1 novembre 2016 Tous les Saints
Toussaint est évidemment la fête de tous les Bienheureux : le mot des Béatitudes ... de tous les Saints : « de ceux-là qui viennent de la grande épreuve, qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies par le sang de l’Agneau. »
Alors l'Église qui considère cette fête qui se célèbre au Ciel
ne peut s’empêcher d’en proposer une en écho sur terre
où la prière fait se rejoindre en un même mouvement le peuple immense des saints de tous les temps,
foule innombrable de tous les chemins,
compagnons des premières heures du ressuscité,
martyrs de tous les quotidiens, peuple des pauvres et des sans-grades…En évoquant deux fêtes, au ciel et sur terre, Toussaint nous nous fait prendre le risque de regarder trop haut, ou trop bas :
trop haut du coté du ciel « où le soleil se lève » qui masque les auréoles si chèrement acquises par les saints mais tellement curieux de la fête qui se célèbre au Ciel ; trop bas à hauteur de tombes, fictivement souriantes des chrysanthèmes qui ne calment pas nos chagrins ?
A Toussaint il s’agit de trouver la bonne hauteur, celle de Jésus : Chemin de notre Dieu, et Dieu de nos chemins.
A quoi bon regarder trop bas en se penchant et s’épanchant sur la mort, ou trop haut en rêvant un paradis !
Toussaint est la fête de Tous… une grande fête de l’Histoire, au ciel et sur la terre où nous sommes !Cette fête nous fait contempler ce peuple à la présence mystérieuse, qui nous rappelle que la mort,
une fois passée le tragique de la séparation, n’efface pas la beauté bienheureuse d’une humanité vécue et dorénavant illuminée en Dieu !
La promesse de rassemblement «d’une foule immense que nul ne pourra dénombrer … » ne peut nous faire oublier ces 7,4 milliards d’humains de ce temps, avec qui nous menons notre propre combat et fidélité à l’Evangile cette foule immense, de toutes les nations, peuples, races et langues, qui sont sous le soleil, dans l’aujourd’hui de notre humanité.Une partie de cette humanité est jetée sur les routes de l’immigration pour espérer un bonheur ou tout simplement survivre !
Tout rassemblement ne peut faire l’économie de l’accueil de tous et chacun, du plus pauvres, de l’étranger !
La moitié de l’humanité à moins de 25 ans ! Quelle puissance de vie et d’espérance !
Mais aussi quelle responsabilité pour que ce peuple devienne peuple des béatitudes !
Pour que la jeunesse porte les germes d’humanité, de paix et de justice partout dans le monde !
Il faut la vigueur de leur jambe, leur passion et leur gout de l’extrême, pour que tout le peuple soit en marche.
Comme dans l’Evangile gravissons la montagne avec Jésus : devenons toujours davantage un peuple en marche revêtu des vêtements bariolés et tenant à la main le rameau de Béatitudes. Voilà la fête de Toussaint !Ce n’est pas la fête du bout du chemin, ni la fête de l’enceinte close où dorment les morts !
Toussaint est la fête de Tous ceux qui envisagent un avenir libéré par l’Evangile des Béatitudes.
De tous ceux qui aspirent à jouir du bonheur infini qui par l'Esprit, s'échangent le Père et le Fils !
Un bonheur qui se répand dans la totalité de l'être car il y a en nous un désir plus ou moins conscient de faire craquer les frontières, les limites… de dépasser tout ce qui limite notre personne pour accéder à la promesse de Dieu de vivre en Union avec Lui ! C’est à tous que cela est confié mais plus spécialement aux jeunes !Car les Béatitudes martèlent le fameux « Heureux » ... les pauvres, les doux, les cœurs purs ...
et le connu En Avant en Marche d’A Chouraqui :
"En marche, les humiliés du souffle! Oui, le royaume des ciels est à eux!
En marche, les endeuillés! Oui, ils seront réconfortés!
En marche, les cœurs purs! Oui, ils verront Elohîm!
En marche, les faiseurs de paix! Oui, ils seront criés fils d'Elohîm!
Ce « En Avant en Marche » des béatitudes nous concernent : n’ayons pas peur !
Et méditons encore sur les chrysanthèmes - lit. ces fleurs d'Or- aux pétales ouvertes régulières et rayonnantes qui dessinent un soleil pour ceux qui nous ont précédés comme pour nous mêmes !
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu(Mt 5, 1-12a)
En ce temps-là,
voyant les foules, Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Lundi 31 Octobre 2016