votre possible, jusqu’à l’extrême pour entrer dans le royaume de Dieu.’

---

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 13, 22-30)
En ce temps-là,
    tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
    Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
    Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
‘Seigneur, ouvre-nous’,
il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’
    Alors vous vous mettrez à dire :
‘Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.’
    Il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.’

    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob,
et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
    Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

 

Dimanche 21 Aout 2016

  Retour