14e dimanche du temps de l'Eglise
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples !
Mais Seigneur ne sommes-nous pas au temps des vacances, justement un moment pour poser le fardeau ?
Il ya deux manière de concevoir le joug : ‘jugum’ " attelage; liens de servitude ... "
Car la vie où je mesure le nombre des jours et mêmes des années devient parfois si pesante !
Mes journées s’accumulent avec tant de rires glanés, de larmes séchées, et ce jeu des relations essayées, réussies, parfois tenues en échec.
Parfois j’ai mal à la main qui se fatigue à bénir, partager et pardonner.
L’estomac parfois même, s’en mêle, à cause de quelques aigreurs.
Mais le pire vient de mon pied : il n’est plus sûr !Au point que je viens subitement à douter de la beauté de la montagne, cet ultime lieu fascinant et préservé !
La courbure de la terre que je devrais contempler ne me met plus en appétit et le désir de la montagne me quitte en même temps que le goût de marcher avec Lui dans l’élégance de la cordée.
Le temps est là, pour reprendre souffle et retrouver la saveur sublime de Dieu à travers le goût de la montagne, de sa cascade qui me rappelle l’unique mouvement de l’humain et du divin.
Contemplation de cette tension entre tumulte et embrun, fermeté et souplesse, force et douceur, grâce et liberté : cette même tension confère à ces versets d’évangile d’une étonnante intensité où s’opposent ciel et terre, caché et révélé, savants et tout-petits, fardeau et repos,L’autre manière de concevoir le joug : ‘jugum’ « attelage, cordée, lien de bonheur qui nous relie avec celui avec qui on veut marcher côte à côte !
La légèreté du joug dont il faut se charger oblige à un dosage subtil, entre le doux et l’humble.
Alors quel amour mettre en son cœur, quel sens redonner à sa vie, quelle âme imprimer à son cœur?
Si on ne l’avait pas autant entendu, je qualifierai volontiers cette douce violence de l’évangile de force tranquille d’un Jésus « doux et humble de cœur »
Laissez-moi citer St François de Sales qui trouve qu’il y a deux façons de porter le Christ... Du 23 février 1622 (X,177)
La première : qu’il soit porté comme saint Christophe porte Notre-Seigneur sur nos épaules,
endurant tout ce qui lui plait, nous abandonnant totalement à sa Providence.La seconde manière, c’est de le porter comme saint Siméon et Notre-Dame le portèrent.
Nous faisons cela quand nous endurons les travaux et les peines avec amour,
c’est à dire, que l'amour que nous avons à la loi de Dieu, nous rend son joug suave et plaisant, nous faisant aimer ces peines et travaux et cueillir la douceur parmi les amertumes :
cela n'est autre que de porter Notre Seigneur en nos bras.Or, si nous le portons de cette sorte, Il nous portera sans doute Lui-même.
Ainsi nous « prenons sur nous le joug, du Christ, qui nous fait devenir « disciples » et nous fait reposer en la douceur et humilité de la relation avec Lui.
Le Paume 36 actualise notre méditation : Ferons-nous « confiance au Seigneur » v3
« Dirigerons-nous notre chemin vers le Seigneur, lui faisant confiance »
L’été qui s’offre à moi sera pour me poser et reposer sur le Seigneur et compter sur lui. v7
Je laisserai ma colère et calmera ta fièvre, v8
Les contradictions de la vie ne m’emporteront pas et la patience me donnera d’être comblé.Je vivrai de cette douceur sans faire violence à Dieu, ni lui arracher ce que je désire,
tout en étant incapable de vouloir ou d’obtenir de moi-même.Doux et humble j’accepte de rentrer dans le temps de Dieu et dans sa manière.
Évangile (Mt 11, 25-30)
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Dimanche 9 Juillet 2017