32ème dimanche du Temps de l'Eglise
Des Sadducéens veulent piéger Jésus avec cas as théorique car il ne croient pas à la résurrection des morts !
Savons-nous que près de 25% de gens qui se disent chrétiens ne croient pas à la résurrection !
Et nous nous disons : « tout de même, la foi chrétienne est fondée sur la résurrection ! »
Mais nous-mêmes parfois nous pouvons nous poser bien des questions sur la résurrection !
Sur aucun point la foi chrétienne ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la chair. "
écrit saint Augustin Psal, 88,2,5
Pourtant l'Evangile est Bonne Nouvelle, c’est dire qu’elle porte nécessairement une promesse :
celle d'un don de vie, la promesse que notre "corps de misère" est appelée à devenir "corps de gloire".La résurrection est à ce point importante qu'elle constitue un des articles du Symbole des Apôtres :
"Je crois à la résurrection de la chair, à la vie du monde à venir"
Et dans le Symbole de Nicée nous disons : J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir."
Non pas je crois mais j' "attends", je désire.
Alors oui, ce n’est pas facile de croire à la résurrection. Trois difficultés :La Résurrection ce n’est ni rationnel, ni démonstration intellectuelle,
aussi l’étude d’un cas présenté par les Sadducéens n’intéresse pas Jésus !Pour Jésus c’est le relationnel qui est premier et non rationnel.
Ce relationnel je voudrais l’illustré par deux images :
Première image « artisanale » : depuis les origines :l’'homme (le "Glaiseux", "le Terreux") est pétri de la terre,
par les deux mains de Dieu, que Saint Irénée nomme ; l'une est le Fils, l'autre l'Esprit,
toutes les deux relient au Père,
tous deux Homme et Dieu sont promis à l'Alliance - l'unique préoccupation de Dieu - dans l'incarnation et la résurrection, l’homme ne peut disparaître !Seconde image : elle st sonore celle là : car au départ il y a un cri « Christ est ressuscité ! »
Les disciples d’Emmaüs se levèrent et retournèrent à Jérusalem pour dire à bout de souffle :
« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
Ce fut le cri des premiers témoins : « Christ est ressuscité ! », à partir de ce cri initial qui concentre l’Essentiel viendront se greffer les «réflexions et spéculations» des croyants dans leur quête de sens.
Seconde difficulté : l’homme défunt (qui a arrêté de fonctionner) ne recommencera pas une vie biologique,
Si la résurrection c'était voir les molécules de notre corps se recombiner pour nous faire renaître en chair et en os, alors personne aujourd'hui ne pourrait y croire.L’Evangile nous montre qu'après la mort de Jésus sur la croix, ses disciples, désemparés, font l'expérience que sa mort n'était pas une fin mais au contraire Jésus leur redevenait présent, d'une autre façon.
Pour exprimer cela, ils ont employé plusieurs expressions : "il a été relevé" et "il a été réveillé » deux verbes de la vie quotidienne ! qu’il est monté vers le Père dans sa gloire", c'est-à-dire dans l'être même de Dieu. Toutes ces expressions ont été traduites en latin avec les mots : « ressusciter et résurrection. »
Troisième difficulté : l’homme n’est pas recyclable !
La promesse que notre "corps de misère" est appelé à devenir "corps de gloire".
C'est dire que l'homme, corps et esprit est promis à l'éternité et non à l'éternel recommencement.
Il est promis à l'accomplissement et non à un recyclage. Il est promis à la résurrection.Mais alors quel sera l'état de ce corps: continuité ou rupture ?
Pour Jésus comme pour les juifs de cette époque qui ne raisonnaient pas avec des concepts abstraits, la chair c'est la condition humaine, la vie de chaque personne, qui se construit dans les relations aux autres et à la réalité sociale. Les premiers chrétiens avaient rencontré un vrai homme de chair et de sang. Après la mort de Jésus, ils ont fait l'expérience que la vie de Jésus continuait. Ils ont senti que ce n'était pas un fantôme . Ils ont mangé avec lui, ont touché ses plaies, lui ont parlé : "C'est bien lui". Sa vie de chair et de sang était transformée, mais bien présente.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 20, 27-38)
En ce temps-là,
quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de Jésus
et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
de même le deuxième,
puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »Dimanche 6 Novembre 2016