Qu'est ce que l'Epiphanie ?

Qu'est ce que l'Epiphanie ?

Une fête faite de mystère… qui donne à l'imaginaire de gambader, et au pâtissier de travailler…

C’est bien sûr la galette distribuée à chacun sur proposition d'un enfant - le petit roi ou l'enfant soleil -  qui passe sous la table…  et qui espère de toutes forces devenir le roi de la soirée !

C’est aussi la légende des trois rois-mages !

Allons plus en avant !

Matthieu, l’évangéliste, nous nous parle pas de rois-mages mais de mages venus d’Orient !

Plus que des rois ce sont des magiciens, des astrologues comme Simon, Élymas le mage dans les Actes,

je dirai d’eux qu’ils sont des « contrôleurs du ciel » à la vigilance redoutable
qui savent quitter leur tout de contrôle pour se mettre en route, en visite à l’autre bout de la terre !

Et notre regard, au lieu d’aller vers l’Enfant de la crèche est fasciné par les présents: l'or, l'encens et la myrrhe,
- de bien curieux cadeaux pour un enfant !

Puisqu’il y a 3 cadeaux, on en est venu à imaginer qu’il y avait 3 Mages, riches et donc 3 rois, que l’on a personnifié  Gaspard, Melchior, Balthasar - et dont

Melchior, un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe qui offrit l’or au Seigneur, hommage à sa royauté
Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité.

Balthazar, au visage noir, offrit la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir".

Belle légende des rois mages qui pourtant exprime fortement l’universalité que Matthieu propose en son Evangile !

Mais  à y regarder de plus près ces rois sont bel et bien au nombre de trois !

D’abord le roi Hérode qui règne à Jérusalem. Peu familier des écritures il ne se met pas route, mais il instrumentalise les Écritures et les met à la disposition du pouvoir politique.  
Cette utilisation des Écritures est toujours désastreuse : ici elle aboutie au massacres des Innocents.

Le second roi : David, évoqué à travers cette bourgade si proche de Jérusalem et tellement différente : Bethléem ville de David qui représente l’espérance d’Israël en attente d’un Messie.

3- Le troisième roi... vous devinez... sera  Jésus, nouveau roi Juifs qui vient de naître, à Bethléem.

Ainsi Matthieu nous propose un explosif et impossible face à face Jésus -Hérode le Grand

D’un côté  Hérode despote devenu vieux peu recommandable se cachant  dans ses forteresses.

Il a à son actif les meurtres de 3 de ses fils, de sa belle-mère et d’une de ses dix épouses.

Les Juifs le délestaient..

De l’autre Jésus  insignifiant et fragile comme un enfant mais royale promesse pour les temps à venir !

Car il est de la famille de David, ce roi qui ouvrit une ère de prospérité et de paix pour son peuple.

Hérode, méfiant, ombrageux, fronce les sourcils, convoque  les mages en secret :
 "Avertissez-moi" - afin de supprimer le concurrent possible ! Bethléem sera un lieu de massacre

Chez Matthieu, le roi est fil rouge de l’évangile du ‘Royaume des cieux’ aux nombreuses comparaisons.  Qui aboutira à Jérusalem si proche de Bethléem mais tellement différente lieu du  meurtre de celui que Juifs et soldats païens mépriseront comme le roi : "Salut, roi des Juifs ! - Si tu es le roi d’Israël, descends de la croix" (Mt 27,29.42).

Voici Jérusalem, tout Israël,  et nous tous aussi, toute la terre tous les peuples de la terre
interpellés  pour reconnaître en Jésus un roi sans armées et sans fastes 

Mais tout vibrant du cœur aimant de Dieu-Père qui prend soin de sa famille, de tous les siens !

C’est ce que nous appelons l’Epiphanie : la fête de la manifestation de Jésus-Sauveur… 

Le rassembleur de tous.et l’étoile, qui est au-dessus de la crèche, brille en réalité pour tout le monde.

Pour le dire autrement, Matthieu est l’Evangéliste de la mondialisation !

La manifestation de Dieu dans cette humanité qu’il aime

n’est pas réservée aux puissants, ni à un peuple particulier, encore moins à une terre spécifique,

mais le regard de Dieu va vers l’homme, tout l’homme, tout homme, sans distinction aucune…

Toute l’humanité est appelée à la fraternité ancrée en Jésus.
Reconnaitre Dieu présent en toute personne.
Et il est bon de rappeler ce contre point en ces temps de réveil du racisme immonde.

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 2, 1-12)

Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
    et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
    En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
    Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
    Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
    Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
    Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
    puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
    Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
    Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
    Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

    Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Samedi 21 Janvier 2017

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