4ième dimanche du temps de l'Eglise ( 29 / 01/ 2017)
Dans notre monde nous consommons pas mal de slogans :
« Vivre sans temps mort et jouir sans entrave. »
« Travailler moins pour vivre mieux. »
« Travailler plus pour gagner plus. »
« Votre argent m'intéresse. »
« Que les pollueurs soient les payeurs. »
« Du passé faisons table rase. »
« Yes we can ! » « Le changement c’est ici et maintenant. »Et si le changement c’était ici et maintenant, avec les 8 Béatitudes de l’Evangile: comme si Jésus nous disait : « Je veux bien que vous inventiez des slogans mais avez-vous seulement prêter attention aux pensées de mon Evangile, toutes elles vous invitent à aimer pratiquement !"
Quand nous avons arpenté les pentes du Mont des Béatitudes, on hésite entre un Mont pour Matthieu, jadis appelé le Mont Eremos, et un plateau, une plaine pour Luc ; c’est normal car ce « Mont » présumé des Béatitudes, ressemble plus à une colline qui s’incline vers l’étendue de terres environnantes, faisant penser à un amphithéâtre naturel penchant doucement vers la rive du lac de Tibériade !
C’est de cet espace que le Christ parle !
Et sa voix porte jusqu’aux oreilles des disciples mais au-delà, plus loin en cet hémicycle !
Ces huit Béatitudes frappée du sceau du Bonheur : heureux, nous rejoignent aujourd’hui !"Heu-reux!" ... comme le dit le cantonnier municipal à la vie tranquille (ou presque!) dans un célèbre sketch de Fernand Raynaud !
Mais Dieu, qu’il est difficile dans notre monde de traverser la vie en criant à tue-tête « Heureux, Heureux » ...Mais voilà... quand mondialement, les effets du Brexit, la montée en force des mouvements populistes, la crise migratoire, les attentats terroristes, la « bombe » de la dette chinoise et l'incapacité des institutions internationales à apporter quelques solutions ...
tout cela fait que le monde en ce début 2017 semble menacer notre idéal de Bonheur...
Et puis nous-mêmes, nous éprouvons parfois le jeu des incompréhensions dans nos relations humaines,
de la simple antipathie naturelle, à la rancune tenace, en passant par la jalousie !Jusques à quand dirait le psalmiste :
« Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme et des chagrins dans mon cœur ? » Ps13:2Quand nous éprouvons le manque d’amour, la tristesse nous envahit et la vie devient morose !
Et pourtant nous avons tous, chevillé au corps et au cœur, le désir d’aimer et d’être aimés,
qui conditionne notre vie familiale, sociale, professionnelle, associative et ecclésiale...Quand les évangélistes écrivent les Béatitudes ils pensent aux chrétiens qui connaissent un sort pénible, objets de la risée ambiante, mis au ban de la société ou persécutés à cause de leur foi au Christ.
Dans cette situation de crise, il s’agit d’encourager les croyants à tenir bon.Les béatitudes insistent d’abord sur l’amour du prochain, notamment du pauvre: la clef du Royaume.
La terre sur laquelle tu traces ce chemin de Béatitudes est une terre sainte
Alors nous dit Dieu : ôte tes sandales …pour te laisser communiquer cette Sainteté, qui que tu sois !
Ce sera une façon de te dénuder, te désencombrer de toi-même, de ce que tu convoites et possèdes, pour devenir encombré des autres !Les béatitudes entre sommet et ras de terre de la plaine de nos vies sont chemins qui nous donnent de nous rapprocher et de toucher à la joie profonde en proclamant Bienheureux les pauvres ou en disant
"Joie à ceux qui sont à bout de souffle" car le règne de Dieu est à eux !Plus de la moitié de la grande plaine de l’humanité à moins de 25 ans : quelle puissance de vie et d’espé-rance ! Mais quelle responsabilité aussi pour que tous ensemble nous devenions peuple des béatitudes ! Que les germes d’humanité, de paix et de justice grandissent et fleurissent !
Les Béatitudes ne sont rien d'autre que cela :
... le bonheur qui se répand dans la totalité de l'être. Il y a en nous un désir plus ou moins conscient de faire craquer les frontières, les limites… pour accéder à la promesse de Dieu de vivre en Union avec Lui !
Nous sentons bien qu’au cœur de chaque béatitude comme au cœur de la vie il y a des manques, des souffrances, des limites, et en même temps un germe d’éternité !
Comme dit Augustin les béatitudes sont « l’abrégé de l’Évangile ! »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu(Mt 5, 1-12a)
En ce temps-là,
voyant les foules,
Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »Samedi 28 Janvier 2017