19 février 2017
L’on nous questionne parfois : « Mais pourquoi donc allez à la messe ? » Nous nous rencontrons en communauté par ce que nous reconnaissons que c’est l’amour qui nous bouscule. Un amour de fait (ou de fête) ou parfois tristement un amour en défaite. Le chrétien est comme tout un chacun, pas forcément amour du matin au soir, mais il croit à la force d’aimer ; et aimer ce n’est jamais être tout seul !
Le dubitatif interpelle aujourd’hui, comme hier, quand à Thonon, F de Sales et des pasteurs protestants s'accordèrent sur ce verset : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui la gauche." A la sortie du débat, François se fait apostropher: « M. l'abbé, si on vous donne un soufflet sur la joue droite, quelle est votre réaction ? » « Ah... Je sais bien ce que je devrais faire, mais je ne sais pas ce que je ferais. » [D'après Charles Auguste de Sales, 1870]« Rendre coup pour coup » voilà qui a une certaine actualité en nos moments de campagnes électorales comme en nos vastes étendues de vie où nous marchons à découvert ! Voilà la fameuse loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent ! » ; loi médiane, car il y a pire et il y a mieux !
Pour le pire : “Pour un œil, les deux yeux. Pour une dent, toute la gueule ! » Une pratique malheureusement résurgente ici et là ! Admettons donc que la Loi du talion, texte juridique babylonien du Code d'Hammourabi ( 1750 av. J.-C) est un énorme progrès ! En effet « Œil pour œil, dent pour dent » représente ‘le maximum’ autorisé de la riposte. Une forme d’équivalence compensatrice dans le châtiment évitant l’escalade des violences !
Et pour le meilleur : le Premier Testament pointe une évolution de cette Loi vers une réconciliation possible ! « Tu n'auras aucune pensée de haine contre ton frère. Ni vengeance, ni rancune ! Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19,18) Et le nouveau testament nous dit plus brutalement « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui la gauche ! " Autrement dit nous sommes invités à nous décentrés du binôme : réaction-sanction pour une prise en compte des relations de l’homme : victime comme agresseur. La question est posée : peut-on tout pardonner ?
Le : Vendredi 17 Fevrier 2017
Dans la rubrique : Billet de la semaine