25 septembre 2016 26ème dimanche du Temps de l'Eglise
Dans l'Evangile de ce jour
- on risque de voir trop facilement une résignation à la pauvreté
- comme si la pauvreté n'était pas d'abord l'objet de plan de lutte !- on risque de voir une incitation à prendre le mal , la souffrance en patience" …
- comme si la souffrance était la vocation de l'homme!- on risque de voir une promesse de bonheur pour l'autre monde
- comme si les paroles de Béatitudes n'étaient pas pour ici et maintenant!Cette parabole s'adresse aux hommes et femmes de la fraternité -que nous sommes- elle nous place en positon inconfortable entre la table et la porte de la maison…
Entre la table destinée au festin… à la fête… de la maison où "se tient" un homme couché dans l'abondance, comblé et repus … et la porte fermée un autre homme est seul… affamé,
lui il ne tient plus, il est couché dans la misère.
A l'intérieur il a revêtu l'habit de fête … mais peut-on faire la fête lorsqu'on est seul ?
A la porte il est dépouillé, nu: les plaies deviennent l'unique habit d'une vie de chien !A l'intérieur le riche est dans l'anonymat :
on ne donne pas son nom quand on a gagné au millionnaire !
A la porte le pauvre est riche d'un nom, il s'appelle LAZARE "Dieu-a-secouru!"
Entre l'intérieur et l'extérieur entre porte et table il y a un espace!
un univers - une séparation - un courant qui ne passe pas
un abîme - "qui a été mis entre vous et nous..." une fracture…Aujourd'hui l'Evangile nous donne rendez-vous à cet entre deux!
Dieu ne supporte pas les bords de chemin…
Il donne son Fils : il est le Chemin non pas un chemin bucolique:
Il est le cantonnier qui fait le chemin et fait sortir du fossé les cabossés!
Dieu ne supporte pas les fractures: il donne des prophètes pour parler haut et fort rappelant que la pauvreté et la nudité de l'autre oblige au don radical à la solidarité, non de son surplus mais de son indigence (de mon nécessaire!) .Pas seulement la pièce de monnaie ou le bout de pain offert mais un partage plus radical :
- la répartition plus juste de la terre, des richesses et des ressources naturelles entre les hommes et entre les peuples …
- le partage du travail.Comment les expériences multiples vécues au cœur de nos engagements et de nos communautés, sont-elles confrontées, reliées, et solidaires du travail local que proposent les associations de solidarité et en Eglise le CCFD et le Secours Catholique.
Nous sommes aussi riches de nos cultures différentes !
Si nous savons nous laisser inviter par l'étranger, l'enfant, le jeune, l'autre chrétien, l'autre croyant… par celles et ceux qui se rassemblent ailleurs et qui disent leur foi autrement par ceux qui campent aux portes de la cité ou de nos églises... alors nous comblerons davantage l'espace que l'on a creusé entre la porte et la table.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 19-31)
En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux, il vit Abraham de loin
et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
‘Père Abraham, prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.’
Le riche répliqua :
‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !’
Abraham lui dit :
‘Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.’
Abraham répondit :
‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.’ »Samedi 24 Septembre 2016