Fête du Corps et du SAng de Jésus Christ en ce jour où nous fêtons Saint Bernard de Menthon
Si je vous dis avec quel signe pouvons-nous représenter Saint Bernard ?
Avec un chien ? Avec un piolet ? Avec du Vin ? Avec de l’eau de vie ? Avec du Pain ? Vous choisirez !
En tout cas, moi, quand j’étais enfant, Saint Bernard était un chien admirable affublé d’un tonnelet d'eau de vie !Les chiens, élevés par les moines, pour leur force de dissuasion et leur robustesse, les rendaient aptes à la garde et à la défense, au sauvetage des voyageurs et pèlerins souvent attaqués par des bandits ou égarés dans la neige !
Je retiens, ce jour, fête du saint sacrement, la force de l’hospitalité pour prendre soin de l’autre.
Au cœur de l’hospitalité il y a nécessairement le pain, le vin, l’eau de vie et tout simplement la Vie !
Le pain du boulanger n’est assurément pas étranger au quotidien de notre vie !
Le mot pain - panis, (dérivé du sanscrit pâ, nourrir) veut dire « nourriture du corps et âme. »
On peut dire « qu’il y a du pain sur la planche" ... en ce temps de Bac,
et en ce jour de Fête du Corps et du sang, fête de l’Eucharistie,
Oui le pain est lié au travail, à la pénibilité à la vie qui nous fait nous tenir debout !La pain … dans la bible Pain : 275 fois - Vin 196 - Eau 346
La première fois où l’on parle du pain dans la bible c’est en Genèse 3:19- :
« Tu mangeras le pain à la sueur de ton visage »Cela oblige chacun à gagner sa vie au quotidien au fil de la marche ; son pain pour vivre, il y a ici une pénibilité !
Et c’est le verbe « geindre » qui fait entendre des plaintes faibles et inarticulées qui exprime cet effort !
Et le nom commun « geindre » (latin junior « plus jeune ») nomme « l’ouvrier boulanger » qui pétrit le pain : avec gémissements et plaintes qui s’échappent lorsqu’il travaille à la force des bras.
Le Pain dit tout en même temps joie et partage, quand il est là ; souffrance et faim quand il vient à manquer !
Nous disons « Notre Père... donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ! »
Devant l’abondance du pain cela perd de sa force et de son sens !
Mais pour ceux qui sont sans congélateur et qui n’ont pas accès à la boulangerie dire« Notre Père... donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ! » est désir, faim, appétit !Le pain dit tout en même temps joie et partage lorsque nous sommes rassemblés pour l’Eucharistie !
Souffrance et faim quand il vient à manquer ... au repère de nos vie !
J’entends certains, dire : je participe à la fraction du pain et à la communion, en un mot à la messe, quand j’en ai besoin, quand j’en ai envie !
Mais ceux là se posent-ils la question de l’envie et du désir de l’autre : à qui je manque autour de la table ?
L’eucharistie est cette table, qui n’est jamais dressée pour un repas en amoureux entre moi et le Christ, en tête à tête, et aux chandelles... mais bien cette rencontre d’une communauté à la table du Christ pour échanger et communier, pour se nourrir et se réjouir !
« Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », avait une pertinence pour les gens à l’époque de Jésus.
Et bien sûr cette pertinence demeure … si « notre pain quotidien » n’est pas uniquement ma miche de pain à moi mais « bout de pain » pour les affamés ! Aujourd’hui dans le monde, 1personne sur 8 ne reçoit pas la nourriture dont elle a besoin soit 842 millions de personnes souffrent de faim chronique.
« Donne-nous notre pain quotidien » est la quatrième de sept demandes du Notre Père
La plus centrale ! C’est dire qu’elle ne concerne pas uniquement notre vie matérielle
Toutes les demandes du Notre Père appellent la révélation de Dieu au monde entier pour que l’humanité soit sauvée!
Le Pain est lié au Père et au quotidien, le pain est lié au risque de mort et à l’appel à la vie !Mais nous trouvons ici et là dans la bible une autre traduction : Donne-nous aujourd’hui le pain de demain.
En ce cas il ne s’agit plus simplement de prier pour le pain quotidien, mais pour le pain de demain, pas pour le siècle présent mais pour le siècle futur!
Le siècle présent désigne le royaume de Dieu aujourd’hui, depuis la venue de Christ,
et le siècle à venir se réfère au règne éternel de Dieu quand nous verrons les nouveaux cieux et la nouvelle terre. !Dans le Magnificat : nous chantons : « il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides. » (Lc 1) cela n’est qu’une reprise presque littérale d’une prière très ancienne attribuée à Anne la maman du petit Samuel.
« Les rassasiés s’embauchent pour du pain, mais les affamés cessent de travailler. » (1S 2, 5)Autrement dit le pain dans l’abondance repousse la faim il est une bénédiction de Dieu, voire le signe de l’avènement du Messie.
La pain quand il vient à manquer, nous fait penser que personne, si riche soit-il, ne peut se sauver lui-même.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean(Jn 6, 51-58)
En ce temps-là, - Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait :
- Jésus disait aux foules des Juifs :
« Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »Dimanche 18 Juin 2017