9 octobre 2016 - 28ème dimanche du Temps de l'Eglise
Aux confins de la Galilée et de la Samarie, alors que Jésus marche vers Jérusalem,
10 lépreux viennent à sa rencontre... Ils s'arrêtent à distance. Le mouvement même de la vie est figé !Un écart, un espace, un vide s'instaurent : tout ce qui apparaît parfois dans nos vies : écarts, espaces, et vides.
Le mot lèpre signifie plaie, coup... Le lépreux est donc celui qui porte sur lui, en lui une plaie.
Plus largement celui qui a reçu des coups ou qui a en son cœur une lèpre persistante !Quand en nos vies la maladie, l'accident, frappent subitement tout semble s'arrêter : suspendu.
Telle est l'effet de la maladie qui crée le vide, anéantit les projets et remplit de questions.
Les lépreux laissent se creuser un espace entre eux et Jésus. Pourquoi un tel écart ?
D'abord c'est un espace légal, et vital...Lorsque la maladie peut se propager d'évidentes mesures d'hygiène de l'époque,
excluent les lépreux de la communauté sociale et religieuse jusqu'à sa guérison.
Ensuite c’est un peu comme un arrêt sur image :Jésus n'a pas un geste, ne fait pas un signe. Jésus ne guérit pas !
Et il a tout juste une parole, seulement une parole "Allez-vous montrer aux prêtres !"
Elle répond à la parole des lépreux ... aux cris des lépreux : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »
Pour Jésus c'est la foi qui sauve.
Il renvoie ainsi les lépreux, leur faisant comprendre qu'ils sont guéris, alors qu'ils ne le sont pas !
Les lépreux n’ont donc pas d’autre choix que de se mettre en route !
Et c’est en route, par ce qu’ils se sont mis en route, que la guérison intervint , que ‘écart est comblé !C’est cela un chemin de foi ! Une foi qui ne fait pas de miracle mais une foi qui ouvre une route.
Avec Jésus il en va toujours ainsi : aide toi-même, participe à ta guérison !
Enfin cet écart entre les lépreux est Jésus est ouverture !
Une question nous hante parfois : Et devant la maladie nous disons parfois : « Pourquoi moi ? » Autrement dit : « Et si la maladie n'était pas seulement un mauvais coup de la vie, mais un mauvais coup de Dieu ?Alors à nous de marquer le pas, comme les lépreux, à nous de laisser se creuser un espace entre nous et Dieu, c'est-à-dire laisser naître un désir à exprimer et même crier !
Dans ce creux, cet écart, notre humanité malade trouve une volonté et désir forcené de guérir ;
Dans ce creux notre humanité déchirée, blessée, trouve les mots de confiance
en celui que nous appelons Maître… la force de la prière chrétienne et familière :
« prends pitié de nous, Kyrie eleison » !Ils sont 10 en chemin, ces lépreux :
10 le nombre minimal pour former une communauté qui se rassemble à la synagogue...
Ces exclus sont donc en attente : un avenir est possible, la maladie ne ruine pas toute espérance.
Les 10 lépreux sont guéris.
Comme Naaman est plongé 7 fois dans l'eau purificatrice du Jourdain, les 10 lépreux sont plongés dans l'Amour de Jésus.
10 sont guéris, 10 retrouvent le mouvement, mais seul le Samaritain revient vers Jésus !
Pas étonnant qu'il revienne, l'étranger ! Il ne peut aller vers le prêtre juif...
Depuis des siècles les Samaritains sont méprisés par les juifs !
La lèpre lui avait donné place dans le groupe des lépreux, le voilà à nouveau renvoyé à la solitude !
Et où va-t-il découvrir son Dieu ? Et où va-t-il se prosterner ?
Ce n'est pas dans l'enceinte sacrée des temples, ni dans le rituel des prêtres mais c'est sur le chemin.
Son prêtre à lui, notre prêtre à nous se nomme Jésus, celui que l'on croise sur les chemins du monde,
celui dont on se laisse séduire par son visage attentif et son regard aimant : son temple à lui, son espace sacré c'est la terre des hommes, le chemin de la Vie !
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC Lc 17, 11-19
Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent :
« Jésus, maître, prends pitié de nous. »
En les voyant, Jésus leur dit :
« Allez-vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.
L’un deux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus demanda :
« Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ?
Et les neuf autres, où sont-ils ?
On ne les a pas vu revenir pour rendre gloire à Dieu ;
il n’y a que cet étranger ! »Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
Vendredi 14 Octobre 2016