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Les chapelles au bord du chemin !

La première, des chapelles, qui m’ait marqué et que j’ai remarquée : « Notre Dame de Casalibus ! » (photo 1)

Vestige du monastère primitif qui fut avalé par la montagne. Accrochée parmi des sapins sombres de Chartreuse, entre Petit et Grand-Som, à quelques encablures des lignes vives du monastère, à cette chapelle tout est silence. La beauté des paysages d’aujourd’hui s’opposent au ressenti du paysage cartusien d’il y a 1000 ans, qui selon certains signifiait "l’horrible lieu" ! En dauphinois on parlait de « prairie labourée, troussée » qui se transformera en « Charme troussée : Chartrousse ! (Charmant Som, Chartrousette, Chartreuse et son qualificatif  « cartusien »
Ainsi en était-il du "désert" donné à saint Bruno en 1084. Dominé par le Grand-Som, ce lieu était en effet totalement isolé et peu accueillant. De fil en aiguille, le nom s'étendit à tout le massif.
Tout est mystère, en ce lieu retiré où Notre-Dame de Casalibus ne fut autre que Notre Dame des Cabanes, (celles des moines.)  Les cabanes ont été englouties par une avalanche en 1132 ! Point de maison alentour !

Ici retentissent ces mots du combat que porte Jérémie (1,10) : "Sache que je te donne aujourd'hui autorité sur les nations et sur les royaumes, pour déraciner et renverser, pour ruiner et démolir, pour bâtir et planter." Bâtir et construire, démolir et détruire c’est la mission du prophète.
 
Détruire est-il toujours violent ? Pour vivre, qu'est-il nécessaire de détruire, bruler, extirper, purifier, usiner, convertir ? Qu’est-il nécessaire de construire ?
A quoi dire " non " et à quoi dire "oui" ? Cette mission n’échappe pas à Jésus ! Au doux petit Jésus de mon enfance !

Il est des cathédrales qui font de l’ombre a de modestes masures, sombres et simples ou presque adonnées et comme aveugle, alors que la lumière joue dans le kaléidoscope des vitraux.  

Les modestes vitraux de la Chapelle Saint Etienne, dans le Chablais français, n’en sont pas moins expressifs, dessinant le poisson authentique et vivant, supplique du Ressuscité, (poisson qui à lui seul, vaut bien une forêt de croix de supplices !) L’autre vitrail concerne François de Sales en ce lieu où il a trouvé refuge eucharistique, au moment de l’impossible messe dans la cité voisine (Thonon) confinée et érigée en gardienne du temple !

Jésus n'est pas barricadé dans des faisceaux de lumière froides qui par leurs enchevêtrements protègent et enferment l’histoire dans un musée !

Jésus n'est pas venu pour fermer ou protéger ! Ni nos maisons ni nos temples ni nos cabanes ! Il est vrai que sa marche incessante occupe le chemin qui serpente entre les maisons, suffisamment nombreuses pour ne pas en avoir une à Lui ! Sa maison se nomme univers. Son compagnon est l’Homme, debout !

Au contraire, Jésus sait que le chemin est parsemé de haltes, de respirations, de conspirations intimes. D’espace où se dessinent des cercles de silence en des maisonnées ou des cabanes où on est « Assis En Cercle Autour de Lui » (Marc 3,34 ) c’est la situation du disciple qui va en chemin répandre l’amour !

Je pense ici à une autre chapelle, Saint-Maxime à Chuzelles une des plus anciennes chapelles et l'un des plus anciens lieux de pèlerinage du Pays Viennois, à proximité de la cité antique de Vienne témoin de deux mille cinq cents ans d'Histoire. La chapelle est située au sommet d'un plateau dégagé et balayé par les vents dominants. La vue se perd à l’horizon. C’est la piste de Saint Maxime, spécialisé dans la guérison ou le soulagement des ankyloses, douleurs et déformations des jambes. L'usure de la partie centrale du seuil de la porte du couchant témoigne de l'ampleur de la fréquentation de ce haut et saint lieu.

Jésus est venu inscrire sur la terre de nos chemins, un esprit aussi puissant que délicat, qui consiste   à guérir et sauver, à marquer encore un possible lorsque l’orage semble avoir tout anéanti!
guérir et sauver parfois même opérer, trancher dans le vif ; C’est douloureux mias opérer c’est «agir avec efficacité.
Jésus est venu embaucher, heure après heure, sortir travailler, co-opérer avec lui : contribuer à plus de justice, plus de paix, plus de fraternité !   
Jésus est venu inscrire au cœur même de chacune et chacun la Maison de la prière et l’Atelier du partage, avec au seuil, une marche, pour entrer et sortir, selon le mouvement inspiré par l’Esprit.

(photo 1) :Notre Dame de CasalibusSource : Bibliothèque municipale de GrenobleAuteurDuchemin, Emile (1862-1914) donateurSociété Dauphinoise d'Amateurs Photographes (SDAP)

Le : Vendredi 28 Aout 2020

Dans la rubrique : Bonne Nouvelle

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