22ième dimanche du temps de l'Eglise !
« Cède lui la place » ou « Mon ami, monte plus haut ! » à nous de choisir !
La première place est celle du divan d’honneur des festins.
Mais nous, nous sommes, ici, à table, pour manger le pain et la parole,
assis en cercle autour de Jésus ! Simplement, humblement !L’humilité qui va de pair la « simplicité » consiste en un certain sens du réel :
une vision claire de notre œil intérieur par lequel nous nous connaissons tels que nous sommes, sans arrangement, sans fard, ni façade !Il n’est pas possible de parler d’humilité sans évoquer « l’humus », le limon, la glaise, la terre,
de laquelle l’homme a été façonné.Autrement dit l’humilité consiste, pour l’homme, à se rappeler qu’il est poussière,
non pas poussière insignifiante mais littéralement : « fait de terre »,
C’est-à-dire de la matière la plus commune à tous les vivants !
L’homme n’est pas le seul être tiré de la terre mais il est le seul à le savoir.
C’est en cela qu’il peut se dire humble !Impossible de parler d’humilité sans évoquer non seulement la terre et l’homme
mais aussi Dieu : se laisser élever à Lui.
En marche, les humiliés du souffle nous redit le Christ aux Béatitudes !
Aujourd’hui, à cause du sens particulier de cette célébration je dirai :
« Cède-lui la place » ou « Mon ami, monte plus haut ! »
« Cède la place, à Raphaël qui devient votre nouveau curé... »
« Mon ami, monte plus haut à 550 m de Mercury »Alors que le curé de St Germain du Lac cède sa place
et nous invite à monter plus haut au 700 m de l’Hermitage.
Il ne s’agit pas d’une promotion, mais d’un appel de l’Eglise à vire l’Evangile ailleurs !
Vous et nous, puissions nous vivre, cette période de changement, simplement, humblement,
conscient que notre place est « assis en cercle autour de Jésus ! »
Alors maintenant permettez moi de sortir de l’homélie pour évoquer l’action de Partir :
« Céder la place » et « Monter plus haut ! »
A chaque célébration on se dit « Bienvenue ! » .... Mieux comme on dit au Bénin : « Bonne arrivée ! »
Et à l’heure de partir, pour dire « bonne route ! » « on demande la route ! » On la demande même plusieurs fois,
tant que l’hôte ne nous la donne pas : on ne part jamais comme cela...
Tellement il est vrai que les différés permettent de serrer les liens avant de serrer des mains et un peu les poings !
Il y a du temps, pour se dire encore quelque chose ... Prenons ce temps aujourd’hui en cette rencontre dominicale !
En ce qui concerne notre départ à Pierre, Stéphane et moi, nous n’avons pas eu l’occasion de « demander la route ! » Pourtant en ce jour nous nous disons au revoir, mieux encore souhaitons-nous « bon nouveau départ ! »
Dire « au revoir » a toujours quelque chose d’abrupte,
« car il y a toujours quelqu'un qui reste sur le quai des ‘au revoir’ ! » dit la chanson...
C’est ressenti parfois comme un « Je t’abandonne, débrouille toi ! »
Quitter ce lieu attachant qu'est la PSBLT, est une petite épreuve, un peu de peine.
Comme disait un évêque, à des paroissiens de Poitiers lors du départ d’un ami prêtre qui change aussi de paroisse : « Quitter la paroisse ... c’est une épreuve pour lui et pour vous qui en êtes les paroissiens. »
Je sais que certains ont laissé couler des larmes en pensant à ce départ ! A chacun je voudrais dire, comme je l’ai dit à un ado... : « tes larmes sont pour moi un cadeau ! ... Ce ne peut être le signe d’une fin mais un signe simple et humble, d’une ouverture, avec ses nouveaux possibles, ses nouvelles manières de vivre encore ensemble ! Vous voyez, tout est bien !Certes nous n’avons pas demandé à lever le pied, pour monter ou céder ...
Comme on dit le départ n’était pas préparé, tant, il demeure de projets sur le feu !
Mais ce départ, imprévu, en n’est pas pour autant exceptionnel !
La route en quelle sorte n’est ni vraiment proposée, ni tout à fait imposée, juste elle s’impose !
Peut-être que, simplement, 10 ans au même endroit est-il suffisant : un bon temps pour la vitalité de l’Eglise!
Sûrement aussi, est-ce le fait que la mission ne nous appartient pas : la mission, nous la recevons !
De plus notre vocation religieuse sous entend que nous ne soyons pas des installés pour rester encore nomade sur le chemin ! Au moins tant qu’on peut...A l’heure de mon 7ième changement ( Annecy- Publier puis Chuzelles, Vienne, Chasse, et Gilly-Mercury) je retiens cette parole qu’un jeune paroissien a écrit sur le livre du dimanche 17 juillet dernier, remis ici même :
« Thierry, tu vas partir dans une autre église, c’est Dieu qui t’a donné le devoir d’aider d’autres personnes.
Moi aujourd’hui je te dis MERCI !!! » Ah mon cher Kamin, merci pour ces paroles ;
tu me fais réviser ma manière de vivre avec Dieu... qui me demande d’aider d’autres personnes et je sais que Dieu ne demande jamais sans se donner totalement lui-même pour que se réalise son désir.
Donc à l’heure de rejoindre une autre mission je me laisse aller à vous demander la route !C’est souhaiter de votre part, une participation à ce départ ... et à la nouvelle aventure, de prendre part :
Vous voyez c’est juste demander votre bénédiction !Avec Pierre, Stéphane, nous sommes appelés à quitter Mercury, pour Saint Germain de Talloires...
Passage du 73 au 74 :
on perd la perfection trinitaire, pour jouer aller faire les quatre cent coups en restant dans le même Duché !On passe de 550 m à 700 m et on troque le Mont Blanc par le Lac de Nessy « la pauvre petite coquille, de François de Sales- qui lui est plus chère que tous les palais des grands Princes. »
A l’heure du départ...
je garderai à cœur tous vos visages,
surtout les visages des plus jeunes qui forcement changeront le plus vite !
Et s’il venait que la mémoire faiblisse, que l’Ermitage, reste un repère pour une petite bouffe ou bouffée spirituelle !
Je garderai à cœur cette belle expérience de 10 ans.J’ai bien sûr des regrets de partir, je me suis senti très bien dans cette paroisse : merci pour tout ce que nous avons pu partager, et pardon pour tous les moments où je n’ai pas été à la hauteur des attentes !
En cette paroisse il n’y a jamais eu de conflit, juste, quelques murmures sous clocher, qui n’ont jamais supplantés le chant des cloches, montrant ainsi que nous sommes bien incarnés.
Par contre il y a eu beaucoup de collaborations, d’amitié et d’amour entre nous.
Nul doute que cela durera avec Raphaël Peschoud que vous accueillerez bientôt : accueillir vous savez faire !
Comme Aimer, c’est savoir être proche, vivez encore cette proximité avec Raphaël,et avec nous encore car ce n’est pas quelques kilomètres qui éloignent les cœurs !
Merci particulier à tous ceux avec qui nous nous sommes osés sur des chemins de créativités et responsabilités
avec les EAP successives avec qui nous avons conduit la paroisse, les divers groupes mariages, baptêmes, funérailles, liturgiques , catéchèse et temps forts, économat ... et je ne peux tout citer !Merci à Marie Allemoz et au Conseil d’Aumônerie, et merci à toute la paroisse qui a toujours su accueillir encourager aider les jeunes de l’Aumônerie !
Merci à l’équipe rédactionnelle de Pages Ouvertes ! Pour tant de Portes qui se sont ouvertes pour accueillir une parole d’Église ! !
Merci à tous ! Ceux parfois anonymes, qui apportent savoir faire, coup de main présence, prière au service de tous !
Je voudrais encore dire un merci en direction de Pierre Viale et Laurent Ulric qui il y a 10 ans nous ont accueillis, ainsi qu’à Georges Roche, Bernard Reymond, et les prêtres du Doyenné et plus largement à celles et ceux qui nous ont fait confiance, à celles et ceux qui ont été une aide par leur soutien, leur présence, notamment le P. Louis Duret et le P. Jean Bianchi
Je pense aussi à André Buthod qui nous accueillit avec une énorme affection et fraternité.
Merci à vous toutes et tous présents ce jour pour cet « au revoir. »Merci à celles et ceux qui auraient voulu être là sans pouvoir le réaliser !
Et maintenant : en avant !
C’est ainsi qu’André Chouraqui traduit dans l’Évangile le mot « Heureux » des Béatitudes
« Debout, nous voulons vivre debout ! » proclament les enfants dans l’un des cantiques qu’ils aiment chanter lors des messes avec leur famille! «Restons debout plutôt qu’abattus ! »
Avec vous j’ai envie de chanter, au Christ et avec chacun de nous :
« Pars, pars, ne regarde pas derrière toi... Pars, pars, là où tu vas, je serai là. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc Lc 14, 1a.7-14)
Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas.
Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole :
« Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place,
car on peut avoir invité quelqu'un de plus important que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire : 'Cède-lui ta place',
et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place.Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t'a invité, il te dira : 'Mon ami, avance plus haut', et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi.
Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »
Jésus disait aussi à celui qui l'avait invité :« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue.
Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres,
des estropiés, des boiteux, des aveugles ;
et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »Lundi 29 Aout 2016