Ne maudissons pas les épines !

dimanche 16 juillet 2017 15ème dimanche du Temps Ordinaire

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de l’eau...
Nous aussi, sortis de nos maisons en ce temps de vacances nous sommes assis au bord de l’eau ou marchons !
Mais en cette page d’Evangile, la foule est agglutinée sur le rivage, personne ne se baigne, la barque est immobilisée.
C’est vrai l’été est un temps favorable à se raconter des histoires et à se parler en parabole, pour mettre un peu de jeu dans le flux tendu de nos vies…  Le moment viendra  où le conteur mettra un point final à son histoire pour nous dire d’aller nous « mouiller : vous  jeter à l’eau… »

Ce jour-là ... voici que le semeur était sortit pour semer...

...sur la sobre ligne d’horizon de cette page d’évangile, sans arbres, sans fleurs,

comme si tout restait à écrire, entre les lignes des buissons, des ronces, des pierres, sur une terre nue et noire !

Cela ne ressemble pas à l’horizon de nos vies multicolores en projets, variations et déclinaisons !

Un semeur approche ; toute notre attention est captée par la semence que son bras disperse aux 4 vents/coins.

3 Mais la double bonne nouvelle est là : toutes les graines poussent, sont élevées !

Celles de la bonne terre bien sûr qui produisent au centuple.
Celles des pierrailles et des ronces, et même celles du chemin …
ces dernières s’élevant fort haut portées par les oiseaux du ciel !

Un petit clin d’œil pour nous rappeler que tout vient de Dieu et retourne en Dieu !

Si toutes les graines s’élèvent c’est qu’il n’y a pas de mauvaise graine, de sauvageon.
Il n’y pas de personnes ou d’engeance  mauvaise qui ne suscite le mépris !  

Quant au fond,  l’homme est beau et bon, aussi il n’y a pas de raison qu’il ne s’élève & commence son ascension !

Oui quant au fond le monde est  bon, l’été devrait nous éveiller à cette beauté !

Vous me pensez emporter par un excès d’optimisme?
C’est le côté un peu fou du chrétien que d’envisager la vie du beau et bon côté :
avec optimiste  & espérance  mais toujours les 2 pieds en chemin et les 2 mains dans le pétrin !
Bien sur on le sait bien que le chemin est parsemé d’embûches !

On le sait bien qu’au jeu des 4 coins de la vie il n’y a pas de place pour  5 joueurs !
Et qu’il faut se battre pour avoir un petit coin de terre où semer et cultiver sa rose !

Parlons  de la bonne terre … : et là l’étonnant ce n’est pas que ça pousse bien mais c’est la puissance de vie et la fécondité. Le rêve fou d’une fête de la moisson !  La fécondité nous vient du cycle de l’eau ...

« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger...

Le cycle de l’eau est établi...  il  fonctionne tout seul si tant est que nous ne déréglions pas la planète !

Mais que dire du cycle de la Parole ? La parole déposée en moi ... qu’en ai-je fait Seigneur ?

.... Ma parole, qui sort de ma bouche, -dit le seigneur- ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » 
Ah me voilà tenu  à une obligation de résultat ! Tu veux Seigneur que je participe à ta création, que je rentre dans ce cycle de la parole que tu as posé en moi !

Suis prêt à le faire ? Qui est prêt à le faire : qui accueillera la Parole du  discret Semeur ?

Qui aura le cœur assez aimant et humble, pour ne pas accaparer la Parole, ni la travestir en y mêlant mon ambition, ni en y faisant obstacle ?

Commençons par aimer la création

ne rejetons pas sur la rugosité du chemin, les pierres, les ronces, la faute de la parole perdue et infructueuse !  

Ne maudissons pas les ronces qui protègent les fruits rouges et sauvages aux goûts exquis !

Ne maudissons pas  les pierrailles de la vie et ne croyons pas trop vite qu’on a jeté délibérément ces pierres dans notre jardin !  Ces pierres envahissent la bonne terre car le vent, la pluie, finissent toujours par faire remonter à la surface les pierres enfouies ! Sur ces pierres venues des profondeurs  y sont inscrits les mots de Dieu, les mots de toujours.

Puissions-nous en profitez sans jamais nous laisser séduire et posséder !
Ne perdons donc pas de vue le Semeur discret au secret de nos vies.
Il est celui qui sème la Parole.

Un Dieu silencieux présent, universel, qui sème aux 4 vents de l’histoire et de la terre !
Un Dieu qui se propose et  jamais ne s’impose !

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Évangile (Mt 13, 1-9)

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » – Acclamons la Parole de Dieu.

Samedi 29 Juillet 2017

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