8ième dimanche du temps de l'Eglise
« Ne vous faites pas de souci pour demain ? » ... Vite dit ! ...
Car nous avons le souci de gagner notre vie, pour manger et se vêtir !
Pour autant notre inquiétude augmente-t-elle notre solde bancaire ?
Nous avons peur de l’instabilité, de l’avenir de notre pays, de notre monde..
Mais pour autant notre inquiétude soufflera-t-elle à notre oreille le bon bulletin de vote ?Nous avons des angoisses quant à notre avenir ou à celui de nos anciens ou de nos jeunes
Mais notre inquiétude est-t-elle bénéfique aux personnes qui nous entourent ?Comme on dit « Les riches ont des angoisses, les pauvres des inquiétudes».
Et Jésus nous dit, comme il l’a dit aux angoissés d’il y a 2000 ans : «Ne vous inquiétez pas»!
Pourquoi ? Car cela ne sert à rien : l’inquiétude engendre la peur, la peur entraine le mal et le mal appelle la mort !Michel Fugain chante : « Fais comme l´oiseau, ça vit d´air pur et d´eau fraîche, un oiseau »
Comme si la vie chrétienne, n'était qu’insouciance, entre les mains du Père
Comme s’il suffisait de prier le Père pour obtenir ce dont on besoin !
Les illuminés de la foi pensent trop vite : Dieu fera, pourvoira !Alors la chanson se poursuit « Ça vit ... d'un peu de chasse et de pêche, un oiseau »
Et oui il faut quand même se bouger un peu ! Alors «… jamais rien ne l´empêche, l´oiseau, d´aller plus haut »
Rien ne nous empêche nous aussi d’aller plus haut !
Sans s’arrêter à un monde coupé en deux types d'homme : les Agités et les apaisés !
Ceux qui s'inquiètent de tout et gâchent le présent de la vie de leur entourage par une obsession du lendemain.
Ceux qui ne s'inquiètent de rien et qui laissent couler la vie dans l'insouciance et la contemplation.
Ce qui cause l'inquiétude, c'est le manque de confiance en Dieu ; ce qui cause l'insouciance, c'est l'oubli de Dieu.Le questionnement de ce texte ne concerne pas le garde-manger ou la garde-robe,
car il faut bien que l’homme gagne sa nourriture et habille ses enfants,
mais la clé de cette page d’Evangile se trouve à la fin (v.33) : « cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice »
C’est à dire lâchons prise pour être dans la conscience et présence de Dieu !« Ce n'est pas de pain seulement que vivra l'homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »
Alors vous mes disciples, les baptisés :
« Ne vous inquiétez pas pour votre nourriture cherchez seulement le Royaume de Dieu ».*
Nous avons besoin de notre capacité à contempler : « Regardez les lys des champs… »
Comme nous avons besoin de vos forces pour prendre en charge le réel, pour vivre…
Crois-tu qu’une mère puisse oublier son petit enfant et ne pas le chérir ?
Faisons notre travail d’homme, comme l’oiseau fait son travail d’oiseau :
accomplissons ce dont nous sommes capables avec nos forces et nos dons: devenons ce que nous sommes !
Notre vocation d’homme consiste à chanter la gloire du Créateur et réaliser, déjà, la fraternité du Royaume de Dieu ! »Nous sentons bien, ici, que si nous nous réfugions dans l’unique contemplation de la liberté de l’oiseau et de la beauté de la fleur... nous risquons de sombrer dans la passivité et le fatalisme : désincarnation qui remet tout à Dieu, inch’Allah, Dieu fera !
Nous sentons bien, ici, que si nous nous faisons du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de notre vie que toute notre énergie sera absorbée nous risquons de sombrer dans l’activisme qui oublie Dieu !
Notre baptême nous a placé sur cette la corde incertaine du funambule qui fait nous balancer entre lutte et contemplation : « Nous sommes au temps où il nous faut travailler ! » F de Sales ; Sermons (IX 16)
Et si en montagne il nous faut être prudents pour ne pas sortir des chemins connus, il faut savoir oser les pas qui nous permettront de contempler le Lys Martagon ! En nos vies il en va de même, sachons sortir des chemins battus pour chercher d'abord le Royaume et sa justice ! »
Dimanche 26 Fevrier 2017