Que s’est-il donc passé sur la célèbre route d’Emmaüs ?

3ième dimanche de Pâques

Que s’est-il donc passé sur la célèbre route d’Emmaüs ?
Mystère : dans la Palestine de Jésus, vous ne trouverez pas de village qui se nomme Emmaüs. Ou plus justement vous allez trouver plusieurs lieux éloignés de Jérusalem de 60 stades (12 kms) qui pourraient être Emmaüs !

Tout simplement l’Evangile n’est pas le guide touristique du fameux chemin d’’Emmaüs !
L’Evangile du chemin d’Emmaüs ouvre notre chemin et notre vie :
il est le chemin qui inaugure une nouvelle marche : la marche de la foi !

Alors pour ajouter notre petit grain de sel aux innombrables commentaires réalisés sur ce chemin depuis 20 siècles, nous avons ouvert une BD. Deux personnages violets, en vélo, sont rattrapés par un inconnu, tout de jaune, pour partager un bout de chemin et une table d’hôte. Alors tout a semblé basculer et repartir de plus belle !

Chacun de nous a raconté son histoire inspirée de la BD. Puis nous avons lu l’évangile de Luc qui a inspiré la BD .... et nous avons alors échangés ! Ecoutons les interprétations

Voilà deux personnes, fondues de vélo, mais qui ont l’esprit fermé.
Ces deux amis ont surement une vision différente de la vie... du monde, peut-être pas croyants ou plus croyants.
Ils semblent être à coté de l’Eglise, passer à coté de l’Eglise et tout ce qui constitue l’Eglise.
On pourrait dire qu’ils tournent le dos à l’Eglise, en quittant leurs amis de Jérusalem, leurs compagnons avec qui faisait bon marcher et ces femmes qui étaient des leur ... mais c’était avant les événements de Jérusalem !

C’est alors qu’arrive celui que les disciples ne vont pas reconnaître !

Voilà l’élément perturbateur, qui profite de sont joli VTT pour provoquer une collision
C’est comme un enfant qui arrive avec son vélo et avec l’esprit ouvert, joueur.
Il leur fonce dedans : Ah ça ébranle les esprits et ça provoque un changement de regard.
Mais pas assez encore. Alors il remet ça. A nouveau il leur rentre dedans. Et ça va marcher !

C’est en fait Jésus de lumière qui veut changer le regard des gens tristes.
C’est aussi l’Esprit Saint qu’ils reconnaissent à travers l’enfant : alors tout va repartir de plus belle !
C’est l’esprit Saint qui parle à travers lui qui réunit autour d’une table.
Ce chemin est marqué par 2 arrêts étonnants qui marquent une rupture et une nouvelle route !
Le premier arrêt vous l’avez signifié par cette collision ; un rentre-dedans percutant qui bouscule & renverse !
Arrêt qui sera suivi d’une lente marche sur le chemin à trois pour parler de Moïse et de tous les Prophètes !
Pour que l’esprit ne soit pas sans intelligence, que le cœur ne soit pas lent à croire... que Christ est ressuscité !
Le second arrêt ne vous a pas échappé; sur la route après 3-4 heures de marches, le soir tombe il se fait tard !

L’hospitalité fonctionne ! Mais surgit une question : comment est-ce possible que 12 kms, soit quelques 3 heures de marche ne permettent pas la reconnaissance ?

Pourtant ces disciples ne sont pas n’importe qui, ils font partie de la garde rapprochée de Jésus.
Ils viennent de vivre la passion, la mort horrible en croix. Ils expriment leur énorme déception, eux « qui espéraient que c’était lui qui allait délivrer Israël. » Et même le troisième jour après la mort ils ont entendu dire que des femmes d’entre eux, que des compagnons d’entre eux, sont allés au tombeau, mais, ils n’ont pas vu Jésus !
Alors oui pourquoi leur cœurs étaient-ils empêchés de le reconnaître ?
Justement comme ils ont vu Jésus mourir, pour eux, ils croyaient qu’il était maintenant avec son Père dans le Royaume et donc incapable de revenir comme un simple être humain... comme un impossible retour !

Peut-être aussi, comme ils étaient déçus de la manière dont ça c’est fini, qu’ils étaient aveuglés par leur désespoir.
Et puis ce Jésus, il revient différent ! Alors ils ne le reconnaissaient pas : ce n’est pas la vision de Jésus qu’ils avaient en tête.
Et leur cœur ne croyait pas en la résurrection.

Ils ne pensaient pas qu’il allait apparaitre : en un mot ils n’avaient pas la foi !
Que c’est dur de croire, difficile d’envisager l’impossible même à fond dans la foi !
Et puis connaitre Jésus par cœur, on ne peut pas !
Car il n’est pas très « sage », il est mystérieux, il a de multiples facettes.
C’est quelqu’un qui a des dons inépuisables. Il parle de ce que l’on ne connait pas.
Alors bien sûr nous avons toujours quelque chose à découvrir des personnes, même les plus familières !
Et la résurrection change quelque chose de Jésus... il est mort et ressuscité... forcément il a changé, c’est quelque chose de profond.

On a les yeux prêts à voir ce que nous avons en tête. Mais il nous faut le temps de vérifier deux fois la route.
Et si en fin de compte c’était Jésus qui les empêche de le reconnaître ?
Car empêché en grec cela veut dire que quelqu’un prend la main sur moi, et que je deviens son disciple au fur et à mesure qu’il devient le maître !
Oui ce pourrait être aussi eux-mêmes qui s’empêchent mutuellement, dans le doute, la discussion, le désespoir ...
Mais Jésus nous a habitués, il nous repousse dans nos retranchements.
il a confiance en nous pour que nous fassions surgir ce que nous avons de meilleur en nous !
Il prend du temps pour laisser la foi grandir.
Jésus dit : « la ressource est en toi... mais ne va pas trop rapide, il faut du temps pour la trouver. »

Jésus invite le disciple que nous sommes à faire le chemin nous-mêmes.

La foi se murit à l’intérieur du cœur... là où la parole est posée.
Une Parole qui vient d’une expérience du cœur : c’est comme la lumière qui traverse nos nuages les plus épais.

Jésus prend tout son temps pour se livrer aux gens...
s’il y a quelque chose qu’on ne comprend pas il faut être patient et essayer de voir le positif.
Il faut comprendre par soi-même : ainsi on comprend mieux.
Sachons aussi que nous ne pouvons pas connaitre quelqu’un par cœur.
Mais sans cesse nous pouvons nous ouvrir... et regarder d’une autre façon.
Nous n’avons pas tous la même façon de voir.
Sur la route il faut pouvoir être sûr de soi et être toujours surpris.
Savoir reconnaitre les bonnes choses, je pense à la résurrection !
Oui laissons-nous surprendre.
Thomas ne croit que ce qu’il voit.
Il faut un moment à Thomas, aux disciples d’Emmaüs et à nous avant de croire sans voir,  c'est-à-dire reconnaître Jésus Christ !

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 24, 13-35)
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

 

 Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
 Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
 L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
 Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
 comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
 Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
 À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
 elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
 Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
 Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
 Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
 Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.
 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
 Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
 Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
 Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
 À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
 « Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
 À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

Dimanche 30 Avril 2017

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