4ième dimanche de Pâques
Cette parole, qu’un jour me lançait un ado, m’interroge encore: « Ton Christ est dur: sacrément exigeant ! »
L’Évangile de ce jour confirme que la vie chrétienne, la vie-avec-Christ, n’est pas de tout repos !
Certains se complaisent au chaud dans le troupeau, tranquilles cachés derrière celui qui précède,
D’autres réagissent refusant d’être considérés comme des suiveurs, des moutons !En cette page d’Évangile, si nous n’y prenons garde, nous avons l’impression, de rentrer dans une bergerie à l’écart, dans un havre de paix, comme des privilégiés, à l’abri d’un monde pervers et brigand !
Le piège est ici : car enfin avez-vous remarqué qui entre dans la bergerie ?
D’abord il y a le voleur « qui entre autrement que par la porte ! » Tentative de casse à la voiture bélier !
Puis il y a « celui qui entre par la porte, c'est lui là est le pasteur, le berger des brebis. »
Et personne d’autre ne rentre ! Non, nous ne sommes pas faits pour vivre dans la bergerie !
Elle n’est pas notre maison, ni notre cocon où il fit bon vivre en sécurité ! Au contraire un portier, tiens la porte ouverte, pour nous donner le passage avec le Berger ! Le berger nous appelle chacun par notre nom et il nous fit sortir. Voilà la vie Avec-Christ, n’est pas de tout repos, elle se passe sur les chemins, mais le Berger nous aime !Il n’est jamais question dans la bible de demeurer en la maison ou dans l’enclos ! Jean dit « celui qui entre dans la bergerie... »littéralement, « celui qui entre dans l’enclos des brebis » doit en sortir pour aller dans le pâturage « ce pré d’herbe verte où il me fait reposer » Ps. 22
Déjà il n’y avait pas de maison pour accueillir l’enfant nouveau né, mais un chemin d’exil !
Quand il fallut sortir de la maison de la belle mère de Pierre c’est pour aller sur la place publique en chemin de guérison ! Et enfin nous passons de la maison haute de Jérusalem, à la Cène, ) l’enclos de Gethsémani et au Chemin de Croix ! Déjà dans la Genèse la seule issue du jardin d’Éden, cet autre enclos des commencements, ce paradis où il faisait bon vivre bras dessus, bras dessous, avec Dieu, sera, au-delà du passage de la Porte, la vie sur les chemins du Monde !Les premiers chrétiens ne parlaient pas d’Église catholique mais « d’adeptes de la Voie ! » : hommes et les femmes de la fraternité du Chemin !
Alors voilà, nous sommes appelés à nous désinstaller; il ne s’agit pas de désarroi ou de vulnérabilité mais au contraire de stabilité acquise au contact du « beau et bon » pasteur qui nous connaît intimement et nous appelle par notre nom, sans nous confondre dans la masse !Nous sommes invités à faire Église, dans cette liberté et confiance au seul et vrai Pasteur Jésus-Christ. à faire une Église de Plein-Vent;
une Église que Pentecôte inaugure en mêlant chemins et langues du monde, sans les confondre !
Une Église de Pentecôte qui, de la maison haute de Jérusalem, fait éclater les murs de détention, de rétention, de contention : Oui Christ est en Chemin, Oui Christ est notre Chemin !Et la voix aimante du berger, nous va droit au cœur : elle nous donne une étonnante liberté ! Elle fait de nous une Église ouverte qui ne peut jamais se réduire à l’institution, à l’église bâtiment, chapelle ou cathédrale.
En ce dimanche des vocations nous avons besoin ed portiers !
Nous pouvons prier pour qu’il y ait des prêtres qui soient toujours les portiers qui tiennent la porte ouverte, et laissent aller et venir le peuple de Dieu avec le Christ ! Nous pouvons prier pour qu’il y ait des hommes et des femmes qui dans l’amour offert à Dieu ou offert l’un à l’autre dans le mariage, deviennent des portiers qui tiennent la porte ouverte, des passeurs qui entreteinent la vie !JPII le rappelait : « L’homme est la première route que l’Église doit parcourir ! »
Cette réalité évangélique nous met dans un rapport direct, intime, tête à tête avec le pasteur :
- S’il nous connaît ... oserons-nous le reconnaître ?
- S’il me parle, cœur à cœur, oserons-nous enfin l’écouter, c’est à dire me faire prière ?
- Si sa beauté et bonté rayonnent oserons-nous nous laisser séduire , me laisser soigner de ma surdité et cécité pour m’ouvrir à la mélodie de sa voix et à sa lumière ?
« Lutte et contemplation ont une seule et unique source » : le Christ, le Berger qui me précède parfois, qui me suit à d’autre moments ou encore qui marche à mes côté... mais toujours il est avec nous sur le chemin, pour nous laisser aller, là où nous n’avons pas forcément prévu d’aller ! Marchons sur ce chemin plein de surprises !
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 1-10)
Jésus parlait ainsi aux pharisiens :
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c'est lui le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix.Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent,car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s'enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. »
Jésus employa cette parabole en s'adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu'il voulait leur dire.
C'est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis.
Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance. »Dimanche 7 Mai 2017