4ième dimanche de Carême (26 mars 2017)
Après le dimanche de l’eau il y a une semaine voici celui de la lumière !
Ce 4ème dimanche de Carême - dimanche du Laetare / réjouis-toi est une sorte de pause dans le carême ; comme une lumière qui nous pénètre et nous apporte une immense joie intérieure !
"En sortant du temple, Jésus vit, sur son passage, un homme né aveugle ; nous sommes tous marqués par ces limites humaines, maladie, handicap... qui ne manquent pas de déclencher bien des questions.
Pourquoi cet homme est-il né aveugle ?Nous entendons parfois des parents dire à leur enfant qui s’est fait mal :
« C’est le Bon Dieu qui t’a puni ! » Il nous arrive même de nous dire :
« Mais qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ? »Un médecin ou un généticien moderne trouverait sans doute une explication "scientifique".
Le mal et malheur ne sont pas, maladie transmissible ou héréditaire.
Et puis le mal, la maladie, cela isole, coupe du monde ;
c’est bien assez lourd pour ne pas rajouter une autre punition : pas de double peine.
Ce n’était pas la manière de voir des pharisiens, pour eux l’aveugle né est tout entier dans le péché depuis sa naissance... Alors qu’il dégage ils ne veulent plus le voir ! Ils font partie de ceux qui sont aveuglés par le péché, un mal qui nous guette encore aujourd’hui ! Comme disait France Quéré, théologienne protestante : " les vrais aveugles sont ceux qui dissertent sur le mal et en tirent parti ! "Nous aussi il nous arrive de refuser de croire, de refuser de voir ce qu’il y a de beau, de bien de bon en mon voisin, même si j’ai pu être en conflit avec lui !
En tout cas Jésus, guérisseur ou médecin, vient corriger l’image d’un Dieu gendarme qui punit, exclue.
Le Dieu que nous révèle Jésus n’est responsable ni du mal ni du malheur.
Quand l’aveugle-né va être guéri de son infirmité, qu’il va voir pour la première fois,
Il a devant lui Jésus : Jésus rentre dans sa vie par un geste clé et une question clé...Le geste : c’est celui de Jésus qui crache par terre et fait de la boue, pour toucher l’aveugle, à l’endroit de son mal !
C’est un geste qu’il reprend de son Père, créateur, qui mêle l’eau à la terre pour modeler l’homme le former et l’informer !
La question clé.... : « Crois-tu au Fils de l’homme ? »
Mais dit celui qui a été touché par le Christ : « qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
Jésus aurait pu lui dire, triomphant : « Je suis le fils de l’homme ! »
Mais il dit : « Tu vois.... tu Le vois le Fils de l’homme ; il est lui qui te parle. »
Et voici que Jésus permet à cet homme de dire l‘immensité de sa foi
« Je crois, Seigneur ! » au point de se prosterner devant lui.La foi est un long chemin, sinueux. Rares sont ceux qui parviennent à "voir" du premier coup. Mais quelle que soit la longueur de la route, aussi intéressants que puissent être les compagnons du voyage, la dernière étape se vit toujours en "solitaire" . Celui qui croit est finalement seul avec le Fils de l'Homme. Entre eux passe un courant et une parole incommunicable qui n'appartient qu'à eux.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 9, 1-41)
Et voici que Jésus sortait du Temple, Il vit sur son passage
un homme aveugle de naissance.Ses disciples l’interrogèrent :
« Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents,
pour qu’il soit né aveugle ? »
Jésus répondit :
« Ni lui, ni ses parents n’ont péché.
Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé,
tant qu’il fait jour ;
la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler.
Aussi longtemps que je suis dans le monde,
je suis la lumière du monde. »
Cela dit, il cracha à terre
et, avec la salive, il fit de la boue ;
puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle,
et lui dit :
« Va te laver à la piscine de Siloé »
– ce nom se traduit : Envoyé.
L’aveugle y alla donc, et il se lava ;
quand il revint, il voyait.Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant
– car il était mendiant –
dirent alors :
« N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient :
« C’est lui. »
Les autres disaient :
« Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. »
Mais lui disait :
« C’est bien moi. »
On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle.
Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue
et lui avait ouvert les yeux.
À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir.
Il leur répondit :
« Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé,
et je vois. »
Parmi les pharisiens, certains disaient :
« Cet homme-là n’est pas de Dieu,
puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. »
D’autres disaient :
« Comment un homme pécheur
peut-il accomplir des signes pareils ? »
Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle :
« Et toi, que dis-tu de lui,
puisqu’il t’a ouvert les yeux ? »
Il dit :
« C’est un prophète. »
Ils répliquèrent :
« Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance,
et tu nous fais la leçon ? »
Et ils le jetèrent dehors.Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors.
Il le retrouva et lui dit :
« Crois-tu au Fils de l’homme ? »
Il répondit :
« Et qui est-il, Seigneur,
pour que je croie en lui ? »
Jésus lui dit :
« Tu le vois,
et c’est lui qui te parle. »
Il dit :
« Je crois, Seigneur ! »
Et il se prosterna devant lui.
Samedi 25 Mars 2017